Le parti d’opposition à l’hôtel de ville de Montréal demande à nouveau que des caméras portatives accompagnent les policiers de la métropole afin de lutter contre le profilage racial.
« Sur le plan du profilage racial, depuis un an, rien ne s’est amélioré. Au contraire, la situation s’est même dégradée, a déclaré par voie de communiqué Abdelhaq Sari, porte-parole du parti d’opposition Ensemble Montréal en matière de sécurité publique.
« Dans un rapport sur les interpellations policières, on apprenait que les personnes autochtones et les personnes noires ont entre 4 et 5 fois plus de chances que les personnes blanches de se faire interpeller par le SPVM, a ajouté M. Sari. Quant aux personnes arabes, elles sont en moyenne deux fois plus susceptibles d’être interpellées qu’une personne blanche. »
En effet, selon le rapport mené par des chercheurs indépendants et dévoilé en octobre 2019, les Noirs, les Autochtones et les jeunes Arabes sont particulièrement victimes de « biais systémiques liés à l’appartenance raciale » par les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Montréal a exagéré le coût des caméras portatives pour les policiers, selon l’opposition https://t.co/Tx8fPlZGNq
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) February 4, 2020
Les conclusions du rapport ont été publiées moins d’un an après le dévoilement par le SPVM d’un plan pour lutter contre le profilage racial et social. Le SPVM n’a toutefois pas recommandé l’utilisation des caméras portatives en raison des coûts d’implantation d’un tel programme. Des arguments qui n’ont pas convaincu le conseiller indépendant Marvin Rotrand, qui s’est allié avec l’opposition et des groupes communautaires dans ce dossier.
« Selon le SPVM, il en coûterait 17,4 millions de dollars pour implanter la technologie, puis 24 millions de dollars par an en frais de personnel et gestion. Ces coûts sont démesurés et ne reflètent pas la réalité ni les différentes technologies sur le marché. Par exemple, on a choisi la technologie la plus dispendieuse pour le stockage des données vidéo, alors que d’autres villes s’en tirent à bien meilleur compte avec d’autres technologies », a répliqué Marvin Rotrand.
La motion pour demander l’implantation des caméras portatives sera débattue au conseil municipal du 24 février prochain.
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