Plusieurs travailleurs essentiels en Ontario disent qu'on leur a refusé des services de soins de santé parce que leur emploi les exposait au risque de contracter la COVID-19. (iStock/4X-image)

COVID-19 : des travailleurs ontariens jugés trop à risque pour être traités

Des infirmières et des camionneurs de l’Ontario, considérés comme des travailleurs essentiels en période de pandémie, se sont récemment vu refuser certains soins de santé en raison des risques de contamination à la COVID-19.

Le ministère ontarien de la Santé a envoyé à tous les fournisseurs de soins de santé un questionnaire générique afin d’évaluer les risques de contamination. Le personnel qui travaille auprès des malades n’a pas eu le choix de répondre « oui » à la question qui demande aux répondants s’ils ont été en contact direct avec un patient infecté par la COVID-19.

Ainsi, Hinda Hassan, une infirmière en soins intensifs dans un hôpital de Kitchener, n’a pu entrer dans une clinique de la région pour recevoir des soins médicaux en massothérapie et chiropractie. Elle avait pourtant précisé que son activité professionnelle l’obligeait à toujours porter un équipement de protection individuelle.

« J’ai dit à la personne qui n’a pas voulu me soigner que moi en tant qu’infirmière je n’aurai pas refusé de la soigner si elle était à risque, a raconté Hinda Hassan en entrevue à CBC. Sur le coup, c’est un peu frustrant, mais je sais d’où ça vient. Les gens ont peur, manquent d’information et sont prudents. »

L’infirmière Hinda Hassan affirme qu’on lui a récemment refusé un rendez-vous en massothérapie et en chiropractie en raison de ses contacts avec des patients atteints de COVID-19. (Derek Hooper/CBC)

Dans un communiqué transmis aux médias, un porte-parole du ministère de la Santé a déclaré que le questionnaire ne sert qu’à l’évaluation des risques et qu’il appartient à chaque groupe de décider de la marche à suivre si un patient est déclaré positif.

« Quiconque estime avoir été injustement privé d’un soin de santé devrait en parler à son organisme de réglementation compétent », a déclaré le porte-parole.

Après la dénonciation médiatique de Hinda Hassan, les soins lui ont finalement été prodigués, mais l’infirmière qui a ensuite reçu des excuses de la clinique a jugé la procédure décevante surtout que les professionnels de la santé se retrouvent bien souvent en première ligne pour combattre la pandémie.

De leur côté, les camionneurs ont régulièrement besoin de recevoir certains soins de santé pour conserver leur permis de travail. Bob Heans, un conducteur de poids lourds, n’a pas pu aller chez un dentiste après avoir répondu par l’affirmative à un questionnaire lui demandant s’il avait voyagé durant les 14 derniers jours.

On lui a alors reproché de faire son travail qui consiste à traverser la frontière entre les États-Unis et le Canada afin d’approvisionner le marché canadien. « Ils m’ont posé toutes sortes de questions en lien avec la COVID-19, a expliqué Bob Heans. Je leur ai dit que j’étais camionneur et que j’avais besoin de soins de santé. Mais la personne m’a répondu de m’isoler à la maison pendant 14 jours. »

Avec Radio-Canada, CBC, RDI

Catégories : Santé, Société
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