La religion musulmane est l'une des principales cibles des attaques verbales et des crimes haineux au Canada. Photo Credit: Facebook

Débat politique pour plus d’actions contre les groupes haineux en ligne

Le gouvernement minoritaire libéral de Justin Trudeau est pris à parti par le chef de la formation politique de gauche du NPD. Jagmeet Singh, multiplie les pressions pour que le gouvernement canadien donne aux policiers plus de pouvoir pour lutter contre la croissance des groupes haineux au pays notamment en ligne.

Des experts sont d’avis que l’on assiste depuis cinq ans à une une prolifération de groupes néonazis et à une augmentation en ligne de contenu de la droite alternative — « alt-right ». En fait, le nombre de groupes haineux au Canada aurait triplé durant cette période pour atteindre le chiffre de 300.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh (THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

Lors d’une réunion virtuelle avec des militants de son parti mardi, Jagmeet Singh a approuvé un plan d’action du Conseil national des musulmans canadiens appelant à une législation fédérale qui permettrait aux autorités d’interdire l’existence d’organisations suprémacistes blanches qui ne sont pas considérées comme étant des milices ou des entités terroristes, mais qui véhiculent la haine et le racisme.

Au Canada, le Code criminel prévoit quatre infractions spécifiques qui sont considérées comme des crimes de haine, soit l’encouragement au génocide, l’incitation publique à la haine, la fomentation volontaire de la haine et le méfait envers les biens religieux.

Le plan du Conseil national des musulmans canadiens propose que les autorités policières puissent agir plus promptement pour neutraliser sur le web les groupes haineux et ce en vertu des dispositions déjà existantes de la Loi antiterroriste et du Code pénal.

Soulignant que ces groupes menacent par leurs idées la sécurité des personnes au sein des communautés musulmanes, juives, sikhes et racialisées du Canada, Jagmeet Singh affirme que beaucoup de Canadiens vivent dans la crainte de représailles. « Les mères me parlent de la peur qu’elles ont pour leurs enfants de sortir dans la communauté, inquiètes de la violence qu’ils pourraient subir. »

Il n’y a pas que les musulmans qui sont inquiets

Bernie Farber – Toronro Star

Bernie Farber, président du Réseau canadien anti-haine et ancien chef du Congrès juif canadien estime que le Canada est à la croisée des chemins : « En ce moment, c’est à mon avis l’une des périodes les plus dangereuses de l’histoire du Canada en ce qui concerne la violence d’extrême droite », a déclaré monsieur Farber.

Il rappelle que vingt-deux personnes ont été tuées par des radicaux de l’extrême droite au cours des quatre dernières années, y compris 10 personnes décédées lors de l’attaque d’un camion-bélier à Toronto il y a deux ans et dont l’auteur subit actuellement son procès à Toronto.

Barbara Perry – University of Ontario Institute of Technology

Barbara Perry du Centre d’étude de la haine, des préjugés et de l’extrémisme affirme de son côté que les idées haineuse de la suprématie blanche sont « sauvagement activés » par les plateformes de médias sociaux grand public telles que Facebook et Twitter et les babillards électroniques comme 8chan, mais aussi les plateformes marginales comme Gab, Telegram et Parler.

Lundi soir, Barbara Perry, des représentants du Conseil national musulman et d’autres, ont rencontré virtuellement le premier ministre Justin Trudeau, le ministre de la Sécurité publique et le ministre de la Diversité pour discuter de nouvelles mesures qui pourraient être mises de l’avant pour faire échec aux groupes haineux.

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En tout, 85 projets seront financés par le nouveau Programme d’action et de lutte contre le racisme. Des manifestants défilent dans une rue principale lors d’un événement antiraciste à Red Deer, en Alberta, le dimanche 4 octobre 2020. (Photo : Jeff McIntosh/ La Presse canadienne)

RCI avec La Presse canadienne

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique, Société
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