Entourée du béton de la ville où elle habite maintenant, la photographe Sue Vo-Ho a trouvé refuge parmi les fleurs sauvages de son quartier à Montréal. (Photo : courtoisie de Sue Vo-Ho)

ʜᴇʀʙᴀʀɪᴜᴍ ɪɴ ᴜʀʙᴇ | 2000 photos et plus de 100 espèces de plantes en ville

Entourée du béton de la ville où elle habite maintenant, la photographe Sue Vo-Ho a trouvé refuge parmi les fleurs sauvages de son quartier à Montréal.

« Petite, je m’amusais à observer et à cueillir les fleurs. Mes bouquets comprenaient toutes celles que je trouvais belles avec mon regard rempli de naïveté. Leurs différences et leur délicatesse m’ont toujours fascinée. Certaines se retrouvaient entre les pages de mes livres, j’élaborais mon petit herbier. J’étais souvent en nature, ainsi le parfum de plusieurs est gravé dans ma mémoire. Je savais les reconnaître, mais je ne pouvais nommer que quelques-unes. »Sue Vo-Ho, photographe

Tout comme durant son enfance, la photographe les a observeés, mais c’est maintenant avec son appareil photo qu’elle les cueille. C’est ainsi que le projet Herbarium in urbe est né.

« J’apprends à les identifier, je redécouvre mes plantes préférées. Elles n’ont pas changé et elles peuvent me ramener si rapidement à cette époque où je les aimais profondément, sans savoir à quel point elles sont importantes. J’ai sillonné un mince périmètre afin de les répertorier.

J’ai appris à les identifier et à encore plus les aimer. Au fil des semaines, j’ai découvert une diversité impressionnante. J’ai noté les changements des phases de leurs cycles de vie. J’ai admiré les nombreux insectes butineurs qu’elles attirent. L’observation de ces plantes me fait penser à mon grand-père qui était agronome. J’ai créé mon herbier urbain. »Sue Vo-Ho, photographe

L’été de la pandémie

Sue Vo-Ho est professeure de photographie dans un collège de la région de Montréal. Chaque année pendant l’été, lorsqu’elle est en vacances, elle prend toujours le temps de reprendre contact avec son art et sa passion : la photographie. Mais cette année, en raison des contraintes dues à la COVID, elle a choisi de reteindre ses déplacements, ce qui s’est avéré une bonne idée.

« Durant l’été, j’ai découvert avec émerveillement un endroit dans mon quartier, l’arrondissement de RosemontLa Petite-Patrie, a décidé de laisser la végétation pousser afin de favoriser la biodiversité.

Ce lieu est devenu rapidement un endroit d’exploration pour moi. Je m’y suis promenée durant une grande partie de l’été et, après 2000 photos, j’y ai découvert et identifié plus de 100 espèces végétales.

C’est avec étonnement que j’ai identifié des espèces indigènes de légumes, de légumineuses et de fruits. J’ai constaté de jour en jour à quel point il est vrai que lorsqu’on laisse la nature suivre son cours, elle regorge de richesse. » Sue Vo-Ho, photographe

Plantes et famille

Pour cette artiste, il existe un lien familial fort dans la création de ce projet.

Son père, né à Ho Chi Minh-Ville, et sa mère, de la ville de Québec, lui ont permis de grandir dans un environnement où la nature et les plantes occupent une grande place. Ce sont d’ailleurs eux qui lui ont appris comment chercher et identifier les diverses espèces, une partie essentielle du projet Herbarium in Urbe.

« Mon père faisait pousser des arbres non endémiques sur notre terrain du Saguenay (olivier, cassissier, etc.) Ma mère avait planté des rosiers provenant de boutures que son père avait chez lui, en symbole familial. De plus, elle est orchidophile. C’est avec eux que j’ai appris à identifier de nombreuses espèces durant mon enfance. Cet amour pour la nature et la végétation me semble donc inné, et il provient assurément de mes deux origines. » Sue Vo-Ho, photographe

Diplômée en photographie du Collège d’études professionnelles du Vieux-Montréal, Sue Vo-Ho travaille comme photographe depuis 1998. L’artiste affirme faire de la photographie dans un but d’exploration esthétique du monde extérieur. 

Elle privilégie certains thèmes, dont le désert, les édifices, l’océan, les terrains urbains, les végétaux, les murs des villes. 

Ayant fait ses premières armes avec la photographie argentique, ses images, même numériques, sont toujours imprégnées de ces techniques.

Elle réalise certains projets sur pellicules, qu’elle numérise par la suite. Et elle se plaît à mélanger les deux univers. Pour d’autres projets, elle effectue la prise de vue directement à partir d’un appareil numérique.

Elle dit travailler ses images numériquement comme elle aimait travailler en chambre noire, telle une matière première qui offre des possibilités infinies.


 Le projet Herbarium in urbe est actuellement exposé en vitrine de la Bibliothèque Marc-Favreau. 

📷🌿 Venez jeter un œil à la nouvelle exposition de photos macro de plantes du Réseau Vert de #RosePatrie prises par Sue Vo-Ho Photographe : https://bit.ly/HerbariuminUrbe.

Posted by Bibliothèque Marc-Favreau on Sunday, July 19, 2020

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