Les plus récentes statistiques confirment que le transport civil aérien canadien est en chute libre.
L’agence fédérale Statistique Canada rapporte que pour l’ensemble du mois de mars, les principaux transporteurs aériens du pays n’ont transporté que 4,3 millions de passagers sur leurs vols réguliers et d’affrètement, ce qui représente une chute de plus de 44 % par rapport à mars de l’an dernier.
Pour ce qui est des recettes d’exploitation déclarées par les compagnies aériennes canadiennes, elles se sont chiffrées à 1,3 milliard en mars, soit une baisse de 41% par rapport au même mois un an plus tôt.
Il s’agit des plus fortes baisses jamais enregistrées par notre agence nationale de la statistique.
Le mois de mars n’est que le début d’un profond déclin
L’agence ajoute que la pleine ampleur des répercussions de la pandémie sur l’industrie aérienne canadienne est à venir, lorsqu’elle aura en main les données d’exploitation des transporteurs pour la période d’avril à juin. Cela devrait prendre un certain temps.
Rappelons que ce n’est qu’au 18e jour du mois de mars que le gouvernement du Canada a fermé la frontière à la majorité des voyageurs étrangers dans le but de freiner la propagation de la pandémie de COVID-19. Certaines des principales compagnies aériennes canadiennes ont alors suspendu toutes leurs activités, alors que d’autres les ont réduites dans une mesure allant de 85 % à 90 %.
Si le nombre de passagers à diminué d’un peu plus de 44 %, Statistique Canada révèle que le volume de carburant à turbomoteurs consommé a diminué lui de seulement 27 % d’une année à l’autre pour se chiffrer à 507,1 millions de litres, alors que le nombre d’heures de vol a fléchi pour sa part de presque 28 %.
Air Canada, le principal transporteur aérien canadien, a décidé de clouer au sol pour le moment 225 appareils et de réduire sa capacité de vol de 95 %.
Pertes de revenus jusque dans les poches du patron d’Air Canada
En 2019, Air Canada avait engrangé des profits de 1,4 milliard sur des revenus de 19,1 milliards. La COVID-19 a tout fait basculer. L’entreprise a affiché une perte nette de 1,05 milliard au premier trimestre terminé le 31 mars.
Conséquence directe, on apprenait lundi que la rémunération du président et chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, a été grandement amputée.
Sa rémunération globale d’environ 12,9 millions l’an dernier a fléchi de plus de moitié puisque l’action du transporteur aérien a piqué du nez en raison de la pandémie de COVID-19.
En date du 4 mai, lorsque le cours de l’action de l’entreprise a clôturé à 17,63 $ à la Bourse de Toronto, le salaire global de son grand patron n’était plus estimé qu’à 5,8 millions. Lundi, le titre de la compagnie a clôturé encore plus bas à 16,77 $.
Ces informations figurent dans la circulaire de sollicitation envoyée aux actionnaires d’Air Canada en vue de l’assemblée des actionnaires prévue le 25 juin, et qui se déroulera de manière virtuelle. La compagnie fera alors le point sur ses divers problèmes, notamment un grand mécontentement des voyageurs qui continuent de réclamer un remboursement pour leurs billets et leurs projets de voyage annulés.
À l’instar d’autres transporteurs canadiens, Air Canada est visée par la frustration croissante des consommateurs qui réclament leur argent pour des services qu’ils ont payés, mais n’ont pas reçus. De plus, au moment où l’industrie du transport aérien est pratiquement à l’arrêt, l’entreprise prévoit licencier au moins 20 000 employés en juin.
LISEZ LA SUITE : Des passagers cloués au sol et non remboursés exigent l’intervention d’Ottawa
Appareils d’Air Canada cloués au sol pendant la pandémie. (CBC News)
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.