Des chercheurs canadiens recommandent de tester largement les groupes de personnes présentant un risque accru de contracter le syndrome respiratoire aigu sévère du Coronavirus-2 (COVID-19), notamment les travailleurs de la santé, les élèves, le personnel des écoles et les employés des services essentiels.
Ce dépistage devrait faire partie de la stratégie canadienne visant à ramener les gens en toute sécurité à l’école et au travail, selon une étude menée à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne.
Les auteurs proposent une approche de dépistage qui semble à la fois abordable et raisonnable, compte tenu de la réponse fiscale fédérale à la pandémie et des conséquences sociales et économiques désastreuses qu’une deuxième vague non contenue pourrait avoir.
Les chercheurs ont calculé les coûts, les besoins en personnel et les capacités de laboratoire nécessaires pour tester systématiquement cinq groupes :
- les contacts familiaux et non familiaux des personnes chez qui la COVID a été diagnostiquée récemment,
- les employés des hôpitaux de soins intensifs, les travailleurs de la santé communautaire,
- les employés et résidents des établissements de soins de longue durée,
- les employés d’entreprises essentielles ayant des contacts interpersonnels ou publics importants,
- les étudiants et employés des écoles primaires et secondaires.

Graphique indiquant l’évolution de la capacité des laboratoires du pays en fonction des différentes stratégies, avec les changements qui en découlent en ce qui concerne les ressources humaines totales (professionnels de la santé, personnel de bureau et de laboratoire). Note : l’estimation de la capacité nationale par laboratoire (au 17 juillet 2020) est indiquée par la ligne pointillée. Pour les populations à risque, les besoins d’augmentation de la capacité des laboratoires sont indiqués, en supposant que la recherche et le test systématiques des contacts soient mis en œuvre et poursuivis.
Entre les 8 et 17 juillet, 41 751 tests ont été effectués en moyenne chaque jour dans toutes les provinces du Canada. Cela a nécessité la participation de 5122 employés et a coûté 2,4 millions de dollars par jour (67,8 millions de dollars par mois).
L’étude conclut qu’une série de tests universels sur les populations à risque coûterait 1,3 milliard de dollars, ce qu’ils considèrent comme un coût raisonnable par rapport à l’énorme impact de la fermeture de l’économie.
Le dépistage universel de chaque groupe pourrait être effectué sur une période d’un mois à un mois et demi, et pourrait être répété ou effectué plus rapidement en fonction du risque de contracter la COVID-19 de chaque groupe.
Pour les chercheurs, l’avantage d’un test généralisé serait la détection et l’isolement des personnes asymptomatiques infectées par le SRAS CoV-2. Cela permettrait d’éviter la transmission à la communauté, qui pourrait sinon entraîner une deuxième vague et un deuxième arrêt de l’économie.
Par ailleurs, pour permettre la réalisation de tests à grande échelle, les auteurs suggèrent de faire appel à d’autres professionnels de la santé et à des étudiants en médecine, de s’associer à des laboratoires universitaires et privés, et d’utiliser des prélèvements de salive, plutôt que des prélèvements nasopharyngés réalisés actuellement, pour réduire les coûts et le nombre de professionnels de la santé mobilisés.
Pendant que les capacités nécessaires sont mises en place, des tests de surveillance répétés dans lesquels des échantillons aléatoires d’individus de chaque groupe sont testés peuvent être utilisés pour comprendre comment le SRAS-CoV-2 affecte chaque groupe au fil du temps.
Dépistage au Canada

(Photo : Lindsey/iStock)
Chaque province et chaque territoire déterminent de quelle façon dépister ses citoyens. Les stratégies de dépistage sont guidées par une approche nationale commune, comme discuté par le Comité consultatif spécial sur la COVID-19.
Par ailleurs, l’Agence de la santé publique du Canada publie le nombre de personnes ayant subi un test de dépistage au pays tous les jours.
Diagnostic de la COVID-19
Les personnes atteintes de la COVID-19 peuvent :
- avoir de légers symptômes
- avoir de graves symptômes
- n’avoir aucun symptôme (ces personnes sont dites asymptomatiques)
Afin de déterminer qui devrait subir un test de dépistage, les professionnels de la santé évaluent les gens en fonction de :
- leurs symptômes
- leurs problèmes de santé sous-jacents
- leur risque d’exposition au virus
Méthodes de dépistage de la COVID-19
Il y a actuellement trois façons de procéder à un test de dépistage de la COVID-19 au Canada : le test moléculaire PCR, le test hors laboratoire et le test sérologique (détection des anticorps).
Tous les tests doivent être effectués par un professionnel de la santé. La vente de trousses de collecte d’échantillons à domicile et de trousses de dépistage à domicile n’a pas été autorisée au pays.
Avec des informations du Journal de l'Association médicale canadienne, de l'Université McGill et du gouvernement du Canada.
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