Le gouvernement du Canada a indiqué que les restrictions en ce qui a trait aux déplacements internationaux vont se poursuivre, alors que des scientifiques ont publié des travaux qui indiquent que la pandémie pourrait devenir endémique. Crédit : Istock

Le Canada prolonge les restrictions liées aux déplacements internationaux

La ministre de la Santé Patty Hajdu et celui de la Sécurité publique Bill Blair ont annoncé cette prolongation, soutenant que la santé et la sécurité des populations au Canada sont une priorité.

« Notre devoir comme gouvernement est de protéger les Canadiennes et Canadiens et nous continuons de suivre les meilleurs conseils de la santé publique lorsque nous prenons des décisions concernant les restrictions de voyages temporaires, y compris la prolongation des restrictions temporaires à la frontière pour les voyageurs américains et internationaux », a souligné Bill Blair.

Le prolongement des restrictions de voyage et des mesures de quarantaine jusqu’au 30 novembre concerne tous les voyageurs non américains. Mais des exceptions s’appliquent lorsque leurs voyages ont des motifs non discrétionnaires, indique le communiqué.

Les mesures aux frontières avec les États-Unis sont quelque peu relâchées. C’est ainsi que les populations dans quatre régions canadiennes et américaines sont exemptées de la période de quarantaine lorsqu’elles doivent accéder à certains biens et services de première nécessité, notamment la nourriture et les soins médicaux. Il s’agit des habitants de Campobello Island (Nouveau-Brunswick), Steward (Colombie-Britannique), Northwest Angle (Minnesota) et Hyder (Alaska). Ils pourront bénéficier de la liberté d’aller et de venir de part et d’autre de la frontière.

Ce relâchement concerne aussi les étudiants et les enfants en garde partagée. Depuis le 30 octobre, ceux qui doivent faire un aller et retour sur une base régulière entre les deux pays soit pour se rendre à l’école avec un conducteur, soit accompagnés d’un parent, n’ont plus l’obligation de s’isoler 14 jours. Il convient, pour les étudiants qui sont des résidents des États-Unis et doivent suivre des cours au Canada, de s’assurer que l’établissement qu’ils fréquentent soit inscrit sur la liste des établissements désignés (EED).

Certains de ces établissements ont rouvert leurs portes depuis le 20 octobre et ont l’obligation de présenter un plan d’intervention contre la COVID-19 approuvé par les autorités de santé dans la province ou territoire où ils sont situés. Quant aux étudiants étrangers, ils doivent détenir un permis d’études ou une approbation pour un permis d’études.

« Les changements limités et pratiques continueront de protéger la santé et la sécurité des Canadiens et des Canadiennes tout en éliminant des difficultés pour les enfants et des résidents de collectivités éloignées qui sont touchés par des infections frontalières », a ajouté M. Blair.

Dans le cadre de projets pilotes des tests de dépistage de la COVID-19 en collaboration avec les autorités de santé dans les provinces, une exemption limitée à la quarantaine obligatoire est désormais possible.

Les autorités maintiennent cependant qu’en cas de symptômes, ou lorsqu’une personne a été en contact avec un malade, elle doit obligatoirement observer la quarantaine de 14 jours.

« Les Canadiens ont fait de grands sacrifices pour faire face à ce nouveau virus et le gouvernement continuera de s’appuyer sur des preuves pour les protéger. Les changements confirmés aujourd’hui permettront d’appuyer les collectivités éloignées et frontalières, tout en continuant de protéger les Canadiens des risques présentés par la COVID-19 », dit Patty Hajdu.

À titre de rappel, ces restrictions à la frontière avec les États-Unis sont entrées en vigueur le 21 mars 2020, au plus fort de la pandémie. Elles ont été prolongées jusqu’au 21 novembre.

Photo : iStock

La COVID pourrait-elle devenir endémique?

Ces restrictions surviennent au moment où des scientifiques commencent à envisager l’idée que la pandémie devienne endémique. Ce sont des chercheurs de la Columbia Mailman School qui sont sur cette piste, avec leur nouvelle découverte qui fait penser que la pandémie deviendra sous peu endémique.

Le HuffPost rapporte que Jeffrey Shaman et Marta Galanti ont notamment « découvert certains des facteurs essentiels » qui vont contribuer à l’endémie de COVID-19.

Entre autres, ils mentionnent le risque de réinfection, de la disponibilité d’un vaccin et de son efficacité, de la saisonnalité potentielle du virus et des interactions avec d’autres infections virales susceptibles d’altérer sa transmission. Leur article a été publié dans la revue Science.

Cette étude rappelle que dans la plupart des cas de personnes infectées par la COVID-19, la maladie, d’une façon générale, a entraîné le développement de certains anticorps spécifiques du SRAS-CoV-2. Mais les chercheurs ne sont pas toujours capables de déterminer si ces anticorps peuvent empêcher la réinfection à long terme.

Ils ont exploré un « scénario potentiel » où on pourrait assister à une réduction en un an de l’immunité contre le SRAS-CoV-2, en raison d’une infection ou d’un vaccin. Cela se traduirait par des endémies annuelles de COVID-19. Par ailleurs, les résultats de leurs travaux montrent que si l’immunité contre le SRAS-CoV-2 durait plus longtemps, peut-être en raison d’une protection obtenue par la réponse immunitaire à une infection causée par d’autres coronavirus endémiques, il se pourrait que l’on connaisse ce qui « semblerait être une élimination de la COVID-19 suivie d’une résurgence après quelques années ».

M. Shaman est reconnu pour ses travaux qui ont permis de reconnaître l’importance de la propagation asymptomatique du SRAS-CoV-2 et l’efficacité des mesures de verrouillage. Selon les estimations du professeur de sciences de la santé environnementale et directeur du programme climat et santé de la Columbia Mailman School, plusieurs vies auraient été sauvées si le verrouillage s’était produit plus tôt. MM. Shaman et Galanti, chercheur postdoctoral de son groupe de recherche, ont également publié des résultats de leurs travaux qui montrent que « les réinfections par des coronavirus endémiques ne sont pas rares, même dans l’année suivant la réinfection ».

L’administratrice en chef de la santé du Canada invite la population à poursuivre les mesures barrières contre la COVID, en continuant les consultations pour les autres problèmes de santé. Photo : iStock

Appel à la prudence

Le virus poursuit sa transmission au pays avec un nombre de cas quotidiens qui a parfois dépassé les 1000, notamment au Québec et en Ontario. Selon le résumé de la dernière tendance présenté par l’administratrice en chef de la santé publique, Theresa Tam, il y a eu depuis mars 2020 234 511 cas au pays, dont 10 136 décès. À l’heure actuelle, ce sont 28 499 cas actifs qui ont été recensés, avec une moyenne quotidienne de 2771 nouveaux cas. Près de 75 000 personnes ont subi un test de dépistage, dont 3,1 % positifs. Environ 1107 personnes ont été traitées dans les hôpitaux tous les jours entre les 23 et 30 octobre, dont 227 en soins intensifs. On compte 30 décès en moyenne chaque jour.

Soulignant qu’il s’agit de chiffres élevés et que les Canadiens demeurent vulnérables à cette pandémie, Mme Tam a réitéré l’importance de suivre les mesures sanitaires pour se préserver et préserver ceux qui nous entourent.

« Alors que la recrudescence de la COVID-19 se poursuit au Canada, nous surveillons un ensemble d’indicateurs épidémiologiques pour déterminer où la transmission de la maladie est la plus forte, où la maladie se propage ainsi que ses répercussions sur la santé des Canadiens et sur la capacité du système de santé, des laboratoires et de la santé publique », dit la Dre Theresa Tam.

Les plus hauts niveaux de contamination sont visibles dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), les résidences de services, les écoles , les établissements d’habitation collective, les milieux de travail industriel et les grands rassemblements sociaux, a spécifié l’administratrice en chef de la santé du Canada. Mme Tam a ajouté que les milieux clos et bondés constituent des lieux de propagation parce que la distanciation physique et le port du masque, entre autres, y sont insuffisants.

En plus d’observer les mesures de distanciation et d’hygiène, Theresa Tam conseille aux Canadiens de se faire vacciner contre l’influenza cette année, tout en continuant à prendre rendez-vous pour d’autres problèmes de santé et d’autres maladies chroniques.

« Ces rendez-vous de prévention et d’intervention précoces gardent la même importance en temps de pandémie et des mesures sont en place pour faire en sorte que vos besoins en santé et en santé dentaire puissent être satisfaits en toute sécurité. Le Canada a besoin d’efforts collectifs pour soutenir l’intervention en santé publique jusqu’à la fin de la pandémie, tout en tenant compte des conséquences sanitaires , sociales et économiques de la crise », a conclu Theresa Tam.

Avec des informations du gouvernement du Canada, de l’Agence de santé publique du Canada, HuffPost, Columbia Mailman School Of Public Health

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Catégories : Santé
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