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Crise économique et pandémie : les Canadiens incités à dépenser et à emprunter

Présenté par le nouveau gouverneur de la Banque du Canada comme l’un des trois principaux ingrédients pour se sortir de la crise créée par la pandémie, les bas taux d’intérêt pendant le déconfinement, inciteront les gens à dépenser et à emprunter, a dit Tiff Macklem, lors de son tout premier discours dans ce nouveau poste. La demande pourra ainsi retourner peu à peu à la normale, croit-il. 

« Le troisième ingrédient, ce sont les outils qui nous aident à préserver l’équilibre de l’offre et de la demande, et à garder l’inflation à la cible. Notre principal outil est le taux directeur. Quand la pandémie a frappé le pays en mars, nous avons baissé le taux directeur à 0,25 %. Durant le déconfinement, les bas taux d’intérêt vont inciter les gens à dépenser et à emprunter. La demande pourra ainsi retourner peu à peu à la normale. Nous sommes aussi intervenus pour que des marchés clés fonctionnent bien, car, sans cela, nos baisses de taux d’intérêt n’auraient pas l’effet voulu et les entreprises et ménages cesseraient d’avoir accès au crédit. »Tiff Macklem

Les deux autres ingrédients

Tiff Macklem a aussi expliqué la raison pour laquelle le fait de maintenir l’inflation à un niveau bas sera le principal guide des actions de la Banque durant la pandémie de la COVID-19. (Photo : alexsl / iStock)

Mesurer l’inflation et la maintenir au plus bas niveau possible

Pour obtenir cette mesure, la Banque du Canada se sert de l’indice des prix à la consommation (IPC), car il fournit la meilleure mesure de l’inflation.

L’IPC est établi en analysant les prix d’un panier de biens et services typique. Les produits que l’on achète plus souvent ont plus de poids dans ce panier. La COVID-19 a changé nos habitudes de consommation. Les Canadiens dépensent beaucoup moins en essence et en billets d’avion, mais plus en épicerie. Et jusqu’à tout récemment, ils ne dépensaient rien chez le coiffeur.

Étant donné ces changements, l’IPC en ce moment ne reflète pas totalement l’inflation vécue par les consommateurs. Voilà pourquoi la Banque du Canada essaie maintenant de comprendre ce que cette évolution signifie pour l’inflation.

Tiff Macklem a aussi expliqué de pourquoi le fait de maintenir l’inflation à un niveau bas sera le principal guide des actions de la Banque durant la pandémie de la COVID-19.

« Avoir une inflation à un niveau bas, stable et prévisible est au cœur de notre mission. C’est la meilleure contribution que nous pouvons apporter au bien-être économique du pays. C’est la base de la croissance économique. De plus, lorsque l’inflation est près de la cible, toutes les personnes qui veulent un emploi peuvent en trouver un. Notre phare, le cadre de conduite de la politique monétaire, est un accord d’une durée de cinq ans conclu entre le gouvernement démocratiquement élu et la Banque du Canada. Cette entente nous laisse une indépendance d’action dans la poursuite de notre objectif et donne aux Canadiens l’assurance que nous pourrons atteindre notre cible. » Tiff Macklem
Offre et demande

(Photo : Marcos Casado / iStock)

L’autre ingrédient proposé par le gouverneur de la Banque du Canada est l’évaluation du niveau de la demande de biens et services par rapport à l’offre. Si la demande dépasse ce que l’économie peut produire, l’inflation va augmenter. Par contre, si l’offre de biens et services est plus grande que les besoins, l’inflation va baisser.

« La COVID-19 a bouleversé la capacité de l’économie à répondre à la demande. C’est la conséquence des mesures mises en place pour freiner la propagation du virus, comme la distanciation physique et les fermetures temporaires d’entreprises. Et parce que des millions de Canadiens ont perdu leur emploi ou travaillent moins, les dépenses – la demande – ont chuté.

Tant que les gens ne retrouveront pas leur emploi et ne se sentiront pas plus rassurés, les dépenses se feront au compte-gouttes. » Tiff Macklem

Au-delà du brouillard

Le nouveau gouverneur de la banque centrale du pays croit que l’incertitude créée par la pandémie complique la tâche puisqu’il est plus difficile de dégager les perspectives de croissance et d’inflation.
Ce n’est pas facile de voir ce que l’avenir nous réserve. Qu’adviendra-t-il du virus, de l’offre et de la demande, de la confiance des consommateurs et des entreprises? Une fois le déconfinement commencé et les gens de nouveau au travail, des signes encourageants devraient se pointer à l’horizon. Mais certains dégâts de la pandémie prendront, selon toute probabilité, du temps à réparer, et la reprise sera en dents de scie.Tiff Macklem

Le grand patron de la Banque du Canada croit enfin que malgré la pluralité des outils mis à profit en « ces temps hors du commun », la politique de l’institution demeure ancrée dans le même cadre en surveillant la cible d’inflation, de la réouverture à la récupération, et jusqu’à la reprise, a-t-il conclut.

En complément : 

RCI avec la Banque du Canada et Reuters. 
Catégories : Économie, Société
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