Connaître ces données permettra de refléter plus précisément les dommages causés entre autres par l'épidémie de coronavirus sur certaines populations, croit l'agence fédérale.(Photo : iStock/skynesher)

COVID-19 : on en saura plus sur l’origine ethnique des chômeurs canadiens

Dès juillet, Statistique Canada collectera des données sur les emplois basées sur la race et l’origine ethnique des Canadiens. 

Afin de mieux saisir les effets des crises économiques sur les populations les plus vulnérables, l’agence fédérale commencera à inclure des détails sur les origines ethniques des personnes dans ses données mensuelles sur l’emploi. Cela permettra de refléter plus précisément les dommages causés entre autres par l’épidémie de COVID-19 sur certaines populations, croit l’agence fédérale. 

« Statistique Canada reconnaît que les impacts sociaux, économiques et sur le marché du travail de la COVID-19 n’ont pas été ressentis de la même manière par tous les Canadiens » Martin Magnan, porte-parole de Statistique Canada en entrevue avec Reuters.

Les informations supplémentaires seront d’abord incluses dans le rapport sur l’emploi du mois de juillet, qui doit être publié le 7 août.

Il est à noter que l’Enquête sur la population active de Statistique Canada ne comprend pas actuellement de chiffres sur l’appartenance à une minorité visible.

« La collecte d’informations ventilées par race et par statut de minorité visible permettra à l’enquête de fournir des informations sur les populations concernées et d’aider à prendre des décisions fondées sur des preuves pour soutenir la reprise »Martin Magnan, porte-parole de Statistique Canada.

Par ailleurs, selon les chercheurs Ping Ching Winnie ChanRené Morissette et Hanqing Qiu de l’agence fédérale, auteurs du texte La COVID-19 et la suppression d’emplois : une réflexion à plus long terme, il est encore trop tôt pour savoir combien de travailleurs canadiens perdront leur emploi, c’est-à-dire qu’ils seront mis à pied de façon permanente, en raison de la pandémie, et ce qu’il adviendra d’eux financièrement par la suite.

Cependant, pour eux, certains points de repère se dégagent du passé, bien qu’ils ne permettent pas nécessairement de prédire avec exactitude les répercussions de la pandémie sur la suppression d’emplois. Ces données offrent une perspective à long terme à partir de laquelle on peut évaluer les prochains mouvements du marché du travail.

(Photo : iStock/Richard Villalonundefinedundefined)

Ce qu’on sait sur les effets de la COVID sur le marché de l’emploi canadien

En moyenne, 12,4 % des travailleurs canadiens rémunérés âgés de 15 à 64 ans ont été mis à pied, sur une base mensuelle, depuis février 2020. En comparaison, les taux moyens mensuels de mises à pied pendant les deux premiers mois suivant les ralentissements précédents du marché du travail se situaient entre 2,5 % et 3,5 %.

Au cours des trois dernières récessions, environ 45 % de tous les travailleurs mis à pied l’ont été de manière permanente, et le restent de manière temporaire. Toutefois, les travailleurs mis à pied temporairement n’étaient pas à l’abri d’une perte d’emploi subséquente : environ 15 % d’entre eux ont perdu leur emploi l’année suivante.

Pour comprendre les répercussions à long terme de la pandémie de COVID-19 sur les travailleurs canadiens, il est essentiel de saisir l’ampleur des mises à pied permanentes auxquelles elle donnera lieu. 

Dans le document, les trois chercheurs ne font pas mention de la perspective ethnique ou encore des minorités plus ou moins touchées par les effets de la COVID sur le marché du travail. Cependant, ils expliquent qu’au cours des trois dernières récessions (1981 1990 et 2008), les jeunes travailleurs, les travailleurs moins scolarisés et les travailleurs récemment embauchés étaient plus susceptibles d’être mis à pied, de manière temporaire ou permanente, que les autres employés.

Jusqu’à présent, pendant la crise actuelle, c’est encore le cas. Les taux de mises à pied depuis février 2020 ont été plus élevés chez les groupes susmentionnés que chez les autres groupes de travailleurs.

À travers le Canada, des milliers de personnes ont participé à une série de rassemblements antiracistes suite au décès, le 25 mai dernier, de George Floyd, un homme noir mort en état d’arrestation à Minneapolis.

Le premier ministre Justin Trudeau a répété jeudi qu’Ottawa devait faire beaucoup plus pour lutter contre ce qu’il a appelé le « racisme systémique » dans les institutions fédérales canadiennes, dont la police.

En complément : 

RCI avec Statistique Canada et Reuters. 
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