Le Canada et les États-Unis ont confirmé en matinée mercredi qu’ils fermaient leur frontière commune au trafic non commercial.
« Nous allons, d’un commun accord, fermer temporairement notre frontière nord avec le Canada au trafic non essentiel. Le commerce ne sera pas affecté », a tweeté d’abord le président américain Donald Trump.
Peu après, le premier ministre canadien Justin Trudeau a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que les voyageurs ne pourront plus traverser la frontière à des fins récréatives et touristiques.
Depuis hier après-midi, selon de nombreuses sources, Ottawa et Washington étaient en discussions très avancées sur la fermeture imminente de leur frontière commune. Cette mesure sans précédent vise à ralentir la vague de contagion causée par la COVID-19.
La frontière sera fermée aux touristes et aux consommateurs. Mais on permettra aux Canadiens encore aux États-Unis de rentrer au pays.
L’accord final permet aussi la circulation d’une partie du trafic commercial afin de maintenir intactes les chaînes d’approvisionnement jugées essentielles.
Un camion traverse le pont Bluewater, qui relie l’Ontario au Michigan, le 16 mars 2020.
PHOTO : AFP / GEOFF ROBINS
Le réseau américain CNN a annoncé ce développement pour la première fois mardi soir. CBC News et Radio-Canada ont confirmé ce scénario auprès d’autres sources qui affirmaient que le plan serait réciproque et permettrait aux Américains de recevoir certains biens essentiels du Canada.
Un haut fonctionnaire canadien a déclaré à CBC News que l’un des défis des discussions était de s’accorder sur ce qui est qualifié de voyage essentiel. Par exemple, il n’était pas clair, avant l’annonce officielle dans quelle mesure les règles s’appliqueraient strictement aux personnes – de part et d’autre de la frontière – qui souhaitent rendre visite par exemple à leur famille de l’autre côté de la frontière.
Près de 200 000 personnes traversent ordinairement cette frontière chaque jour.
Les commentaires de Donald Trump et de notre vice-première ministre
Donald Trump (Photo : AFP/Ludovic Marin)
Interrogé sur la possibilité de fermer la frontière avec le Canada, Donald Trump avait indiqué mardi lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche que des pourparlers étaient en cours, sans révéler toutefois qu’ils étaient dans leur phase finale.
« Je ne veux pas dire cela, mais nous discutons de choses avec le Canada, et nous discutons de choses avec le Mexique, très honnêtement. La relation est exceptionnelle avec les deux. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Canada. Le Canada a fermé (sa frontière) au monde, mais ils ne l’ont pas fermée aux États-Unis. »
La vice-première ministre Chrystia Freeland a souligné mardi LA PRESSE CANADIENNE
Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Ottawa, la vice-première ministre Chrystia Freeland avait pour sa part clairement indiqué que le gouvernement canadien espérait trouver une solution mutuellement acceptable au problème de la frontière avec les États-Unis dans le contexte d’une pandémie qui ne respecte pas les frontières.
« Nous faisons nos courses grâce aux camionneurs qui font l’aller-retour entre les deux pays. Les fournitures médicales et les médicaments dont nous avons un besoin très urgent font l’aller-retour à travers cette frontière. Et les travailleurs de première nécessité traversent cette frontière tous les jours. Il s’agit donc d’une relation unique pour le Canada et il est important pour nous, dans la gestion de notre situation à la frontière, de nous assurer que nous agissons pour que les choses se passent bien. »
Le premier ministre du Canada lundi. Photo : La Presse canadienne/Adrian Wyld)
Le premier ministre canadien Justin Trudeau avait, lundi, repoussé dans l’immédiat l’idée de fermer la frontière à son plus proche allié et plus important partenaire commercial, mais il ne l’avait pas exclue.
Lundi, lorsque Justin Trudeau avait annoncé que son gouvernement cédait aux pressions et refuserait finalement l’entrée à presque tous les étrangers à partir de mercredi, il avait maintenu une exception pour les Américains.
Il avait cependant déclaré que cette exception serait revue.
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Un agent douanier américain s’entretient avec une automobiliste canadienne non identifiée. Photo : AP/DAVID DUPREY
RCI avec CBC News, La Presse canadienne, CNN et la contribution de Radio-Canada
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