Medicago est spécialisée dans le développement de vaccins à partir de plantes. PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / HO

Le vaccin québécois anti-COVID de Medicago serait-il à 100 % efficace?

L’entreprise Medicago, basée dans la ville de Québec, vient de révéler à son tour des résultats préliminaires extrêmement prometteurs pour son vaccin d’origine végétale contre la COVID-19.

Elle affirme que son essai clinique de phase 1 a montré une réponse anticorps prometteuse tandis que les effets secondaires étaient généralement légers à modérer et de courte durée.

L’essai clinique de phase 1 était une étude randomisée et partiellement en aveugle portant sur 180 personnes en bonne santé âgées de 18 à 55 ans. Or, 100 % des participants ont développé une réponse immunitaire encourageante après deux doses de son vaccin contre la COVID-19.

Ces résultats doivent encore être examinés par des experts indépendants pour en vérifier la validité.

En route vers une phase 2

Nathalie Charland (Radio-Canada)

« Aucun événement indésirable grave n’a été signalé pendant cette phase », affirme Nathalie Charland, directrice des affaires scientifiques et médicales chez Medicago. « C’est une réaction typique d’un vaccin. Et on en a une très bonne ».

Armée de ces résultats qui semblent prometteurs, Medicago se prépare maintenant à un essai clinique de phase 2. Advenant un succès en phase 2 et en phase 3 et si son vaccin répond aux normes de santé et de sécurité de Santé Canada, l’entreprise s’est engagée à fournir 76 millions de doses au gouvernement canadien pour la somme de 173 millions de dollars. Ce vaccin qui doit être administré en deux temps pourrait ainsi protéger l’ensemble de la population canadienne de 38 millions de personnes.

Le directeur général de Medicago, Bruce Clark, a déclaré que l’entreprise était en pourparlers avec plusieurs autres pays en vue d’éventuels accords de livraisons de doses de vaccins.

Pfizer, BioNTech, Medicago et d’autres engagés dans une course pour protéger les Canadiens

Les résultats annoncés par Medicago font écho à ceux de la compagnie américaine Pfizer et de l’entreprise allemande BioNTech en début de semaine qui réalisent des essais cliniques sur un vaccin qu’ils ont développé ensemble. Ces essais d’une beaucoup plus grande envergure que ceux de Medicago sont réalisés en ce moment sur 44 000 personnes dans six pays, dont la moitié a reçu le vaccin, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo.

Les données indiquent que, sur 94 participants aux essais qui ont développé à ce jour la maladie, moins de neuf d’entre eux ayant contracté la maladie avaient reçu le vaccin.

L’étude de Pfizer n’a pas fait l’objet d’un examen par des pairs. Les données de sécurité n’ont pas été publiées et les médecins spécialistes des maladies infectieuses affirment que des questions clés telles que la capacité du vaccin à bloquer la transmission, la durée de la protection et les personnes protégées doivent encore être résolues.

Le gouvernement Trudeau vient pourtant de conclure mardi une nouvelle entente lui permettant d’obtenir 56 millions de doses supplémentaires de ce vaccin développé par Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) qui doit être administré à deux reprises. Cela s’ajoute à un premier contrat d’approvisionnement de 20 millions de doses.

Mise en garde du premier ministre canadien

En attendant l’arrivée réelle d’un vaccin, le premier ministre canadien a tenu à prévenir les Canadiens qu’ils ne sont pas sortis du bois alors qu’une seconde vague de contagion heurte en ce moment de plein fouet le pays.

Il a affirmé lundi en conférence de presse : « Nous espérons voir un vaccin arriver au début de la nouvelle année. Mais d’ici là, il est très, très important de redoubler nos efforts. Nous devons nous assurer que nous contrôlons la propagation du virus au cours des prochaines semaines de sorte que lorsque le vaccin arrivera, nous serons en mesure d’agir rapidement pour protéger tous les Canadiens », a dit le premier ministre.

« Pour être très clair, si vous contractez la COVID-19 au cours des prochains jours, des prochaines semaines, le vaccin ne vous sera d’aucune aide. Nous voyons la lumière au bout du tunnel. Nous avons bon espoir d’y arriver. Nos scientifiques travaillent fort. Mais nous devons faire notre part. Nous devons demeurer forts et garder le cap », a-t-il ajouté.

Le premier ministre Justin Trudeau s’exprime lors d’une conférence de presse à Ottawa le lundi 9 novembre 2020. Justin Trudeau a rappelé en conférence de presse que son gouvernement s’attend à ce que des vaccins soient prêts au début de l’année prochaine. (Photo : Sean Kilpatrick / La Presse canadienne)

Mardi, le premier ministre a publiquement appelé les premiers ministres et les maires du pays à « faire ce qu’il faut » et à imposer des restrictions pour contrer la récente augmentation des cas de la COVID-19.

« Nous constatons ce matin des pics record dans tout le pays. J’implore donc les premiers ministres et les maires de faire ce qu’il faut, c’est-à-dire agir maintenant pour protéger la santé publique », a déclaré M. Trudeau lors de sa conférence de presse matinale habituelle avec les responsables de la santé publique.

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Une étude internationale menée par le Forum Économique Mondial et Ipsos a révélé que le nombre de personnes désireuses de se faire vacciner contre la COVID-19 est tombé à 73 %. (Photo : Reuters/Tatyana Makeyeva)

RCI avec CBC News, La Presse canadienne et Radio-Canada

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