Dans une nouvelle campagne publicitaire pour mettre en valeurs les productions viticoles, la Société des alcools du Québec (SAQ) a imaginé un nouveau logo en forme de fleur de lys. Ce symbole permet de repérer d’un simple coup d’œil les produits de chez nous.
Selon le Conseil des vins du Québec, le problème avec cette campagne dévoilée en marge de la Fête nationale, c’est qu’elle permet à des vins étrangers de bénéficier du nouveau logo. Par exemple, un merlot produit en France pourrait être estampillé avec le symbole de la fleur de lys s’il est embouteillé au Québec.
« On a de la misère à accepter qu’un vin chilien ou australien soit classé comme un produit du Québec, a déclaré en entrevue sur la chaîne RDI, Louis Denault, président du Conseil des vins du Québec.
Également vigneron à l’Île-d’Orléans, près de Québec, M. Denault se dit très déçu par cette campagne publicitaire de la SAQ qui place sur un même pied les vins conçus à partir de raisins de la province et les vins étrangers embouteillés ici.
« Pour nous, un vin produit au Québec devrait être issu de raisins québécois, au minimum de 50 % à 85 % et idéalement à 100 % », a-t-il indiqué.
Malgré la controverse, la SAQ défend sa position en rappelant que les vins étrangers embouteillés localement contribuent à l’économie de la province. Selon la société, ils représentent à eux seuls 3500 emplois directs et indirects et des retombées économiques de plus 600 millions de dollars.
Pour Charlotte Reason, présidente des Vignerons indépendants du Québec, cette campagne pourrait tromper les consommateurs. À ce titre, elle invite l’entreprise à retirer sans délai son nouveau logo de la production uniquement embouteillée en province.
« Ce n’est pas le logo qui va nous aider à vendre nos produits, ni ici ni ailleurs, précise la présidente des Vignerons indépendants du Québec. Ce qui va nous aider, c’est un bon vin de qualité avec des publicités faites par le gouvernement québécois et non par la SAQ. »
La SAQ devrait plutôt concentrer ses efforts publicitaires sur la valeur ajoutée des vins conçus au Québec, ajoute Louis Denault. « Un vin qui est produit chez nous fait vivre tout un territoire, aussi bien les commerces que les hôtels et les restaurants. Tout cela engendre un rapport économique assez important dans la région », conclut le président du Conseil des vins du Québec.
Avec Radio-Canada et RDI
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