Les Canadiens veulent que leur gouvernement s'oppose à l'annexion israélienne et augmente ses contributions à la communauté internationale. (PHOTO : AFOLABI SOTUNDE / REUTERS )

Selon un sondage, les Canadiens veulent du Canada plus de fermeté envers Israël

Alors que la candidature du Canada à un siège au Conseil de sécurité des Nations unies s’apprêtait à être soumise sans succès au vote mercredi, les Canadiens semblaient déjà avoir déterminé deux raisons pour lesquelles leur pays a subi l’échec dans ses tentatives diplomatiques à l’ONU.

Dans un sondage mené par la firme EKOS, ils réclamaient plus d’engagement financier international de leur gouvernement et plus d’implication en matière de politique étrangère par rapport à l’annexion par Israël de grandes parties de la Cisjordanie, en violation des accords internationaux.

Rappelons qu’en pleine campagne électorale, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé récemment publiquement son intention d’annexer ce mois-ci une quantité importante de terres que le Canada et la communauté internationale reconnaissent comme territoire palestinien occupé. Il entend procéder à l’annexion d’environ 30 % des terres de la Cisjordanie.

Il a déclaré à un journal israélien, il y a trois semaines, qu’il avait la ferme intention de poursuivre son plan malgré l’opposition dans son propre pays, affirmant que c’est dans l’intérêt d’Israël.

Revendiquant des liens historiques et religieux avec la Cisjordanie, Nétanyahou décrit les territoires à annexer comme « contestés » plutôt qu’occupés, et son pays y a déjà implanté un grand nombre de colonies. Il fait valoir qu’Israël a besoin de la vallée du Jourdain pour avoir des frontières plus défendables en cas de guerre.

* Cet article a été modifié.

Nous avons précisé, dans le titre, qu’il s’agit du résultat d’un sondage.
Ensuite, nous avons corrigé un passage où il était dit que « plus de la moitié des Canadiens » appuient l’imposition de sanctions par le Canada contre Israël.

Benyamin Nétanyahou a promis d’annexer une portion de la Cisjordanie occupée, une promesse destinée à son électorat de droite, mais qui pourrait anéantir « toute chance de paix » selon les Palestiniens. PHOTO : REUTERS / AMIR COHEN

Les Canadiens ne sont pas d’accord

Quatre répondants sur dix au sondage EKOS soutiennent que le Canada doit avoir recours à des sanctions pour stopper Israël.

Les résultats montrent que 74 % des Canadiens veulent que le gouvernement exprime son opposition à l’annexion israélienne sous une forme ou une autre, et 42 % veulent imposer des sanctions économiques ou diplomatiques contre Israël. Les sanctions à l’encontre d’Israël sont populaires parmi les partisans du NPD (68 %), du Parti vert (59 %), du Bloc québécois (54 %) et du Parti libéral (42 %).

Précisons que ce sondage est parrainé par les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO), les Voix juives indépendantes Canada (VJI) et le Réseau uni pour la justice et la paix en Palestine et en Israël (UNJPPI).

Le sondage a été mené par les Associés de recherche EKOS entre les 5 et 10 juin 2020, avec un échantillon aléatoire de 1009 adultes canadiens de 18 ans et plus. La marge d’erreur associée avec l’échantillon est de plus ou moins 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Plus d’engagement financier du Canada à l’étranger

Une autre raison qui a influencé le vote des représentants de l’ONU mercredi contre le fait d’accorder au Canada un siège non permanent au Conseil de sécurité est le fait que le Canada ne s’engage pas suffisamment dans l’aide internationale.

Le sondage EKOS montre que les Canadiens sont pourtant favorables à une augmentation des contributions internationales dans plusieurs domaines spécifiques où le Canada accuse du retard par rapport à ses concurrents qui étaient la Norvège et l’Irlande, soit le maintien de la paix, la lutte contre les changements climatiques et le soutien aux droits de la personne des Palestiniens.

Les résultats de l’enquête montrent également que de nombreux Canadiens veulent que le gouvernement augmente sa contribution aux programmes internationaux de maintien de la paix et de lutte contre les changements climatiques, un troisième point où la candidature du Canada était très critiquée.

NOUVEAU : Siège à l’ONU : Le Canada répond aux critiques avant le vote

Le premier ministre Justin Trudeau salue la jeune militante suédoise Greta Thunberg avant une marche pour le climat à Montréal le 27 septembre 2019. (Andrej Ivanov/Reuters)

RCI avec EKOS et CBC News

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