En raison de la COVID-19, les réserves alimentaires ou le carburant alimentaire des Canadiens semblent maintenant constitués de riz, de pâte alimentaire et de mets cuisinés si l’on se fie à divers indicateurs.
Si le grand gagnant dans le secteur des ventes alimentaires semble être celui des aliments précuits et congelés, le riz est aussi roi dans bien des ménages.
Durant la seule semaine du 8 au 14 mars, lorsque l’urgence de la crise s’est précisée au Canada, les Canadiens se sont précipités dans les magasins d’alimentation et les recettes des détaillants tirées de la vente de riz ont augmenté de 239 % par rapport à la moyenne des ventes en 2019.
Selon Statistique Canada, les pâtes alimentaires arrivaient en deuxième place de l’augmentation des achats (+205 %), devant les légumes en conserve (+180 %) et la farine (+179 %).
De façon globale, les ventes d’épicerie ont augmenté durant cette semaine-là de 38 % par rapport à la valeur moyenne des ventes en 2019.
Les produits non alimentaires aussi ont été très populaires
Toujours selon Statistique Canada, les achats de désinfectant pour les mains et de papier hygiénique ont augmenté de façon exponentielle à la mi-mars, respectivement de 639 % et de 241 %.
Les achats de masques et de gants ont connu une augmentation de vente de 377 %. Si le papier de toilette a fait les manchettes, il est toutefois devancé par les ventes de papier mouchoir qui ont connu une augmentation de 253 %.
Les ventes en ligne sont populaires et pourraient le rester après la pandémie
Alors que les autorités gouvernementales exhortent les gens à pratiquer l’isolement social, les épiciers et les services tiers connaissent une hausse de la demande pour leurs livraisons, ce qui provoque des périodes d’attentes plus longues que la normale, parfois d’une semaine.
Dans une entrevue avec La Presse canadienne, le président et chef de la direction de l’entreprise montréalaise Marché GoodFood, un leader au pays dans le secteur de l’épicerie en ligne, confirme la popularité en ce moment des repas préparés. Ses principaux concurrents sont HelloFresh (basé en Allemagne et sa filiale Chef’s Plate) et MissFresh (une filiale du géant de l’épicerie Metro inc. basée elle aussi au Québec).
Son président, Jonathan Ferrari, dit avoir constaté une hausse de la demande ainsi qu’une augmentation de la facture moyenne par commande. En ce moment, ses repas préparés représentent 90 % du chiffre d’affaires de Goodfood, par rapport à 10 % pour les produits d’épicerie de marque privée.
Accélération de l’adoption des achats d’épicerie en ligne
« À notre avis, plus la crise de la COVID-19 perdure, plus il est probable que les habitudes de consommation changent de façon permanente», explique l’analyste Frédéric Tremblay, de Desjardins Marchés des capitaux. Il s’attend à ce que la pandémie accélère l’adoption de l’épicerie en ligne. »
Même opinion de la part du gourou canadien des études sur l’alimentation au pays, Sylvain Charlebois, qui est le directeur principal du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse.
Il explique que plus de 10 % des répondants à un sondage pancanadien tout récent mené par son équipe affirment vouloir acheter plus souvent des plats prêts à cuisiner après la pandémie.
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RCI avec La Presse canadienne
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