Au moins 150 patients atteints de la COVID-19 sont maintenant alités dans les unités de soins intensifs de l’Ontario. Cela représente un seuil critique à partir duquel l’ensemble des services hospitaliers de la province canadienne la plus populeuse doit commencer à rationner leurs services à la population.
Un grand nombre d’annulations d’opérations devient une réelle possibilité avec la montée en flèche des cas de COVID-19, qui dépassent régulièrement chaque jour les 1200.
Selon un rapport d’une agence gouvernementale, Critical Care Services Ontario, publié jeudi matin, 20 nouveaux patients ont été dirigés vers les unités des soins intensifs, mercredi, pour porter le total de patients traités à 150.
Des signes du rationnement des soins de santé dans d’autres départements sont déjà visibles. Un patient d’Oakville, en banlieue de Toronto, a subi un quadruple pontage coronarien de cinq heures le 10 novembre et a été invité à libérer son lit trois jours plus tard. Le personnel a avoué à sa famille que l’hôpital se préparait à un afflux de patients atteints de la COVID-19.
Un patient est attaché à un respirateur dans une unité de soins intensifs. (Jonathan Hayward/La Presse canadienne)
Les Ontariens ont été prévenus
Une modélisation provinciale, publiée en septembre dernier par le ministère ontarien de la Santé, affirmait que sous la barre des 150 patients dans les unités de soins intensifs, les hôpitaux seraient en mesure de maintenir leur capacité de rendre service à la population et pourraient effectuer toutes les opérations prévues.
« Au-dessus de 150, il devient plus difficile de répondre aux besoins de soins non COVID et au-dessus de 350, cela devient impossible », pouvait-on lire sur une diapositive de présentation de la modélisation partagée avec les médias.
Une modélisation plus récente, publiée il y a deux semaines, montrait qu’à un rythme d’augmentation de 5 % de nouveaux cas par jour, le nombre de personnes traitées aux soins intensifs allait dépasser la barre des 150 dans les deux prochaines semaines. Toujours selon ce scénario de croissance de 5 %, on prévoyait que l’Ontario pourrait avoir plus de 400 patients en soins intensifs d’ici la mi-décembre.
« L’accès aux soins de l’unité de soins intensifs non COVID sera rationné », affirmait alors le Dr Michael Warner, directeur médical de l’unité de soins intensifs (ICU) de l’hôpital Michael Garron dans l’est de Toronto.
« Cela entraînera des annulations importantes d’opérations, de tests de diagnostic, de presque toutes les activités non liées à la COVID », ajoutait-il.
Selon Anthony Fauci, le Canada doit « doubler » son combat contre le virus Augmentation des cas L’Ontario pourrait atteindre 6500 nouveaux cas COVID-19 par jour d’ici la mi-décembre sans d’autres actions, selon les plus récents modèles épidémiologiques publiés la semaine dernière. Ce sommet sera atteint si le gouvernement n’adopte pas des mesures de confinement et de distanciation plus sévères et si les citoyens ne diminuent pas leurs contacts quotidiens. Selon le Dr David Williams, médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, ces nouvelles projections mathématiques montrent que la pandémie s’aggrave dans l’ensemble de sa province. En fait, par habitant, le nombre de cas est sur le point de dépasser celui des villes européennes actuellement sous une forme ou une autre de confinement. Le Dr Williams soulignait il y a quelques jours l’importance du comportement individuel. « Si chacun faisait ce qu’il est censé faire, nous pourrions faire baisser ces chiffres », a-t-il dit. De 20 000 à 60 000 cas de COVID-19 bientôt au pays chaque jour RCI avec CBC News EN COMPLÉMENT
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