Le rapport préliminaire de la Commission Laurent vise à terme à formuler des recommandations définitives sur les façons d’améliorer la protection de l’enfant et de la jeunesse au Québec. Crédit : Istock

Rapport préliminaire de la commission Laurent : le gouvernement appelé à agir

La présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), Régine Laurent, a rendu public le rapport préliminaire de ses travaux.

Ce rapport survient après plusieurs mois de travail sur la santé, la sécurité et le bien-être de l’enfant, lancé à la suite de plusieurs événements tristes survenus au cours des dernières années au Québec, où des cas d’enfants maltraités et des décès ont été observés.

Dans son rapport, Mme Laurent soulève plusieurs enjeux, dont la pénurie de personnel et la détresse que vivent bon nombre d’intervenantes et intervenants sur le terrain.

Régine Laurent parle également d’un problème de coordination. Elle suggère qu’un poste de directeur national à la protection de la jeunesse soit créé.

La proposition est reçue avec enthousiasme par les gens du milieu, dont par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et et des services sociaux (APTS). Elle a fait des propositions en ce sens pour régler les problèmes.

Elle demande au gouvernement de mettre cette recommandation en place au plus vite et de se pencher sur les obstacles dans le travail des intervenantes et intervenants sur le terrain.

C’est grâce à leur implication que les enfants et les familles reçoivent l’aide dont ils ont besoin, d’où l’importance d’améliorer les conditions de travail.

« On ne peut pas agir à la pièce. Si nous voulons réellement améliorer les services de protection de la jeunesse, il faut travailler sur plusieurs fronts en même temps. Les négociations pour le renouvellement de notre convention collective sont l’occasion idéale pour donner un coup de barre afin de réagir aux constats de cette commission et de réduire la détresse et la surcharge des intervenants », a affirmé Andrée Poirier, la présidente de l’APTS, dans un communiqué.

La Fédération des familles d’accueil et des ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ) a également salué les grandes orientations, soutenant que le message de Mme Laurent est rempli d’espoir.

« Je suis sûre que le rapport final attendu pour le mois d’avril sera la pièce maîtresse d’une réforme qui donnera une voix aux enfants », a relevé Geneviève Rioux, présidente de la FFARIQ.

Il est important que les interventions soient mieux ciblées et efficaces, d’où l’idée pour la commission Laurent de mettre l’intérêt de l’enfant au centre de ses travaux. Photo : iStock

Importance des services éducatifs et sociaux solides

Pour ce qui est du leadership et de l’imputabilité, Mme Rioux a salué l’idée de nommer un directeur national de la protection de la jeunesse. Impartialité et positivité doivent caractériser celui ou celle à qui incombera cette mission, a recommandé la présidente de la FFARIQ.

L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) est satisfaite de voir que l’enfant occupe une place centrale dans les préoccupations soulevées par le rapport préliminaire. Cela la motive à apporter sa contribution.

« Cela est d’autant plus pertinent lorsqu’on prend acte des derniers mois avec cette pandémie. Ils ont ressorti l’importance d’avoir des services sociaux et éducatifs solides, flexibles et ancrés dans la communauté », affirme Geneviève Bélisle, directrice générale de l’AQCPE.

L’AQCPE avait émis le souhait de voir le Québec harmoniser ses pratiques dans une stratégie nationale de la petite enfance. Cette proposition découle des liens étroits qui existent entre les centres de la petite enfance, les enfants et leurs familles.

La Centrale des syndicats démocratiques a également marqué son approbation pour l’ensemble des propositions émanant du rapport. Par contre, elle s’est voulue critique quant à la place de la protection de la jeunesse dans l’organigramme actuel du ministère de la Santé et des Services sociaux. Elle a favorablement accueilli l’initiative de mettre en place une direction nationale de la protection de la jeunesse.

« Il faut descendre longtemps les paliers de l’organigramme pour enfin trouver celui qui en est responsable. La nomination d’un directeur national va dans le même sens que ce que nous avions suggéré. L’importance est surtout qu’une imputabilité soit mise en place et que dorénavant, il y ait dans ce ministère des gens qui font de la protection de l’enfant leur plus grande priorité », dit Luc Vachon, président de la CSD.

Le rapport préliminaire met de l’avant l’idée de poursuivre l’accompagnement des enfants qui sont placés dans des familles d’accueil durant la transition vers la vie adulte jusqu’à 18 ans, et de donner accès aux familles d’accueil à toutes informations utiles pour veiller sur les enfants dont elles ont la charge.

Avec des informations du CSD, de la FFARIQ, de la CSDEP, de l'AQCPE, de l'APTS

Lire aussi:

Onde de choc au Québec, après le décès d’une fillette de sept ans. un examen de conscience collectif s’impose – APTS

Familles d’accueil : des besoins criants pour les 0-5 ans sur l’île de Montréal

Catégories : Société
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.