Récolte du blé dans une ferme en Alberta. L'agriculture génère environ huit pour cent des émissions de gaz à effet de serre du Canada. (Todd Korol/Reuters)

Pas de quoi rire : nos industries agricoles sont championnes du gaz hilarant

On l’appelle l’oxyde nitreux. C’est le fameux gaz hilarant. Or, ce gaz relâché par les activités agricoles et pétrolières s’avère plus nocif pour le climat que le fameux CO2, selon une nouvelle enquête internationale dont les résultats sont publiés dans le magazine Nature.

Ce gaz serait en vérité 300 fois plus nocif pour le climat que le dioxyde de carbone.

« Actuellement, les émissions sont sur le point de provoquer une augmentation de la température mondiale de plus de trois degrés d’ici la fin du siècle », déclare Hanqin Tian, coauteur de l’étude et directeur du Centre international pour la recherche sur le climat et le changement planétaire à l’école des sciences forestières et de la vie sauvage de l’Université Auburn, en Alabama, aux États-Unis.

L’oxyde nitreux présent dans l’atmosphère était de 270 parties par milliard en 1750. Il est passé à 331 parties par milliard en 2018. L’augmentation la plus rapide a été enregistrée au cours des cinq dernières décennies.

S’il est produit de différentes manières, l’étude montre que le principal contributeur est l’agriculture, où il est produit lors de la création d’engrais à base d’azote. La critique des scientifiques vise donc directement le secteur agricole canadien. 

Bien que les taux de croissance les plus élevés de cette pollution ont été enregistrés dans les économies émergentes comme le Brésil, l’Inde et la Chine, l’agriculture nord-américaine a depuis longtemps sa large part de responsabilité.

L’étude révèle que l’agriculture était responsable de près de 70 % des émissions mondiales de N2O d’origine humaine de 2007 à 2016. (Andrew Vaughan/The Canadian Press)

Le Canada est un grand contributeur de ce gaz pas très drôle pour l’environnement

Au Canada, un quart de millions d’agriculteurs gèrent un territoire d’environ 68 millions d’hectares et produisent à eux seul près de 3 % des aliments pour consommation humaine dans le monde.

Tous les sols dégagent de manière naturelle de l’oxyde nitreux (N2O), mais les sols agricoles en émettent davantage à cause des charges azotées qui sont incorporées sous forme d’engrais et de fumier.

Selon l’étude, un moyen de combattre les émissions de ce gaz serait de se servir plus judicieusement des engrais, c’est-à-dire d’en ajouter juste assez en temps et lieu pour répondre aux besoins des cultures.

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RCI avec CBC News et gouvernement du Canada

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