L’enquête de sécurité de l’équipe constituée par plusieurs pays, dont le Canada, permettra d’en savoir un peu plus sur les circonstances réelles de l’écrasement du Boeing 737-800 qui a fait 176 morts, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents, le 8 janvier dernier.
Depuis cet accident, le Canada et ses alliés ont toujours plaidé pour la transparence, la responsabilité, la justice et la tenue d’une enquête exhaustive pour aider les familles à tourner la page.
L’Iran a finalement cédé à la demande continue du Canada d’autoriser le téléchargement des boîtes noires pour l’analyser dans une installation ayant la capacité technique de le faire, conformément à l’annexe 13 de la convention relative à l’aviation civile internationale.
Le Bureau de la sécurité transports du Canada (BST) a participé à ce téléchargement, en fin de semaine, au Bureau d’enquête et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), à Paris.
« Nous sommes heureux d’entamer enfin cette étape, un jalon important dans ce qui doit être une enquête de sécurité minutieuse et transparente », a déclaré la présidente du BST, Kathy Fox.
Il faut rappeler que le vol PS752 avait à son bord, le jour de l’accident, 176 passagers, dont 138 qui se rendaient au Canada. Plusieurs étudiants et universitaires partis passer les fêtes de fin d’année avec leurs familles en Iran figuraient parmi les morts.
L’Iran avait alors récupéré les boîtes noires, mais ne disposait pas de l’équipement adéquat pour extraire et pour analyser les informations.
Sur cette photo d’archive du 8 janvier 2020, des secouristes portent le corps d’une victime de l’accident de l’avion d’Ukraine Airlines, à Shahedshahr, au sud-ouest de la capitale Téhéran, en Iran. (Photo : AP/Ebrahim Noroozi, fichier)
Un rôle accru pour l’Iran, malgré l’enquête en France
Bien que les enquêtes internationales sur les accidents d’avion soient régies par l’annexe 13 de la convention relative à l’aviation civile internationale, c’est à l’Iran et à son Bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs qu’incombe la responsabilité de l’enquête de sécurité. Les États directement concernés par l’accident peuvent également participer à cette enquête.
Il est attendu de l’Iran et de son Bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs qu’ils communiquent tous les renseignements sur la progression et aux résultats de l’enquête de sécurité en cours à Paris.
Après l’écrasement de l’avion qui avait décollé de l’aéroport Imam Khomeini, à 6 h 12, heure locale, le 8 janvier, vers l’aéroport Pearson de Toronto en passant par Kiev, les responsables iraniens avaient attribué l’accident à une défaillance mécanique.
Ils avaient notamment soutenu que le pilote avait perdu le contrôle de l’appareil après un incendie dans le moteur. Mais après des avis contradictoires des services secrets américains et canadiens, Téhéran s’était rétracté et confirmé que l’avion était tombé sous des tris accidentels de missiles iraniens.
Cet accident était survenu dans un contexte particulièrement tendu entre l’Iran et les États-Unis, à la suite de l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleïmani.
Au début du mois de juillet, Affaires mondiales Canada a indiqué que l’Iran avait accepté d’indemniser les familles des victimes. C’est l’Ukraine qui a été chargée de mener des négociations avec l’Iran, au nom des cinq pays (Afghanistan, Suède, Canada, Royaume-Uni, Ukraine) qui ont perdu des ressortissants dans cette tragédie, afin de définir les modalités de cette indemnisation. Ces pays font partie du Groupe international d’intervention et de coordination dans les négociations avec l’Iran.
Avec des informations du BST.
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