Les producteurs de grains du Canada et le secteur de l’aéronautique et du transport aérien ont dit attendre toujours leur part d’aide, à l’issue de la mise à jour économique du gouvernement du Canada. Crédit : Istock

Quelles sont les attentes des oubliés de la mise à jour économique du fédéral 

Depuis la publication des états financiers du Canada par la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, des voix s’élèvent partout au pays pour les analyser.

Dans bien des cas, plusieurs saluent le maintien de certaines aides, la création de nouvelles et la bonification de quelques-unes.

Parmi les critiques, il y a notamment celle des producteurs de grains. Ils avaient fondé beaucoup d’espoir sur le plan fédéral pour les prochaines années.

Les Producteurs de grains du Québec, l’Atlantic Grain Council et les Grains Farmers of Ontario ont mentionné qu’Ottawa a laissé de côté leurs recommandations soumises lors de la rencontre des ministres fédéral-provinciaux-territoriaux (FPT) de l’Agriculture.

Le programme Agri-stabilité représentait pour eux une espèce de bouée de sauvetage en temps de pandémie. Ils estiment, comme tous les autres secteurs d’activités au pays, avoir également droit au coup de pouce des gouvernements pour assurer leur survie.

Ils ont déploré le fait que ce programme ne prévoit aucun financement pour les aider à faire face aux soubresauts de la deuxième vague de la pandémie.

Ils avaient notamment suggéré que le programme Agri-stabilité soit ramené à son niveau de 2013 avec l’augmentation du seuil de déclenchement à 85 %, et sans la limite de référence. Cette augmentation était voulue notamment en raison des politiques commerciales américaines trop portées vers des subventions importantes à leurs agriculteurs malgré les lois du marché.

Cette situation perdure depuis des années et nuit aux producteurs canadiens. Ils se sentent trahis puisque la pandémie a creusé un déficit important dans leurs budgets, aggravant une situation déjà tendue en raison du blocus des marchés en Chine et des subventions américaines.

Ces organismes, qui représentent plus de 40 000 producteurs de grains et oléagineux au Québec, en Ontario et au Canada atlantique, redoutent que des fermes soient perdues dans les prochains mois parce que les changements au programme Agri-stabilité ont été négligés.

« Nous sommes déçus qu’il n’y ait pas de disposition pour les producteurs de grains, comme un seuil de déclenchement pour le programme Agri-stabilité. Cela crée des conditions inégales pour nous et ne fait rien pour assurer la sécurité requise alors que les producteurs de grains sont confrontés à une incertitude sans précédent des marchés », a souligné Roy Culberson, président de l’Atlantic Grain Council, dans un communiqué.

Les producteurs de grains canadiens soutiennent que les subventions aux agriculteurs américains ne leur laissent que peu de répit. Ils s’attendaient à de l’aide du gouvernement du Canada. Photo : iStock

L’aéronautique réclame une aide ciblée

Ce secteur et celui du transport aérien auraient souhaité que le gouvernement fédéral leur accorde de l’aide supplémentaire, car la deuxième vague de COVID-19 prend de grandes proportions.

« Après neuf mois de pandémie, il était plus que temps de reconnaître que plusieurs secteurs clés de notre économie ont un urgent besoin d’aide. L’énoncé économique d’aujourd’hui annonce les bases d’une aide pour plusieurs secteurs, notamment le tourisme, les arts et le divertissement, l’hébergement et la restauration. Nous comprenons aussi que l’aide aux agences régionales de développement économique pourra servir à soutenir les centres-villes des métropoles canadiennes durement touchées par la crise. C’est une bonne nouvelle », observe Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Bien que déçu qu’Ottawa soit demeuré vague en ce qui concerne les actions à mener pour permettre au secteur du transport aérien et de l’aéronautique de faire face aux incertitudes actuelles, M. Leblanc a salué les 500 millions qui seront investis dans la construction des infrastructures aéroportuaires.

Il a applaudi le fait que l’énoncé ait fait mention d’une relance économique globale qui sera financée à hauteur de 100 milliards de dollars, tout en assurant « l’accélération de la transition énergétique ».

La Chambre serait tout à fait disposée à collaborer avec des actions concrètes par l’entremise du mouvement Relançons MTL. C’est la voix des milieux d’affaires montréalais avec ses 8000 membres qui a été ainsi entendue.

Sans oublier celui d’Aéro Montréal. La présidente-directrice générale a vu d’un bon œil la volonté du gouvernement d’accompagner les entreprises en ce moment de crise sanitaire.

Elle a souligné que le milliard de dollars d’aides dans le secteur du transport aérien et les aéroports représente un apport considérable, mais qui devrait s’étendre à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

« Alors que plus de 4000 emplois ont déjà été perdus au sein de l’industrie aérospatiale québécoise depuis le début de la pandémie, nous craignons grandement l’effritement de notre système et l’exode de notre main-d’œuvre qualifiée. Chaque jour compte. Nous avons besoin du gouvernement fédéral comme partenaire stratégique pour faire perdurer ce secteur névralgique pour le Canada », a souligné Suzanne M. Benoit, la présidente-directrice générale d’Aéro Montréal.

Elle a souligné le poids important de l’industrie aérospatiale dans l’économie. En 2019, il a contribué à hauteur de 12 % aux exportations au Québec. Il emploie 434 000 personnes dans 250 entreprises , avec des niveaux de ventes globales qui avoisinent les 19 milliards de dollars.

Quelques grandes lignes de l’énoncé

– déficit budgétaire moins important que prévu : 381 milliards de dollars en 2020. Le PIB a chuté de 5,8 % au lieu de 6,8 % comme prévu en 2020,
– ce déficit ira décroissant avec un montant de 121 milliards en 2021 et de 51 milliards en 2022-2023,
– le retour à l’équilibre budgétaire est prévu entre 2024-2025,
– la Prestation canadienne d’urgence et celle de la relance économique représentent 89 % de toutes les dépenses de 2020-2021,
– la Subvention salariale d’urgence aux entreprises a été bonifiée de 65 % à 75 % (20 décembre 2020-13 mars 2021).
-la Subvention d’urgence pour le loyer va couvrir jusqu’à 65 % des dépenses admissibles, avec un soutien supplémentaire de 25 % aux entreprises touchées par les mesures de confinement jusqu’au 13 mars.

Sources : Producteurs de grains du Québec, Aéro Montréal, CCMM et gouvernement du Canada

Lire aussi :

Subvention salariale aux entreprises : 100% du salaire des étudiants couvert

Catégories : Économie
Mots-clés : , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.