Quelques représentations murales sur la façade du Musée des beaux-arts de Montréal. Crédit : Istock

Des dirigeants de musées internationaux dénoncent le congédiement de Nathalie Bondil

Selon des informations rapportées par The Art Newspaper, le limogeage de l’ex-directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a créé tout un tollé auprès de ses pairs d’autres musées internationaux.

Selon ce journal, c’est en France notamment que les réactions ont été les plus virulentes.

Mettant de l’avant les qualités professionnelles de Nathalie Bondil qui ont contribué à « placer le Musée des beaux-arts de Montréal sur la carte internationale », Emma Lavigne, la directrice du Centre national d’arts contemporains, le Palais de Tokyo, s’est dite « submergée par l’émotion », en face de ce congédiement qu’elle considère comme un « geste de pure violence », rapporte The Art Newspaper.

Abondant dans le même sens, l’ancien ministre français de la Culture Jean Jacques Aillagon aurait critiqué « la brutalité de la procédure ». Laurent Le Bon, le directeur du Musée Picasso de Paris, a salué le professionnalisme de Mme Bondil.

Jusqu’aux États-Unis, la déception qui est rapportée chez le directeur du Virginia Fine Arts Museum, Alex Nyerges, est révélatrice de l’embarras soulevé par ce congédiement.

Mme Bondil a dit avoir été « congédiée pour des raisons obscures », par le président du Conseil d’administration du MBAM, Michel de la Chenelière.

Défendant sa décision, le PCA a expliqué à Radio-Canada que Mme Bondil a « fermé les yeux » sur un climat de travail malsain qui a entraîné le départ de plusieurs membres du personnel pourtant qualifiés et expérimentés.

Mme Bondil a critiqué un processus de recrutement irrégulier de la part du PCA qui aurait voulu faire passer de force une nomination au poste de directeur de la division de la conservation, contre l’avis du Comité de sélection.

Pétition en ligne?

Depuis le congédiement annoncé il y a quelques jours, en plus des réactions des pairs mentionnés plus haut, celles du directeur du Louvre et du conservateur en chef du Musée d’arts contemporains de Beaubourg, une pétition est à présent lancée en ligne.

Elle rassemblerait déjà plus de 1500 signatures, et elle exigerait que Mme Bondil soit rétablie dans ses fonctions de DG et de conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, en attendant qu’un audit indépendant permette de voir plus clair dans cette affaire. Cet audit est espéré à la suite de la décision du ministère de la Culture du Québec de mandater une firme indépendante pour mener une enquête.

Dans un communiqué, le Conseil d’administration du MBAM a dit offrir toute sa collaboration à cette firme indépendante.

« Nous demeurons […] convaincus que la décision de mettre fin au contrat de Mme Bondil était la bonne en vertu de notre rôle de fiduciaire qui est de veiller aux intérêts supérieurs du musée ainsi qu’au respect de ses valeurs et de ses employés », affirme M. de la Chenelière dans un communiqué.

Le PCA reste confiant pour ce qui est de la suite de la collaboration avec les mécènes. Il a dit espérer qu’ils continuent à porter un regard positif sur le Musée des beaux-arts. Le musée reçoit 16 millions de dollars chaque année du gouvernement provincial.

Dans un communiqué, l’un des mécènes, Pierre Bourgi, a salué le travail « d’une cohorte d’employés compétents et engagés, animés depuis une quinzaine d’années par sa directrice générale, Nathalie Bondil, dont le dynamisme, l’ouverture d’esprit et les talents de communicatrice ne sont un secret pour personne. »

Il soutient que Nathalie Bondil aura su « conquérir le cœur des Québécois », mais aurait négligé l’ambiance de travail suffocante autour d’elle.

« Malheureusement, les dernières années auront été marquées à l’interne par une lente dégradation du climat du travail […] J’ai pris acte, avec consternation, de nombreux départs volontaires d’employés compétents […] Manifestement, Nathalie Bondil n’aura pas su entendre ces voix discordantes que nul pourtant ne pouvait ignorer […] J’appuie pleinement le Conseil d’administration et son président qui ont pris une décision réfléchie et courageuse pour le bien du Musée des beaux-arts de Montréal », a conclu Pierre Bourgie. Ce dernier a engagé sa volonté et celle de sa famille à « rester un ambassadeur convaincu et passionné ». (Source : communiqué).
Avec des informations d'Arts Newspaper, du Musée des beaux-arts de Montréal, des communiqués du CNW et de Radio-Canada

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Catégories : Société
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