Après une campagne en pleine pandémie, mercredi le Canada a échoué dans sa tentative d'obtenir un siège convoité au Conseil de sécurité des Nations unies. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

Le Canada perd la course pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU

« Le Canada souhaitait se faire élire au Conseil de sécurité des Nations unies afin de travailler avec le monde entier pour bâtir un avenir meilleur qui profiterait à tous. Un monde qui favorise une paix durable, lutte contre les effets des changements climatiques, renforce le multilatéralisme et fait la promotion de la sécurité économique et de l’avancement de l’égalité des sexes. »Justin Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau a fait cette déclaration concernant le résultat du vote au Conseil de sécurité des Nations unies expliquant qu’à chaque étape de sa campagne et pendant cette période d’incertitude mondiale, le Canada a voulu mettre de l’avant les valeurs canadiennes, soit la paix, la liberté, la démocratie et les droits de la personne.

« Le Canada a la capacité de changer les choses, mais nous savons que nous ne pouvons pas y arriver seuls. Au fur et à mesure que nous progressons, nous restons engagés envers les objectifs et les principes que nous avons mis de l’avant pendant cette campagne. De plus, nous continuerons de jouer un rôle de premier plan dans la promotion de la coopération mondiale ainsi que pour bâtir un monde plus pacifique, inclusif et durable. »Justin Trudeau

Le premier ministre a aussi félicité la Norvège, l’Irlande, l’Inde et le Mexique pour leur élection au Conseil de sécurité, et il a remercié tous les pays pour leur collaboration tout au long de la campagne.

La compétition était forte

Au cours des dernières semaines, le gouvernement a accéléré sa campagne particulièrement en Afrique. (Photo : THE CANADIAN PRESS/AP-Mary Altaffer)

La concurrence contre laquelle le Canada s’est battu était acharnée. La Norvège et l’Irlande ont toutes deux mené des campagnes publiques actives et ont été très présentes sur les médias sociaux, selon Andrea Charron de l’Institut canadien des affaires mondiales.

Ils sont bien appréciés par la communauté internationale, et notamment par l’Afrique, qui représentait 54 des 123 voix requises. S’il y avait un prix pour le montage vidéo le plus inspirant des élections, l’Irlande gagnerait facilement. Rien qu’en 2019, la Norvège a englouti 1,7 million de dollars américains pour faire campagne pour son siège. La campagne du Canada, en revanche, a été en retard sur le départ. Trouvé sur le site de ministère d’Affaires mondiales, il manque d’imagination et pourrait inciter à la narcolepsie.Andrea Charron

Selon elle, le livre Canada on the United Nations Security Council, d’Adam Chapnick, rappelle que la majeure partie de la campagne pour un siège au Conseil de sécurité des Nations unies n’est pas destinée au public puisqu’il s’agit en fait des heures de réjouissances et de marchandage derrière des portes closes.

Andrea Charron, qui détient notamment un doctorat du Collège militaire royal du Canada (département d’études sur la guerre) et une maîtrise en relations internationales, rappelle qu’un examen des six derniers mandats du Canada au Conseil de sécurité suggère que le pays a voté « oui » à la plupart des résolutions.

L’examen de chaque vote du Canada au sein du Conseil révèle aussi que sur les 318 votes qu’il a exprimés, tous sauf 11 étaient « oui » ou « pour » la résolution rédigée, qui a presque toujours été rédigée par des États alignés occidentaux, en particulier les États-Unis.

Selon son analyse, il a toujours été dans l’intérêt national du Canada de soutenir ses alliés : les États-Unis, le Royaume-Uni et, dans une certaine mesure, la France, par le biais de son vote au Conseil de sécurité des Nations unies.

Jeudi matin, l’analyste politique Chantal Hébert a pour sa part dit sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première que c’est un « gros pari raté pour le Canada » puisque c’est Justin Trudeau qui est arrivé au pouvoir en affirmant que son gouvernement remettrait le pays dans la carte géopolitique du monde.

En complément :

RCI avec le gouvernement du Canada, l'Institut canadien des affaires mondiales, ICI Radio-Canada Première.
Catégories : International, Politique
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.