La pénurie de la main-d’œuvre fait planer une menace d’insécurité alimentaire au Nouveau-Brunswick. Les organisations agricoles se mobilisent. Crédit : Istock

Nouveau-Brunswick : pénurie alimentaire en l’absence de travailleurs étrangers?

Des organisations agricoles de la province exhortent le premier ministre Blaine Higgs à inclure les travailleurs étrangers temporaires dans le Plan de relance économique.

L’autonomie alimentaire dans cette province pour la saison de croissance 2020 est fortement menacée, soutiennent les organisations que sont l’Union nationale des fermiers du Nouveau-Brunswick (UNF-NB), l’Alliance agricole du Nouveau-Brunswick (AANB) et la Récolte de chez nous.

La situation serait telle que ces organisations n’excluent pas un risque « d’effondrement du système agricole dans son ensemble ».

Le contexte actuel de crise sanitaire n’augure rien de bien favorable pour les agriculteurs qui misent sur la main-d’œuvre étrangère pour atteindre leurs objectifs. Leurs capacités de production se trouvent réduites en raison de l’interdiction aux travailleurs étrangers temporaires d’entrer dans la province.

Je vais réduire ma production en éliminant les cultures à faible marge bénéficiaire et à haute intensité de main-d’œuvre , affirme Kent Coates, le propriétaire de Nature's Route Farm et président de Récolte chez nous, dans le communiqué.

En l’absence de la main-d’œuvre étrangère si cruciale pour les fermes, il se pourrait que certaines cultures ne soient tout simplement pas récoltées et abandonnées dans les champs. Il se pourrait également que les Néo-Brunswickois n’aient pas accès à certaines denrées de base, dont des haricots verts et jaunes, ainsi qu’à certains fruits, cette année.

C’est une situation qui préoccupe les organisations agricoles au plus haut point. Leurs présidents vont s’adresser aux responsables provinciaux jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse à Halifax. Il sera surtout question d’attirer leur attention sur l’enjeu des travailleurs étrangers considérés comme une « » force essentielle pour stabiliser l’industrie et amplifier la production ».

Les organisations appellent à une collaboration étroite entre l’industrie et le gouvernement pour répondre aux besoins en main-d’œuvre. Elles auraient souhaité pouvoir faire appel à la main-d’œuvre sur place, mais celle-ci est plutôt rare, étant donné que les travailleurs étrangers temporaires, qui étaient déjà présents au Canada avant les restrictions aux frontières le 28 avril, sont engagés auprès d’autres compagnies.

Selon les résultats d’un sondage réalisé auprès de 18 fermes membres des organisations agricoles, 2000 acres de terres ne seraient pas ensemencées et/ou récoltées en raison de l’impossibilité d’utiliser les travailleurs étrangers. Cela se traduirait par des pertes d’environ 7 millions de dollars. (Communiqué).

Alors que le Nouveau-Brunswick amorce la deuxième phase de son plan de réouverture, les organisations agricoles soutiennent qu’il serait primordial que les autorités intègrent la question des travailleurs étrangers dans la stratégie de relance des activités économiques. La sécurité alimentaire durable dans la province en dépend.

Avec des informations de UNF-NB, AANB et Récolte chez-nous

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Catégories : Immigration et Réfugiés
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