Avec des performances qui dépassent de loin celles de l'Internet par satellite traditionnel, et un réseau mondial de stations de transmission au sol, Starlink prévoit offrit l'Internet haut débit à des endroits où l'accès a été peu fiable, coûteux ou totalement indisponible. (SpaceX)

Internet rapide en région rurale: Starlink franchit un tout petit pas au Canada

Le projet d’Elon Musk d’offrir aux Canadiens hors des grands centres (potentiellement un citoyen sur cinq) un service Internet fiable et rapide à partir d’une constellation de satellites encerclant l’Amérique du Nord puis le monde vient de franchir un petit et modeste pas dans la bonne direction.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) approuve la demande de licence de Starlink pour les services de télécommunications internationales de base (BITS). Traduction: Starlink est désormais un fournisseur de télécommunications enregistré au Canada, mais il lui reste du travail à faire pour convaincre le CRTC qu’il est un joueur sérieux capable de se plier à différentes réglementations canadiennes et qu’il pourra aussi remplir techniquement ses promesses d’offrir un service par satellite fiable aux Canadiens.

Elon Musk a récemment tweeté que SpaceX pourrait procéder au Canada comme elle le fait déjà aux États-Unis à des tests bêta avec des consommateurs intéressés dans le sud du Canada une fois que suffisamment de satellites auront atteint leurs positions. Dans des tests privés bêta aux États-Unis plus tôt cet été la compagnie révèle avoir atteint des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 100 Mb/s. Cela contraste avec les vitesses 3 à 5 Mb/s promises en ce moment et souvent non atteintes par un compétiteur canadien comme Xplornet.

La constellation Starlink de départ est capable initialement de fournir des services Internet de très haute vitesse dans une zone particulière, à savoir entre 44 et 52 degrés de latitude nord. Les consommateurs canadiens sont directement ciblés. Mais pourront-ils en profiter? (Starlink)

Lentement, mais pas sûrement

SpaceX, fondée par Elon Musk, avait déposé sa licence de services de télécommunications internationales de base (BITS) pour son entreprise Starlink en mai dernier. L’approbation de la demande n’a été accordée que dimanche, six mois plus tard.

Elon Musk a tweeté plus tôt ce mois-ci que Starlink serait « révolutionnaire » pour les régions éloignées et dans les situations de services d’urgence où les lignes terrestres sont endommagées. Rien ne garanti pourtant que Starlink sera autorisé à déployer ses antennes au Canada. Les géants canadiens de service Internet se sont fortement opposés à la venue de cette compétition extérieure.

Les Canadiens qui pourraient profiter de ce nouveau service se sont manifestés en faveur. Mais, l’on t-il fait en nombre suffisant? Le CRTC a déclaré avoir reçu au total 2 585 commentaires de simples citoyens concernant la demande de Starlink. C’est peu si l’on songe que le nombre de clients canadiens potentiels de Starlink se chiffrerait dans le million et plus.

Elon Musk estime qu’un service de couverture mondiale de Starlink avec plus de 3 000 satellites en orbites pourrait générer jusqu’à 30 milliards de dollars par an. Ce serait un outil qui desservirait non seulement les Terriens, mais aussi… les Martiens. En effet, Starlink est conçu pour devenir un moyen pour SpaceX et son PDG, Elon Musk, de générer des revenus pour l’exploration de Mars et le matériel nécessaire pour ses missions vers Mars.

Il y a actuellement déjà plus de 800 satellites Starlink en orbite

SpaceX a procédé au lancement, le week-end dernier, d’une autre grappe de 60 satellites Starlink d’un quart de tonne chacun. Un autre lancement est prévu pour mercredi de cette semaine. Un total de 835 satellites Starlink ont été lancés à ce jour bien que tous ces satellites ne sont pas opérationnels, car certains sont des satellites d’essai qui ont été intentionnellement mis hors service.

L’entreprise avait initialement prévu une flotte de 1440 satellites, mais elle a depuis obtenu l’autorisation aux États-Unis d’en placer en orbite des milliers d’autres. La Commission fédérale des communications aux États-Unis a autorisé SpaceX à lancer jusqu’à 12 000 des satellites, mais SpaceX entend ne pas s’arrêter pas là. L’entreprise a indiqué qu’elle souhaite obtenir l’autorisation de lancer jusqu’à 30 000 de ses satellites de transmission d’Internet.

En août, lors de test bêta, SpaceX a utilisé Starlink pour connecter le bâtiment administratif et les maisons de la réserve amérindienne de Hoh, dans l’ouest de l’état de Washington, à l’Internet à haut débit.

Les Hoh sont une tribu amérindienne vivant à l’embouchure de la rivière Hoh dans l’ouest de l’État de Washington, sur la côte pacifique. Cet endroit isolé avait auparavant entravé l’accès au haut débit, mais après l’installation de soucoupe de réception de Starlink, la tribu n’est passée de pratiquement aucune connectivité à l’Internet haut débit et ce du jour au lendemain.

SpaceX espérait initialement étendre sa couverture au Canada d’ici la fin de l’année. Pourra-t-elle satisfaire les exigences techniques et réglementaires du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes? Des centaines de milliers de Canadiens attendent la réponse.

Les Canadiens qui le désirent peuvent signer une pétition en ligne afin de faire débloquer l’approbation de Starlink au pays. 

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SpaceX affirme que son service est capable de fournir une connexion Internet à large bande à faible latence, inférieure à 30 millisecondes, et à des vitesses de téléchargement supérieures à 100 mégabits par seconde. Pour beaucoup de Canadiens en région rurale qui doivent se battre pour obtenir des connexions d’un à trois mégabits par secondes avec des latences trois fois supérieures, cela représenterait une véritable révolution.

RCI avec MobileSyrup, CRTC et Space.com

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