Les travailleurs migrants servent dans les métiers agricoles et agro-alimentaires, entre autres, au Canada, durant la pandémie. Plusieurs vivent dans la précarité en raison de leur absence de statut. Crédit : Istock

Cri du cœur des travailleurs migrants aux gouvernements du Canada et du Québec

Ils sont sans statut ou à statut précaire au pays, pourtant ils ont travaillé en première ligne durant la pandémie de COVID-19. Leurs témoignages et récits sont des portraits de situations désolantes, déplorables, de misère, de détention, voire d’exploitation et de détresse.

Ils ont profité d’une réunion virtuelle, qui a mobilisé certains d’entre eux autour de défenseurs des droits de la personne, de porte-parole d’organismes communautaires et de représentants d’Amnistie internationale Canada, pour faire entendre leurs doléances.

Parmi les témoignages, celui de Mamadou Konaté ne laisse pas l’assistance indifférente. Il s’agit d’un migrant d’origine ivoirienne. Il aura ému l’ensemble du Québec, en automne dernier, en raison de la singularité de son parcours.

Celui-ci est symptomatique d’une fragilité des droits de la personne bafoués dans un contexte de crise sanitaire.

Dans la plupart des cas, les personnes concernées ont servi dans les centres de soins et d’hébergent de longues durées (CHSLD), dans les épiceries, les fermes, les industries et les garderies, entre autres.

Elles ont connu des conditions risquées et l’insécurité, pourtant leur contribution est loin d’être reconnue.

Mamadou Konaté a été arrêté et détenu au Québec en raison de son statut précaire. Atteint de la COVID-19 alors qu’ils travaillait comme nettoyeur en CHSLD, et sans assurance-maladie, il a fait face à l’adversité et continué à apporter sa contribution à cette province qui doit composer avec la pénurie de personnel dans plusieurs secteurs.

Comme bon nombre de personnes dans cette situation, qui ont été exploitées par les agences de placement, Mamadou attend toujours que son statut soit régularisé.

La présidente d’Amnistie internationale Canada francophone dénonce une situation inhumaine et appelle les gouvernements à ouvrir davantage les programmes de régularisation.

Il s’agit de les rendre plus justes et plus représentatifs des valeurs canadiennes.

France-Isabelle Langlois a mis de l’avant l’ensemble des efforts pour amener les décideurs à entreprendre les réformes nécessaires, en guise de reconnaissance de leur contribution à la société en tant que travailleurs essentiels.

Au-delà, il convient d’inclure aux programmes de régularisation toute personne qui a besoin d’un statut sur le sol canadien pour pouvoir accéder à un emploi, aux soins de santé et à une vie décente, a-t-elle ajouté.

Il faut noter que le programme spécial destiné à la régularisation des demandeurs d’asile en période de COVID-19 (PSDAPC) au Québec exclut pour le moment certaines catégories de travailleurs, notamment des gardiens de sécurité, des éducateurs de services de garde et des travailleurs de l’industrie agroalimentaire.

Ceux-ci ne sont pas reconnus comme des services essentiels au même titre que le travail de préposé aux bénéficiaires ou d’infirmiers en CHSLD.

Sur le site d’Amnistie internationale, les gens sont appelés à signer une pétition. Il faut poursuivre l’action en interpellant les élus de leur localité.

C’est une question de droit, qui est défendue par la Charte des droits et libertés du Canada, la Charte québécoise, et par la Déclaration universelle des droits de l’homme, a conclu la responsable d’Amnistie internationale Canada francophone.

Avec des informations d'Amnistie internationale

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Catégories : Économie
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