Plusieurs élections se sont tenues au Canada ces derniers jours. (Photos à partir d'en haut à gauche : Liam Richards/Frank Gunn/Carlos Osorio/Jonathan Hayward/La Presse canadienne)

Élections|Résultats en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, à York et à Toronto

Plusieurs Canadiens se sont rendus aux urnes ces derniers jours malgré la seconde vague de COVID-19. Et bien que certains résultats étaient plus ou moins attendus, d’autres ont créé la surprise.

Deux élections provinciales et deux élections partielles se sont tenues au Canada de samedi à lundi. Les Britanno-Colombiens et les Saskatchewanais ont élu leurs gouvernements samedi et lundi respectivement, alors que certains Ontariens ont voté pour pourvoir deux sièges au parlement canadien.

Le NPD remporte la majorité en Colombie-Britannique

Fort de sa popularité résultant de sa gestion de la crise sanitaire, le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, avait fait le pari, il y a 35 jours de cela, de déclencher de nouvelles élections provinciales afin d’obtenir une majorité à l’Assemblée législative de Victoria.

Avec une projection de 55 députés, en attendant le dépouillement des bulletins envoyés par la poste, le pari du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) s’est avéré concluant.

M. Horgan devient ainsi le premier chef du NPD à diriger le parti vers un second mandat. Cette victoire lui assure notamment une plus grande marge de manœuvre que lors des trois dernières années et demie, puisqu’il était à la tête d’un gouvernement minoritaire maintenu au pouvoir grâce à une coalition avec le Parti vert.

Le premier ministre élu de la Colombie-Britannique, John Horgan, sourit en partant après une conférence de presse postélectorale, à Vancouver, le dimanche 25 octobre 2020. (Photo : Darryl Dyck/La Presse canadienne)

À l’annonce des résultats, il a déclaré qu’une majorité avait été obtenue malgré de nombreux votes qu’il restait à dépouiller. Il est toutefois resté concentré sur l’importance de la crise sanitaire en promettant de continuer à travailler pour aider les Britanno-Colombiens à naviguer à travers la pandémie.

« Une chose que nous savons est que lundi je retourne au travail. »

John Horgan, premier ministre de la Colombie-Britannique

Parmi les nouveaux sièges gagnés par le NPD, il y a celui d’Aman Singh. Le néo-démocrate de profession religieuse sikh est devenu la première personne portant un turban à être élue à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique.

Il a fallu beaucoup trop de temps pour qu’une personne portant un turban sikh soit élue à Victoria, a-t-il dit lors d’une entrevue avec Radio-Canada.

« J’ai été victime de discrimination toute ma vie parce que je porte un turban. J’ai été battu, on m’a lancé des injures raciales. »

La représentation des minorités visibles est importante, croit Aman Singh. (Photo : NPD de la Colombie-Britannique)

M. Singh n’est pas le premier sikh élu en Colombie-Britannique, d’autres comme Moe Sihota du NPD ont déjà siégé, mais sans porter le turban. 

« J’espère que ma présence, et la présence de collègues de divers horizons à Victoria continueront d’être un phare pour les jeunes qui vivent des moments difficiles. »

Aman Singh, député du NPD à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique

Le Nouveau Parti démocratique n’est pas le seul à avoir réalisé une belle performance dimanche dernier. Les verts de Sonia Furstenau ont remporté un troisième siège dans la circonscription de West Vancouver-Sea to Sky. C’est la première fois qu’il fait une percée sur le continent. 

Dans son discours, Mme Furstenau s’est félicitée pour « d’excellents résultats ».

Pour le Parti libéral, ces élections se sont soldées par une lourde défaite et la démission, lundi, de son chef Andrew Wilkinson.

« Avoir été à la tête du Parti libéral de la Colombie-Britannique a été un grand honneur, mais il est temps pour moi de céder la place à quelqu’un d’autre », a-t-il affirmé dans une courte annonce en ligne où il n’a répondu à aucune question.

Victoire écrasante du Parti saskatchewanais

Dans la province située au cœur du pays, les électeurs ont réélu Scott Moe et le Parti saskatchewanais pour un quatrième mandat.

Alors que le décompte des votes postaux n’est pas encore terminé, les premiers résultats donnent 63 % des suffrages à M. Moe et au moins 44 sièges sur les 61 que compte l’Assemblée législative.

Des courses serrées avec le NPD restent toutefois en suspens jusqu’à la fin du décompte. Malgré cela, les néo-démocrates ont subi une grosse défaite dans ces élections provinciales.

« Ce soir, c’est vraiment une grande victoire que nous célébrons, a dit Scott Moe dans son discours de victoire. J’aimerais remercier les Saskatchewanais qui font confiance, pour une quatrième fois, à notre parti. C’est quelque chose que nous ne tenons pas pour acquis. »

C’est la première fois que Scott Moe est élu premier ministre directement par les électeurs. Il avait pris le pouvoir en 2018 suite à la démission de Brad Wall.

Scott Moe a obtenu l’appui de plus de 6 électeurs sur 10. (Photo : Liam Richards/La Presse canadienne)

Dans son discours, il a rappelé à ses électeurs qu’il était l’homme de la situation pour relancer l’économie touchée par la pandémie de COVID-19.

« Je vous donne ma parole : nous allons gouverner pour tous les Saskatchewanais et nous allons bâtir une province forte. »

Scott Moe, premier ministre élu de la Saskatchewan

Face au Parti saskatchewanais se dressait le NPD, qui n’a pas réussi à créer la surprise. Il se tourne maintenant vers une collaboration avec le parti au pouvoir comme l’a indiqué son chef.

« J’ai parlé à Scott Moe. Je l’ai félicité et lui ai dit que nous sommes prêts à travailler avec lui dans les dossiers où nous sommes d’accord. Même si nous avons des visions différentes sur beaucoup de sujets, nous sommes là pour représenter la population saskatchewanaise », a dit Ryan Meili.

Le siège de député de M. Meili à l’Assemblée reste encore en suspens dans la circonscription de Saskatoon-Meewasin. Le gagnant ne sera connu qu’après le dépouillement du vote par correspondance, qui doit commencer mercredi.

Pour ce qui est des autres partis et de leurs chefs, ces derniers ont tous connu une soirée difficile.

Les chefs du Parti vert de la Saskatchewan, du Parti Buffalo, du Parti libéral de la Saskatchewan et celui du Parti progressiste-conservateur n’ont récolté que très peu de voix dans leurs circonscriptions, allant jusqu’à perdre leur siège pour certains. 

Les Saskatchewanais auraient à attendre jusqu’au 7 novembre pour connaître les élus dans chaque circonscription. (Photo : Radio-Canada)
Les libéraux fédéraux conservent leur siège en Ontario, mais pas sans trembler

En Ontario, deux sièges de la Chambre des communes étaient à pourvoir : York-Centre et Toronto-Centre.

Ces deux fiefs libéraux ont été conservés par le parti avec la victoire de Ya’ara Saks à York et de Marci Ien à Toronto. 

Toutefois, la course a été serrée pour Mme Saks, qui a obtenu 45 % des voix. Il a fallu attendre jusqu’à la toute fin du décompte afin de départager les candidats du Parti libéral et du Parti conservateur. 

Ya’ara Saks a notamment promis de se battre pour les petites entreprises. 

Cette élection partielle marque aussi le deuxième échec du chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, de se faire élire. Il a démissionné du Parti conservateur en 2018.

La candidate libérale Ya’ara Saks a remporté les élections partielles de York-Centre. La circonscription élit des libéraux à chaque occasion depuis 1963, à l’exception de l’élection de 2011 où les conservateurs avaient réussi l’exploit de s’y faire élire. (Photo : Carlos Osorio/The Canadian press)

Dans la plus grande ville canadienne, la libérale Marci Ien, une ancienne journaliste du réseau CTV, a été élue avec 10 579 voix, ou 42 % des votes exprimés.

Cela constitue une avance de 2000 voix sur sa plus proche rivale, la cheffe du Parti vert Annamie Paul (8250 votes, ou 32,7 % des votes).

Suite à l’annonce des résultats lundi soir, Mme Ien a mis en avant le travail de son parti dans la gestion de la pandémie.

« Notre gouvernement a été là pour la population et continuera de l’être. »

Marci Ien, députée élue de Toronto-Centre

La candidate libérale a aussi tenu à féliciter Annamie Paul pour son résultat. Cette dernière ne fera donc pas son entrée aux Communes, mais elle réalise ici une belle performance comparée aux précédentes élections. Mme Paul avait terminé quatrième avec 7 % des votes au scrutin de 2019.

« Si les électeurs cherchent, lors des prochaines élections fédérales, un parti indépendant et progressiste, c’est clair que c’est le Parti vert. Je vous invite à vous joindre à nous « , a déclaré la cheffe du Parti vert.

Le siège avait été laissé vacant par l’ancien ministre des Finances Bill Morneau. Il a démissionné de son poste dans la foulée de l’affaire UNIS.

Avec les informations de Radio-Canada.

Catégories : Politique
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