Aujourd'hui, les médias traditionnels doivent rivaliser avec des médias imprimés, audio et vidéo, principalement étrangers, livrés au public de manière numérique. Ils prennent le temps, l'attention et l'argent loin de nos médias locaux et nationaux traditionnels, conclut Ken Goldstein. (Photo : hocus-pocus/iStock)

Au Canada, le journalisme local se trouve au bord du gouffre, dit un expert

Un économiste spécialiste des médias a averti de la fermeture possible de 40 stations de télévision et de jusqu’à 200 stations de radio régionales au Canada dans les trois prochaines années.

Pour évaluer les conséquences sur les médias locaux canadiens de la crise économique causée par la COVID et des médias disponibles sur Internet, l’Association canadienne de radiodiffuseurs (ACR) a commandé un rapport à Ken Goldstein, économiste de la firme Communications Management inc.

Selon son rapport La crise des médias canadiens et l’avenir de la radiodiffusion locale, les services locaux de radio et de télévision subiront une perte de revenu d’environ 1,06 milliard de dollars de 2020 à 2022.

Par ailleurs, jusqu’à 50 des 737 stations de radio privées régionales du Canada risquent de fermer leurs portes d’ici les quatre à six prochains mois.

Aussi, de 100 à 150 stations arrêteraient les diffusions pendant l’année et demie à venir, ce qui entraînera la perte d’environ 2000 emplois.

(Photo : iStock / DGLimages)

Selon des informations produites par Statistique Canada citées dans le rapport, 70 % des unités de nouvelles des chaînes de télévision privées ont eu un bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) négatif en 2019.

« Le pourcentage de stations ayant un BAII négatif pourrait passer de 70 % à en 2019 à plus de 80 % en 2020.

Près de la moitié des stations pourraient être menacées de fermeture dans les 12 à 36 prochains mois, peut-être plus de 40 stations, selon les conditions de la licence et le calendrier de renouvellement des licences.

Les fermetures les plus probables auront lieu dans les petits marchés avec une seule station dans les régions de l’ouest du Canada, du Canada atlantique et de l’Ontario. » Extrait de l'étude

(Photo : THE CANADIAN PRESS/Justin Tang)

Par ailleurs, selon l’édition 2020 du Digital News Report du Reuters Institute, également citée par l’ACR, quatre des cinq principales sources de nouvelles pour les Canadiens sont des radiodiffuseurs privés.

Il y a cependant eu une diminution graduelle de la capacité de maintenir cette infrastructure essentielle au cours des 15 dernières années, croit l’association.

« Cela est attribuable aux changements structurels du marché de la publicité et aussi aux politiques de taxation et au régime réglementaire inéquitable visant les géants des médias en ligne de propriété étrangère. » Communiqué de l'Association canadienne des radiodiffuseurs

Alors qu’il était ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez avait dit que son gouvernement augmenterait la portée des crédits d’impôt accordés pour aider les petits médias à survivre. Cette mesure avait été alors recommandée par un groupe d’experts indépendants dans un rapport. M. Rodriguez est aujourd’hui le leader du gouvernement canadien au Parlement. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

Pour la ACR, la fermeture de l’économie, des commerces et le confinement pendant les premières semaines de la pandémie ont accéléré davantage l’érosion financière du secteur de la radiodiffusion canadienne.

L’Association canadienne des radiodiffuseurs est la porte-parole des radiodiffuseurs privés. Elle représente la grande majorité des services de programmation privés canadiens, y compris les stations de radio et de télévision, les réseaux et les services de télévision spécialisée, payante et à la carte.

Avec les informations de l’Association canadienne des radiodiffuseurs et La Presse canadienne. 

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