Malgré les cas d’infections à la COVID-19 rapportés quotidiennement par les autorités, les opposants au port du masque obligatoire multiplient les manifestations. Ils dénoncent une violation de leurs libertés individuelles. Pour les experts, les mesures gouvernementales demeurent un enjeu de santé publique.
Un rassemblement organisé par le mouvement « Appel à la liberté » afin de protester contre le port du masque obligatoire au Québec a réuni dimanche plusieurs centaines de personnes devant l’Assemblée nationale. À Montréal, samedi, une manifestation similaire a légèrement dégénéré alors que les journalistes présents se sont fait insulter par plusieurs opposants.
Selon les journalistes sur place à Québec, environ un millier de personnes ont scandé « liberté » plusieurs fois, certains criant les mots « dictatures » et « coup d’État ». « Je n’ai rien sur le fait de porter un masque, a déclaré à Radio-Canada un manifestant, c’est juste qu’on veut que ça soit sur une base volontaire. »
Après Montréal samedi, environ un millier de manifestants opposés au port du masque obligatoire se sont réunis à Québec dimanche, devant l’Assemblée nationale@drolet_alexane est allée à leur rencontrehttps://t.co/BxqvLq4CRO pic.twitter.com/kp4uxZ8u61
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) July 26, 2020
La majorité des opposants dénoncent une atteinte à leurs droits inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés. Julius Grey, avocat défenseur des droits et libertés, estime que les mesures prises par le gouvernement comme celle de porter un masque dans les lieux publics fermés sont valables.
« Les gens qui manifestent dans la rue n’ont pas raison, a déclaré en entrevue à Radio-Canada Me Grey. C’est une violation des véritables droits. Les droits et libertés sont très importants, mais pas au point d’être un atout contre n’importe quelle autre valeur. »
Opposition au port du masque à Saint-Georges en Beauce https://t.co/mhg40T86tT
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) July 18, 2020
Même son de cloche pour Évelyne Pedneault, conseillère juridique de la Direction de la recherche à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
À l’émission Par ici l’info sur ICI Première, elle a expliqué que ces droits et libertés ne sont pas absolus. « La Charte prévoit qu’ils peuvent être encadrés dans certaines circonstances », a précisé Mme Pedneault.
En citant en exemple le port obligatoire d’équipement de sécurité sur les chantiers de construction, la conseillère juridique a ajouté que l’encadrement doit toutefois répondre à certaines conditions, dont celle de poursuivre un objectif urgent et réel.
« L’État pourrait justifier le port du masque pour des raisons de sécurité, de santé publique », a-t-elle dit.
Avec Radio-Canada et RDI
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