Les théories du complot se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la pandémie, les grands médias et les autorités de santé publique s'affairent à lutter contre la désinformation. Crédit : Istock

Pandémie : près d’un quart des Québécois croit au complot selon l’INSPQ

Un sondage de l’Institut national de santé publique du Québec révèle que 23 % des Québécois croient à la théorie du complot qui affirme que le coronavirus a été créé dans un laboratoire. Et plus du tiers (35 %) des répondants estiment que le gouvernement leur cache des informations.

L’étude, menée en ligne, fait également ressortir l’emprise du conspirationnisme sur les travailleurs de la santé. Au moins 28 % d’entre eux disent croire à la théorie de l’invention de la COVID-19 en laboratoire, tandis que 13 % estiment qu’il y a un lien entre la technologie 5G et le coronavirus, soit deux fois plus qu’au sein de la population normale (6 %).

Selon l’INSPQ, les théories du complot sont plus répandues auprès des personnes ayant souffert le plus de la pandémie, soit ceux qui ont perdu leur emploi ou vu leurs revenus chuter de manière importante et ceux qui étaient déjà défavorisés.

Méthodologie
Du 21 mars au 31 mai 2020, des sondages quotidiens en ligne ont été réalisés auprès d’un échantillon de 1000 adultes québécois. En juin, les sondages ont été réalisés auprès de 2000 adultes sur une période de trois jours. Le questionnaire comportait approximativement 20 questions adaptées en fonction du contexte. Les résultats ont été pondérés selon des facteurs sociodémographiques pour être représentatifs de la population québécoise.

Source : Institut national de santé publique du Québec.

Médias et télécommunications

Même si seulement 6 % de la population lie la pandémie de COVID-19 à la technologie 5G, plusieurs tours de communications ont été incendiées au début de la pandémie pour cette raison. Certaines de ces tours n’étaient même pas dotées d’une telle technologie.

Autre constat de l’étude : près du tiers des répondants estiment que les médias exagèrent à propos de la pandémie. Depuis le début de la crise, réseaux sociaux, grands médias et autorités de la santé publique multiplient leurs efforts pour démentir et éviter la propagation de fausses nouvelles.

Selon une analyse de l’INSPQ des commentaires sur les réseaux sociaux en lien avec la COVID-19 au Québec, du 13 au 19 avril, la fausse nouvelle qui estimait que le virus était issu d’un laboratoire expérimental de la province de Wuhan, en Chine, était le deuxième sujet de discussion. Du 4 au 10 mai, c’est plutôt l’hypothèse d’un lien avec la technologie 5G ou d’une création de la maladie en Chine qui occupait les internautes.

Port du masque

Vers la fin mars, seulement 6 % des Québécois affirmaient porter un couvre-visage lorsqu’ils sortaient de leur domicile. À ce moment-là, le port du masque n’était pas encore recommandé par les responsables de la santé publique de la province.

Deux mois plus tard, cette proportion avait fortement augmenté pour atteindre 68 % de la population qui portait le couvre-visage dans les lieux publics où la distanciation physique n’était pas possible.

La population du Grand-Montréal avait plus tendance à porter le masque qu’ailleurs dans la province. Il faut dire que la région montréalaise a été la plus touchée par la pandémie.

Enfin, 26 % de la population dit ne pas croire au port du masque ou le trouver inutile. D’ailleurs, dans les dernières semaines, des centaines de personnes ont manifesté contre l’obligation de porter le masque décrétée par le gouvernement à compter du 18 juillet.

Catégories : Santé, Société
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