Les prochains mois seront difficiles, a avertit le Dr Howard Njoo, administrateur en chef adjoint à l'Agence de la santé publique du Canada. (Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne)

COVID-19 : livraison de vaccins retardée et sombres projections à venir

Ottawa a annoncé vendredi que la livraison de vaccins Pfizer vers le Canada serait réduite de moitié dans les prochaines semaines alors même que la nouvelle modélisation fédérale prévoit une forte augmentation de cas à venir. 

L’entreprise pharmaceutique américaine doit effectuer des travaux dans ses installations européennes afin de mieux répondre à la forte demande qu’elle reçoit, a indiqué la ministre fédérale de l’Approvisionnement, Anita Anand.

La production sera ralentie durant « une courte période » allant de fin janvier à début février ont indiqué les représentants de Pfizer qui se veulent rassurants. Ils ajoutent que cela se traduira par une « augmentation importante » de la production d’ici fin février, début mars.

« Ces travaux d’expansion font en sorte que Pfizer réduit temporairement ses livraisons à tous les pays qui reçoivent des vaccins produits dans ses installations européennes, et cela inclut le Canada », a précisé la ministre Anand.

Elle est toutefois restée positive en affirmant que les doses prévues pour mars seraient livrées comme prévu et que le Canada restait « sur la bonne voie pour avoir suffisamment de vaccins approuvés pour tous ceux qui souhaitent se faire vacciner d’ici à la fin septembre 2021 ».

La ministre des Services publics et des Marchés publics, Anita Anand, l’administratrice en chef de la santé publique, Theresa Tam, et l’administrateur en chef adjoint de la santé publique, Howard Njoo, lors d’une séance d’information technique sur la pandémie de COVID-19 au Canada, le vendredi 15 janvier 2021 à Ottawa. (Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne)

Jusqu’à 30 000 infections par jour

En parallèle de l’annonce de Pfizer, le gouvernement fédéral a présenté ses projections sur la situation relative à la COVID-19 au pays.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a dépeint un sombre portrait des semaines à venir, estimant que le pays pourrait voir plus de 10 000 nouvelles infections par jour en février, même avec les mesures en place. 

Si les contacts s’intensifient, ce chiffre pourrait atteindre 30 000, peut-on lire dans le rapport.

En comparaison, le Canada a enregistré en moyenne 7900 nouveaux cas par jour depuis la dernière semaine. Une donnée qui pourrait notamment être faussée par une diminution du nombre de tests durant les fêtes de fin d’année. 

« Des mesures rapides, fortes et soutenues sont nécessaires pour interrompre la croissance rapide et maintenir le contrôle de la COVID-19, a déclaré l’ASPC dans son rapport. Il est urgent de réduire l’activité de la COVID-19 alors que commence le déploiement de vaccins sûrs et efficaces ».

Le nombre de nouveaux cas atteindra entre 10 000 et 30 000 par jour au Canada, selon les dernières prévisions de l’Agence de la santé publique du Canada. (Photo : Agence de la santé publique du Canada)

Pour ce qui est des décès, les experts ont dévoilé que, sur la base des chiffres actuels, le Canada « reste sur une trajectoire de croissance rapide », avec environ 2000 personnes de plus qui devraient mourir au cours des 10 prochains jours, alors que le pays se rapproche d’un bilan de 20 000 morts.

Dans le monde, le nombre de décès liés à la COVID-19 a dépassé les 2 millions vendredi. Il aura seulement fallu trois mois pour passer de 1 à 2 millions de décès, une donnée qui atteste de la rapidité de la contagion. 

« Bien que des doses de vaccin soient distribuées chaque semaine, nous devons continuer à réduire les contacts personnels », a dit le premier ministre Justin Trudeau, lors d’une conférence de presse à l’extérieur de sa résidence au Rideau Cottage vendredi.

« Pour l’instant, c’est la seule façon de faire baisser ces chiffres. »

Cette croissance est majoritairement due à l’augmentation de cas de COVID-19 au Québec et en Ontario. Elles représentent plus de 67 % des cas au pays.

Rappelons qu’afin de ralentir la propagation du virus, les gouvernements de ces deux provinces ont récemment pris des mesures plus strictes.

En début de semaine, l’Ontario a déclaré l’état d’urgence et a demandé à la population de rester chez elle autant que possible.

Au Québec, un couvre-feu est en vigueur depuis samedi, et ce jusqu’au 8 février au moins. Les habitants n’ont pas le droit de sortir entre 20 h et 5 h. 

Avec les informations de Radio-Canada et Reuters. 

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Catégories : Santé, Société
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