Des logements au centre-ville de Montréal PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICIA BITU TSHIKUDI

Marchés immobiliers de Montréal, Toronto et Vancouver plombés par la pandémie

Alors que la COVID-19 se propage partout, il a un effet dévastateur sur le marché immobilier des grandes villes canadiennes. La baisse des activités en avril promet d’être brutale.

En réponse à la pandémie, la Banque du Canada a réduit son d’intérêt directeur à 0,75 %. Habituellement, cela aurait dû avoir l’effet de stimuler les ventes de logements.

Par contre, les craintes de plus en plus répandues des Canadiens d’être infectés (Lisez : Sondage au pays : nous craignons de plus en plus d’être infectés) entraînent dans l’immobilisme un marché qui devait être en plein rebondissement avec l’arrivée du printemps.

Bien que les transactions semblaient être relativement élevées au début du mois de mars dans de nombreuses régions du pays, elles ont rapidement chuté à mesure que la pandémie avançait et que des mesures de protection plus strictes des clients et des acheteurs étaient mises en place.

Le gouvernement de l’Ontario, par exemple, inclut encore bon nombre des services qui composent le secteur immobilier dans sa liste des entreprises essentielles qui peuvent rester ouvertes, mais il a récemment interdit l’organisation de journées portes ouvertes dans les habitations ou logements à vendre.

Des agents continuent de montrer des propriétés aux acheteurs en fixant des rendez-vous, mais les visites virtuelles connaissent plus de popularité.

Les villes de Montréal, Toronto et Vancouver sont très touchées

La chambre immobilière du Grand Vancouver a publié des chiffres montrant que les ventes pour le mois dernier dans son ensemble ont augmenté de 46 % si l’on compare au mois de mars 2019. Mais à la fin du mois, les statistiques hebdomadaires indiquaient un ralentissement spectaculaire, avec une baisse d’environ la moitié par rapport à la première partie du mois.

Il en a été de même à Toronto, où les ventes de maisons ont augmenté de 49 % au cours des 14 premiers jours de mars par rapport à l’année dernière, mais elles ont chuté de 16 % à la fin du mois.

Le même phénomène de ventes en dents de scie a été observé sur l’île de Montréal. Selon les données publiées en début de semaine par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), les ventes de propriétés en mars ont reculé de 5 % et le nombre de nouvelles inscriptions a chuté de 22 %.

Le secteur immobilier canadien semble se diriger vers un gel profond malgré le réchauffement du printemps. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Pas un bon moment pour les acheteurs

Acheter une habitation à ce moment-ci semble représenter de plus grands risques sur le plan financier.

Avec des millions de personnes qui se tournent soudainement vers l’aide financière des gouvernements, des finances personnelles qui semblaient saines il y a quelques mois sont soudainement remises en question.

Il y a aussi en ce moment ces histoires qui font la manchette des journaux au sujet de propriétaires canadiens frustrés qui cherchent à obtenir des reports de paiement de leur prêt hypothécaire auprès de grandes banques et qui subissent des retards et des refus.

Avril sera un mois de baisse historique

Les ventes en avril devraient chuter énormément. Scott Ingram, comptable agréé et agent immobilier de Toronto, s’attend à ce que les ventes d’avril soient « bien en dessous des moyennes historiques ».

« Je n’ai jamais vu un ralentissement aussi rapide des ventes sur le marché immobilier de Toronto. Nous ne savons pas où les prix vont aller. Je veux dire, pourquoi acheter quelque chose maintenant si vous pensez que les prix vont baisser dans l’avenir, ce qui pourrait bien être le cas », a-t-il ajouté en entrevue avec CBC.

Un rapport publié le 3 avril par la banque canadienne RBC prévoit que les prix vont effectivement baisser, du moins à court terme. « Dans quelques semaines ou mois, la montée du chômage obligera un nombre croissant de vendeurs à faire des concessions sur les prix », explique Robert Hogue, de la RBC.

L’agente immobilière Alicia Ryan, en Alberta (cette province est touchée par la pandémie, mais aussi par la chute des prix du pétrole), affirme que les acheteurs et les vendeurs devraient envisager d’attendre. « Tout le monde n’a pas besoin de vendre maintenant, et si vous n’avez pas besoin de vendre, nous disons à nos clients d’attendre que les choses se calment un peu. »

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Les assureurs s’unissent à l’élan de solidarité nationale pour venir en aide aux Canadiens affectés par la crise de la COVID-19. Crédit : iStock

RCI avec CBC News

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Catégories : Économie
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