Alors que les négociations en vue de leur convention collective piétinent depuis six mois, les professionnelles en soins du Québec invitent le gouvernement provincial à agir dans l’immédiat. Crédit : Istock

Québec : ultimatum de cinq jours des professionnels en soins au gouvernement

Ils ont réitéré leurs attentes au gouvernement provincial au terme d’une réunion virtuelle. Elle a mis en présence, mercredi, les délégués de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et ceux de la FIQ/secteur privé.

Cela fait six mois que la Fédération tente de s’entendre avec le gouvernement pour définir une nouvelle convention collective.

La réunion a été l’occasion de faire le point sur l’avancement des négociations.

Dans un communiqué, la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, a indiqué que les représentantes syndicales ont réservé un accueil « plus que glacial » au rapport d’étape présenté en conseil national.

« Nous retournons à la table des négociations, mais déjà, nous avons un rendez-vous avec nos délégués, le 13 octobre prochain. D’ici là, il faudra que le gouvernement acquiesce à certaines de nos demandes importantes et essentielles pour nos membres, car dans le cas contraire, ce sont des moyens d’action et de visibilité drastiques que les professionnels en soins mettront à exécution. Le gouvernement doit entendre le message. Il a cinq jours pour éviter le soulèvement des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et professionnels cliniques de la province », a-t-elle affirmé.

Épuisement professionnel

Les professionnels en soins se sont souvent plaints d’être victimes d’épuisement. Cette situation est exacerbée par la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé.

Un bon nombre des 75 529 membres de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ont quitté le réseau de la santé, après la première vague de COVID-19 qui a fait beaucoup de morts et révélé les problèmes inhérents au réseau.

Après six mois de négociation, les professionnels estiment que des changements palpables doivent être mis en place pour qu’ils aient du répit dans leur travail quotidien.

« Nous ne sommes plus à l’étape des ouvertures ici et là. La patience a ses limites. Les professionnelles en soins en ont assez. Elles ne veulent plus subir les mauvais choix du passé, mais surtout elles ne veulent plus accepter l’absence de mesures de la part d’un gouvernement qui répète jour après jour qu’elles sont importantes », ajoute Mme Bédard.

La présidente de la FIQ souligne l’importance d’aller au-delà de simples déclarations et d’implanter des mesures concrètes pour imprimer un réel changement dans l’exercice de la profession.

À un moment où la province tente de contenir la deuxième vague de la COVID-19 qui s’annonce plus virulente que la précédente, les professionnelles en soins anticipent les impacts sur le réseau de la santé et sur leurs conditions de travail. Redoutant que ces conditions se détériorent davantage, celles-ci, par l’entremise de leur présidente, ont dit s’attendre à des actions immédiates pour éviter que leurs menaces ne soient mises à exécution.

« La reconnaissance par les mots, les professionnelles la reçoivent quotidiennement des patients et de leurs familles. Ce qu’elles attendent du gouvernement, ce sont les conditions de travail qu’elles méritent depuis longtemps. Le contexte de la pandémie et le traitement que le gouvernement leur a réservé avec les nombreux arrêtés ministériels ont simplement ajouté de l’huile sur le feu de leur colère. Nous sommes à un point de rupture et le gouvernement doit bien le comprendre. » – Nancy Bédard

Avec des informations de la FIQ

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Catégories : Santé
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