Selon une enquête menée par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), la province connaît une hausse importante du prix des loyers. À quelques jours des déménagements du 1er juillet, les appartements deviennent également de plus en plus rares pour la population.
En pleine pandémie de COVID-19, la situation pourrait bientôt être catastrophique pour des locataires touchés par la crise du logement. À ce titre, le RCLALQ réclame au gouvernement du Québec l’instauration d’un contrôle obligatoire des loyers ainsi qu’un registre des loyers.
« Ça va être un 1er juillet très difficile, a confirmé en entrevue à la chaîne RDI, Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ. Dans les comités de logement à Montréal, dans d’autres localités du Québec, il y a des centaines, voire des milliers de locataires qui cherchent encore des logements abordables et qui n’en trouvent pas. »
Crise du #logement à Montréal :
« Est-ce qu’on veut devenir le prochain Toronto? Je ne crois pas. C’est pour ça qu’il faut préserver les logements abordables pendant qu’il est encore temps. »
Entrevue avec Maxime Roy-Allard
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— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) June 25, 2020
De plus, le RCLALQ avance que de nombreux propriétaires omettent volontairement d’inscrire l’ancien coût du loyer aux nouveaux locataires pour augmenter le prix du loyer. « Avec la création d’un registre, les nouveaux locataires pourraient avoir accès plus facilement à l’ancien prix payé et contester plus facilement les augmentations abusives », croit le porte-parole.
Selon les données dévoilées par l’organisme, les locataires doivent s’attendre à payer en moyenne 1044 $ par mois pour la location d’un logement, tandis que les grands logements se louent à 1294 $. « Ces chiffres montrent un écart de plus de 30 % avec les données des loyers moyens de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) », indique le RCLALQ.
« Cette situation est particulièrement inquiétante pour les quelque 200 000 ménages locataires qui consacrent plus de 50 % de leurs revenus pour payer leur loyer », a ajouté M. Allard.
L’enquête a analysé le prix des logements à louer sur le site Kijiji de février à mai 2020. Près de 61 000 annonces de logements ont été collectées dans la plupart des régions de la province, indique l’organisme. Montréal demeure la ville où la location est la plus chère au Québec.
« C’est évidemment cher quand on regarde les loyers spécifiquement. Mais lorsque l’on regarde de façon globale, les loyers au Québec sont les moins chers au pays », a déclaré à Radio-Canada, Hans Brouillette, directeur des affaires publiques à la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec.
« Est-ce qu’on veut devenir le prochain Toronto? Je ne crois pas. Là-bas, les gens se retrouvent dans des abris de fortune parce qu’ils ne trouvent pas d’habitations abordables. C’est pour ça qu’il faut préserver les logements abordables pendant qu’il est encore temps », a rétorqué le porte-parole du RCLALQ.
Il faut prendre les moyens pour éviter la tempête année après année. Les solutions existent!
👉Contrôler le prix des loyers et instaurer un registre des loyers
👉Construire massivement du logement social pour sortir de la dépendance du marché privé #polqchttps://t.co/5BqNDPJBAZ— RCLALQ (@rclalq) June 25, 2020
Même si le taux d’inoccupation reste faible dans les grandes villes du Canada (1,5 % à Montréal), plusieurs spécialistes prédisent que la crise pourrait être d’ampleur moindre, notamment grâce à la construction de nouveaux logements et l’entrée au pays de moins de nouveaux arrivants due à la pandémie.
Pour le RCLALQ, c’est au gouvernement du Québec de mettre en place un véritable contrôle des loyers afin de retirer le fardeau du refus d’une augmentation de loyer des épaules des locataires.
« Dans le système actuel, si un locataire ne s’oppose pas à une augmentation de loyer abusive, elle est tout à fait légale. Or, trop peu de locataires se prévalent de ce droit, soit par méconnaissance, soit par peur d’envenimer la relation avec leur propriétaire. Un contrôle obligerait les propriétaires à justifier, devant la Régie du logement, une hausse de loyer supérieure à un taux global déterminé annuellement par le tribunal. »
Avec Radio-Canada et RDI
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