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Le projet de loi au pays sur la vaccination obligatoire est rejeté de justesse

Un projet de loi controversé visant à rendre obligatoire la vaccination des enfants a été rejeté par un vote de 22 à 20 par les députés de la province du Nouveau-Brunswick dans l’est du Canada.

Le projet de loi, qui se proposait de supprimer les exemptions religieuses et philosophiques invoquées par les parents pour soustraire leurs enfants à la vaccination, était l’oeuvre du ministre de l’Éducation Dominic Cardy.

Son objectif était de parvenir à vacciner suffisamment d’enfants pour créer la fameuse immunité collective dont il est beaucoup question en ce moment au pays pour protéger les citoyens contre la COVID-19.

Selon Dominic Cardy, si la vaccination devenait obligatoire pour les enfants dans sa province, cela aurait un effet de domino positif sur le petit nombre d’enfants qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales et qui seraient tout de même un peu plus protégés contre les risques d’épidémie en raison de l’immunité collective acquise par les autres élèves.

Le ministre avançait l’idée que 95 % des enfants doivent être vaccinés pour obtenir une immunité collective. Or, environ 1 % des écoliers du Nouveau-Brunswick sont maintenant exemptés pour des raisons médicales. Il faisait valoir qu’en raison du fait que dans 3 % des cas les vaccins s’avèrent inefficaces, la province était déjà dangereusement proche de passer sous le seuil d’immunité collective de 95 %.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) soutient que le refus de se faire vacciner fait partie de l’une des 10 menaces majeures à la santé sur la planète. (Craig Chivers/CBC)

Un problème à la grandeur du Canada?

Au Canada, on évalue à 20 % le nombre de parents qui s’interrogent sur la pertinence de faire vacciner leur enfant.

L’automne dernier, la Dre Eileen de Villa, médecin hygiéniste en chef de Toronto, a demandé au ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, de n’accorder d’exemption qu’en raison de problèmes médicaux certifiés et vérifiés.

Elle proposait également d’inciter fortement les principaux moteurs de recherche et médias sociaux à adopter des mesures concrètes pour contrer le « flot de désinformation » qu’on y retrouve au sujet des vaccins.

Elle concluait dans un rapport que les exemptions non médicalement fondées aux États-Unis ont mené à une prévalence accrue de maladies facilement contrôlables avec un vaccin, dont la coqueluche ou la rougeole.

Un projet de loi au Nouveau-Brunswick qui a divisé le parti au pouvoir

Le projet de loi a été rejeté lors d’un vote libre entre les quatre partis de la législature, où les deux principaux partis se sont montrés divisés sur la question, 6 députés progressistes-conservateurs du parti au pouvoir et 12 libéraux ayant voté contre.

Les trois députés de l’Alliance populaire ont tous voté non, tandis que les trois députés verts se sont abstenus.

Le ministre de l’Éducation s’est dit déçu qu’une majorité de députés n’ait pas pu s’opposer « à l’intimidation, au harcèlement, aux menaces » des militants anti-vaccination. « Je comprends qu’ils aient pu succomber à cette pression, mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas déçu. »

Son collègue et procureur général Andrea Anderson-Mason, qui a voté contre le projet de loi, a déclaré toutefois que sa décision était basée sur un manque de preuves scientifiques, Dominic Cardy n’ayant pas fait la preuve qu’il y avait eu un impact des objections religieuses ou philosophiques des parents sur une diminution du nombre de vaccinations dans la province.

« Nous n’avons reçu aucune information montrant que les citoyens utilisaient même les exemptions (religieuses et philosophiques), et je pense que ce sont des données essentielles. »

Si le projet de loi avait été adopté, les enfants non vaccinés pour une raison autre que des problèmes de santé n’auraient pas été autorisés à aller dans les écoles publiques à partir de l’automne 2021. Des critiques ont qualifié ce projet d’atteinte aux droits des parents.

NOUVEAU : Vaccin contre la COVID-19 d’ici des mois, selon un éminent expert québécois

Le Dr Gary Kobinger a contribué à la mise au point d’un vaccin et d’un traitement contre le virus mortel Ebola au Laboratoire national de microbiologie au Manitoba, et il a des dizaines d’années d’expérience dans la coordination avec des collègues du monde entier en matière de développement de vaccins. PHOTO : RADIO-CANADA / TIFA BOURJOUANE

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