Les femmes représentent plus du tiers des personnes qui siègent au sein des conseils d’administration des 100 sociétés les plus puissantes du Canada.
C’est une nette progression en six ans, note le cabinet d’audit, de fiscalité et de services-conseils KPMG. Il a réalisé une étude récente sur la question de la parité homme/femme. Cette hausse de 30 % est l’aboutissement de la mise en œuvre d’une directive nationale.
Tenues de se «conformer ou de s’expliquer», les entreprises semblent avoir choisi de donner une plus grande place aux femmes au sein de leurs conseils, en respect de cette directive qui est entrée en vigueur en 2014.
Les femmes qui siègent au conseil d’administration sont davantage scolarisées, expérimentées, compétentes et plus jeunes que les hommes. C’est une preuve que les sociétés canadiennes ont réalisé d’importants progrès en matière de parité au cours des six dernières années, observe Kristine Remedios, chef, inclusion et progrès sociaux pour KPMG.
Ces progrès se traduisent tant par le nombre que par la qualité des administratrices, a-t-elle ajouté.
« Il y a six ans à peine, le tiers de ces conseillers était constitué exclusivement d’hommes. Aujourd’hui, ce n’est plus que 1 sur 25 », a relevé Mme Remedios, qui commentait les grandes tendances de cette étude.
Cela permet d’observer que les femmes (41 %) qui siègent pour la première fois à un conseil d’administration sont un peu moins nombreuses que les hommes (43 %).
Par contre, celles qui possèdent au moins un diplôme d’études supérieures sont plus nombreuses que les hommes.
Elles sont aussi plus nombreuses à provenir de l’extérieur de l’organisation en tant qu’administratrices (95 % contre 76 % pour les administrateurs), ou à avoir déjà siégé à un autre conseil d’administration.
- 96 % des entreprises au Canada comptent au moins une femme dans leur conseil d’administration, soit une hausse par rapport à 67 % il y a trois ans. 64 % des administratrices détiennent un diplôme d’études supérieures contre 54 % des administrateurs. Photo : iStock
Administratrices sans emploi?
L’étude de KPMG montre que, malgré l’amélioration de la représentativité des femmes dans les C. A., les administratrices sont moins nombreuses à occuper un emploi, en comparaison aux hommes. Parmi les 34 % qui travaillent, la moitié occupe des emplois au sein de la direction.
Le tableau est beaucoup plus achalandé chez les hommes qui sont plus nombreux à occuper un emploi parallèlement à un siège au conseil d’administration. C’est plus de la moitié des administrateurs qui travaille, dont les deux tiers à des fonctions de cadre supérieur, avec des niveaux de qualification supérieurs à ceux des femmes.
« Le fait qu’à peine le tiers des administratrices nommées au cours des six dernières années menaient une vie professionnelle active et que des progrès minimes ont été réalisés en matière d’accession des femmes aux commandes des grandes sociétés canadiennes soulève des questions quant à la provenance du prochain bassin d’administratrices », a affirmé Doron Melnick, associée aux Ressources humaines et changements organisationnels pour KPMG Canada
Elle observe que la plupart des administrateurs sont issus de la haute direction. Il reste beaucoup à accomplir pour améliorer de manière plus significative la présence des femmes dans des instances de haute décision dans les compagnies.
« Les sociétés canadiennes vont devoir redoubler d’efforts pour soutenir l’avancement professionnel des femmes. Les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les femmes, en particulier les mères qui travaillent, appellent de nouvelles stratégies adaptées. À défaut, on risque de revenir en arrière en ce qui a trait à la parité et de perdre certains des avantages évidents que les organisations peuvent tirer d’une équipe de direction diversifiée », a-t-elle ajouté.
Dans le même ordre d’idée, les hommes nommés à des postes de direction au sein des 100 sociétés cotées à la bourse, concernées par l’étude, étaient plus nombreux en comparaison aux femmes. Durant cette même période de six ans, seuls 24 % des postes de haute direction ont été confiés à des femmes.
Le rapport Faisons-nous avancer les choses ? de KPMG porte sur la période du 31 mai 2014 au 31 mai 2020. Cent entreprises les plus cotées en raison de la capitalisation boursière au Canada ont été analysées. Les nouvelles provenaient du site Internet de la Bourse de Toronto, des notices annuelles, de circulaires de sollicitation de procurations et des sites web des entreprises. (Source : KPMG)
Source : KPMG
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