(Kate Bueckert/CBC)

Pas en arrière en Ontario et en Colombie-Britannique pour freiner la pandémie

Les plans de déconfinement de deux des quatre provinces les plus populeuses du Canada viennent d’être révisés parce que le nombre de cas progresse rapidement.

L’Ontario a annoncé, mardi, qu’elle doit faire une « pause » de quatre semaines dans son plan d’assouplissement des mesures de santé publique, alors qu’à l’autre bout du pays, la Colombie-Britannique a affirmé qu’elle doit faire marche arrière en ordonnant la fermeture de certains commerces.

L’Ontario a signalé 185 nouveaux cas de COVID-19 mardi, ainsi que 190 lundi.

Ce sont les niveaux les plus élevés depuis un mois et demi. Il y a en ce moment 1527 cas actifs de la maladie dans toute la province. La province la plus populeuse du pays a maintenant vu un total de 43 536 infections par le coronavirus depuis le début de l’épidémie fin janvier. Environ 90 % d’entre elles sont considérées comme résolues.

Début d’une deuxième vague de contagion à Toronto et à Ottawa?

John Tory (Cole Burston/Canadian Press)

S’adressant aux journalistes mardi, le maire de Toronto John Tory a attiré l’attention sur le nombre inquiétant de cas chez les jeunes.

Sur les 968 cas confirmés dans la ville au cours du dernier mois, il a déclaré que 65 % étaient des personnes de moins de 40 ans, et que 15 % de ces cas concernaient des personnes de moins de 20 ans.

Toronto, la région environnante de Peel et la région plus à l’est d’Ottawa connaissent les plus grands nombres d’infections.

Une pause de quatre semaines, mais pas de marche arrière pour le moment

Christine Elliott

La ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliott, dit que les « dernières tendances et les derniers chiffres de l’Ontario ont soulevé quelques inquiétudes ». Elle précise que la pause dans les mesures de déconfinement inclut des choses comme l’élargissement de la taille des cercles sociaux et le nombre de personnes autorisées à participer à des événements sportifs.

Cette pause n’inclut cependant pas pour le moment les écoles, qui ont commencé à rouvrir dans certaines parties de la province mardi. Rappelons que contrairement à ce qui se passe au Québec, les parents des élèves ontariens ne sont pas obligés de les envoyer à l’école. Ils peuvent continuer leur apprentissage en ligne comme aux débuts de la pandémie.

Doug Ford (Steve Russell/The Canadian Press)

Lors d’une conférence de presse mardi, le premier ministre ontarien Doug Ford a plaidé auprès des gens pour qu’ils évitent les grands rassemblements. « C’est frustrant, car cela touche le reste de la province. »

Bien que l’Ontario fasse une pause dans la phase trois du déconfinement, il a affirmé qu’il n’était pas question pour le moment de revenir à la phase 2.

La médecin hygiéniste en chef adjointe torontoise, la Dre Barbara Yaffe, s’est fait l’écho de ce sentiment. « Il n’y a pas de plan clair pour le moment pour revenir à la phase 2 », a-t-elle mentionné.

Cela ne veut pas dire que la province n’envisagerait pas de le faire, mais des restrictions pourraient être imposées sur une base régionale en fonction de divers facteurs, notamment le nombre de cas, les tendances en matière d’infection et le pourcentage d’infections sans lien épidémiologique clair.

La Colombie-Britannique fait marche arrière

La Colombie-Britannique a annoncé mardi qu’elle fermait les boîtes de nuit et les salles de banquet après avoir confirmé 429 nouveaux cas de COVID-19 au cours du long week-end de la fête du Travail.

La province met également fin à la vente d’alcool dans les restaurants après 22 h. Pour ce qui est des bars et des restaurants, ils doivent fermer à 23 h, sauf s’ils servent de la nourriture. Selon les responsables provinciaux, les boîtes de nuit sont devenues une « source majeure » de transmission, mettant à rude épreuve les ressources de santé publique.

Dre Bonnie Henry (LA PRESSE CANADIENNE / DARRYL DICK)

« Il est devenu évident que certains lieux étaient des environnements à très haut risque, déclare la Dre Bonnie Henry, la responsable en chef de la santé dans cette province. Nous reconnaissons que ces lieux ont essayé de prévenir la contagion. Nous avons fait des ajustements, mais il y a toujours des expositions qui se produisent. Aller dans une boîte de nuit, dans un bar, chez quelqu’un, dans des espaces clos avec des rencontres en face à face avec des gens que nous ne connaissons pas… c’est un risque. »

La Dre Henry a également demandé aux Britanno-Colombiens d’assouplir leurs interactions à l’approche de l’automne, en limitant les bulles à cinq ou six personnes.

Cela dit, les hospitalisations restent relativement stables et faibles, avec 32 personnes à l’hôpital et 12 en soins intensifs.

Mme Henry a déclaré que la Colombie-Britannique connaissait bel et bien une « deuxième vague » de cas de COVID-19 et qu’elle envisageait de prendre de nouvelles mesures pour freiner la propagation du virus.

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Le nombre d’infections augmentant dans la plupart des régions du Canada, on craint de plus en plus que nous nous dirigions vers une deuxième vague, surtout avec la réouverture des écoles. Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de baisser leur garde en matière de protocoles de sécurité en cette période de fin d’été. (CBC)

RCI avec La Presse canadienne et CBC News 

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