Ils souhaitent une meilleure reconnaissance de leur travail et une amélioration de leur rémunération dans cette période de crise. Leurs doléances ont été portées à l’attention de la ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), dans une lettre ouverte publiée jeudi.
Sacrifiés de la crise de la COVID-19?
Le fait est que cette « armée de 87 000 préposés », qui vient en aide à plus de 100 000 usagers au Québec, se sent tout à coup marginalisée à un moment où elle peut plus que jamais contribuer à l’effort collectif partout dans la province. En contexte de pénurie de main-d’œuvre, alors que le réseau de la santé traverse l’un des pires moments de son histoire, la contribution de ces travailleurs semble ignorée.
Dans la lettre rédigée par le Réseau de coopération des Entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EESAD), le gouvernement provincial est interpellé sur l’urgence d’agir pour maintenir ce modèle d’intervention auprès des personnes en perte d’autonomie qui a fait ses preuves au Québec depuis 25 ans.
La lettre adressée à la ministre Danielle MacCann est un véritable cri du cœur.
Ils se sentent démotivés et démobilisés. La raison est qu’il y a eu des changements inattendus dans les mesures adoptées d’un commun accord par le ministère et les EESAD pour contenir la propagation de la COVID-19 et assurer la sécurité et l’Intégrité des personnes en perte d’autonomie.
Les EESAD estiment que l’évolution de manière unilatérale des directives du MSSS a eu plusieurs impacts négatifs sur l’organisation de leur travail et sur leur viabilité financière, pourtant elles ont bien suivi les directives initiales en concertation avec les autorités de la santé publique.
Cela se traduit concrètement par des mises à pied importantes, des problèmes de rétention du personnel, car les préposés se sentent marginalisés et considèrent que leur expertise est négligée depuis que les nouvelles directives du MSSS sont en place.
Selon la lettre, le découragement serait tel que certains préposés, dont les noms figurent encore sur une liste de rappel des EESAD, décident eux-mêmes d’annuler leurs heures de travail, ce qui a une incidence négative sur l’organisation du travail et sur les services aux personnes en perte d’autonomie qui en ont grandement besoin.
Les paliers de gouvernement semblent avoir oublié les préposés d’aide à domicile lors de l’annonce de mesures d’aide financière à destination de différentes structures et institutions œuvrant auprès de bénéficiaires (aînés et autres clientèles ayant des besoins spécifiques).
Ces travailleurs, qui pour certains continuent à travailler, mais dont le salaire n’atteint guère 2000 $ par mois, auraient bien aimé être de ceux qui auront droit à un soutien comparable à la Prestation canadienne d’urgence de 2000 $ en raison de leur extrême précarité.
Avec des informations du Réseau de coopération des EESAD.
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