Le ministre canadien de la Sécurité publique, Bill Blair, affirmait en début de semaine que, suite à sa demande, il y a trois semaines, à l’administration pénitentiaire et à la Commission nationale des libérations conditionnelles d’envisager une libération anticipée de certains prisonniers, « littéralement des centaines » ont été libérés et que 600 demandes sont en cours d’examen.
Pourtant, des demandes répétées pour obtenir des données plus précises sur ces libérations auprès des Services correctionnels du Canada (SCC), l’enquêteur correctionnel du Canada, Ivan Zinger, a déclaré à CBC News qu’il n’a réussi à glaner auprès du SCC que des informations partielles concernant les cas de deux femmes enceintes et d’un autre détenu atteint de cancer qui ont été libérés en raison de la pandémie.
Le SCC soutient que le ministre Blair faisait référence à la libération de délinquants qui devaient déjà quitter la prison grâce à une libération conditionnelle, ou dont la peine prenait fin. Ses responsables demeurent cependant incapables de fournir un chiffre précis sur le nombre de personnes libérées en raison de la pandémie.
Dans un courriel envoyé mardi soir à CBC, l’organisme indique seulement qu’en moyenne, il y a 600 prisonniers libérés chaque mois et qu’en mars 2020, 636 ont été libérés.
Les défenseurs des prisonniers affirment depuis plusieurs semaines que les environnements institutionnels étroitement confinés et surpeuplés peuvent alimenter rapidement des épidémies.
La situation dans les prisons fédérales en ce moment
De nombreux détenus courent un risque accru de subir des effets graves et potentiellement mortels de la COVID-19 en raison de leur état de santé ou de leur âge.
Il y a environ 14 000 personnes incarcérées dans les pénitenciers fédéraux. Or, au dernier décompte officiel, lundi, 186 prisonniers ont été déclarés positifs au Canada : 114 au Québec, 64 en Colombie-Britannique et 8 en Ontario. Un prisonnier est décédé, il y a quelques jours, à l’établissement Mission en Colombie-Britannique à cause de la COVID-19.
Une porte-parole, Martine Rondeau, révèle que neuf délinquants sont maintenant hospitalisés, soit quatre au Québec et cinq dans la région de la côte ouest du pays.
Elle indique que diverses mesures d’hygiène sont en place pour prévenir la propagation du virus, y compris le nettoyage, la désinfection et les processus d’élimination des déchets.
Daniel Jolivet est incarcéré pour un quadruple meurtre commis en 1992.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOIT ROUSSEL
Un cas modèle?
Il y a quelques jours, un détenu souffrant de graves problèmes de santé a obtenu sa libération, une décision qui, espère son avocat, ouvrira la porte à d’autres détenus vulnérables.
Le Service correctionnel du Canada a accordé à Derrick Snow une permission de sortie temporaire. « Il est profondément soulagé par cette décision », a déclaré jeudi son avocat Paul Champ.
Snow, 53 ans, purge une peine à l’établissement de Bath, près de Kingston, en Ontario, pour effraction et vol. Il est atteint de diabète et d’une maladie pulmonaire, et on lui a récemment diagnostiqué un sarcome malin.
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RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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