Une nouvelle étude réalisée en partie au Canada portant sur les capacités de vol plané de deux minuscules dinosaures aux ailes fines, semblables à des chauves-souris, vient de faire la lumière sur l’évolution du vol chez les oiseaux.
Publiée dans la revue iScience, l’étude porte sur Yi et Ambopteryx, deux minuscules dinosaures qui ont vécu il y a environ 160 millions d’années en Chine. Les chercheurs ont découvert que les membranes voilées de ses petites créatures leur servaient à planer pour fuir un prédateur et non pas à se propulser dans l’air comme les oiseaux le font aujourd’hui.
Hans Larsson (Université McGill)
« Ce que cela nous montre, c’est qu’au moins une lignée de dinosaures a expérimenté un mode de locomotion aérienne complètement différent », explique Hans Larsson, professeur à l’Université McGill à Montréal et directeur du musée Redpath, dans un communiqué de presse.
Selon l’équipe de chercheurs internationaux, ces petits dinosaures devaient lutter pour voler, ne parvenant qu’à planer maladroitement entre les branches arbres où ils vivaient.
Incapable en fait de rivaliser avec les premiers véritables oiseaux autour d’eux, il appert qu’ils se sont éteints après quelques millions d’années seulement.
« Nous savons que certains dinosaures pouvaient voler avant que leur espèce ne se transforme véritablement en oiseaux, dit le professeur Larsson. Ce que cela nous montre, c’est qu’au moins une lignée de dinosaures a expérimenté un mode de locomotion aérienne complètement différent. Le vol plané a évolué d’innombrables fois chez les amphibiens arboricoles, les mammifères, les lézards et même les serpents. Et nous avons maintenant un exemple chez les dinosaures. »
Des petites créatures ailées qui pouvaient planer, mais pas voler
Les chercheurs ont examiné les minuscules ailes de dinosaures avec un laser pour relever les détails des tissus mous des membranes de leurs ailes. Dans une seconde étape, ils ont utilisé des modèles mathématiques pour prédire comment ils auraient pu voler, en testant différentes variables comme le poids, l’envergure, la forme de l’aile et le placement des muscles.
« Les résultats sont clairs : ces animaux ne pouvaient pas voler comme des oiseaux, dit M. Larsson. Ils n’avaient pas les adaptations nécessaires pour s’approcher des seuils physiques du vol motorisé, mais leurs ailes membraneuses bizarres leur donnaient un profil suffisamment solide pour pouvoir plané. Ils ne sont pas comparables aux écureuils ou aux lézards vivants qui planent, mais semblent avoir trouvé un moyen vraiment nouveau d’obtenir une membrane alaire suffisamment grande. »
Il est bien connu que les oiseaux modernes sont les descendants des dinosaures, mais cette nouvelle recherche complique la théorie prédominante sur la façon dont le vol des oiseaux est né.
« La diversité des dinosaures juste avant l’origine des oiseaux m’étonne, ajoute le professeur Larsson. Nous avions l’habitude de penser que les oiseaux évoluaient comme une tendance linéaire à partir de leur ascendance de dinosaures terrestres. Nous pouvons réviser ce scénario de nos manuels d’histoire pour révéler la diversité explosive d’expérimentations des dinosaures évoluant indépendamment des oiseaux, dont beaucoup avaient des ailes entièrement emplumées, mais avec des corps trop lourds ou des ailes trop petites pour pouvoir décoller du sol. J’ai l’impression que nous n’en sommes encore qu’à la surface. »
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Le qijianglong, qui aurait vécu il y a 160 millions d’années, possédait un cou extrêmement long, relativement léger et peu mobile. Photo : Lida Xing
RCI avec Université McGill
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