Le Canada et l’UE affichent une volonté de coopération qui permettra d’assurer la circulation transfrontalière des vaccins. Les deux partenaires maintiennent le dialogue sur des enjeux dignes d’intérêt, à l’instar de la réforme de l’OMC et de la solidarité internationale en vue d’un accès universel aux vaccins. Crédit : Istock

Canada : le flot de vaccins ne s’arrêtera pas, l’UE va honorer ses engagements

Il y aura donc eu plus d’inquiétude que de dérangement en raison de l’annonce de l’Union européenne (UE), en début de semaine, de son intention de rationner la commercialisation de vaccins produits sur place dans le but de faire face à la pénurie qui frappe plusieurs états membres.

Cette annonce a suscité une onde de réactions négatives au Canada, où la multiplication des variants commence à sérieusement inquiéter.

Le pays dépend essentiellement de vaccins en provenance de l’étranger, surtout de l’UE, qui doit livrer l’essentiel des commandes passées en vue de la poursuite de la campagne de vaccination en cours. Les vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca, homologués par Santé Canada, sont produits en Europe, en Inde et aux États-Unis. L’organisme fédéral a aussi approuvé Johnson & Johnson, produit uniquement sur le sol américain.

Ottawa a réagi instantanément à cette annonce. Celle-ci a été suivie par des communications au sommet, entre le premier ministre Justin Trudeau et la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula Van Der Leyen. La question de la diffusion rapide de vaccins sûrs pour faire face à la pandémie a meublé leur conversation.

Mary Ng, la ministre de la petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international, a pris le relai. Elle est revenue sur ce sujet lors des entretiens avec des homologues de Suède, de la Belgique, de la France, et surtout avec le vice-président exécutif de l’UE et du commerce international.

Selon les termes des échanges, il ne ferait l’ombre d’aucun doute que les commandes canadiennes arriveront à bon port. Le Canada et l’UE entretiennent un partenariat de longue date. Ils sont liés par l’Accord économique et commercial global (AECG) et leur partenariat est appelé à se poursuivre en se renforçant davantage en contexte de pandémie.

Selon le communiqué, l’UE représente « un allié digne de confiance, ouvert et fiable » avec lequel le Canada entend continuer l’ouverture des chaines d’approvisionnement essentielles en santé et soins médicaux. Il est question de répondre aux préoccupations nationales tout en faisant preuve d’altruisme vis-à-vis du reste de la population mondiale.

Le Canada envisage une contribution mondiale pour fournir des vaccins aux pays pauvres dans le cadre de l’initiative COVAX. (Istock)

L’UE en quête de transparence et d’équilibre

Le Canada a ainsi reçu les assurances que les modifications annoncées aux mécanismes d’exportation de l’UE ne toucheront pas ses commandes de vaccins.

Le vice-président de l’UE et commissaire au commerce, Valdis Dombrovskis, a tracé une ligne de démarcation entre ces modifications et les exportations au Canada. Il en découle qu’en réalité, les changements ont pour but d’assurer plus de transparence et d’équilibre dans la distribution des vaccins.

Cette recherche d’équilibre est voulue dans un contexte où l’Europe cherche à combler le déficit de vaccins sur son sol, alors qu’ailleurs, en Afrique, par exemple, plusieurs pays sont toujours dans une situation de quasi-désert en raison d’une absence totale ou d’une insuffisante notable de vaccins.

L’Inde, qui produit en sous-traitance et sous une autre dénomination le vaccin suédo-britannique, AstaZeneca, a fait part de sa décision de mettre un terme à ses exportations. Ce pays est préoccupé à répondre avant tout à sa demande intérieure. En pleine controverse entourant ce vaccin, en Europe notamment, le gouvernement du Canada a indiqué que les doses actuellement inoculées aux personnes au pays ont été achetées en Inde. Difficile de savoir si cette décision indienne affectera les commandes canadiennes.

À ce sujet, on a appris vendredi que plus de six millions de doses de vaccins arriveront au pays dans les prochaines semaines, malgré le retard envisagé pour la livraison de Moderna. Cet arrivage comprendra des vaccins d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson.

Ottawa et son partenaire de l’UE se veulent rassurants, lorsqu’ils affichent leur volonté de coopération en vue assurer un accès équitable aux vaccins au Canada, en Europe, et ce, sans oublier les autres pays. Mais, les responsables Canadiens devraient aussi répondre à l’appel à soutenir la demande de dérogation exprimée par plusieurs organisations en vue d’assurer plus d’équité dans l’accès partout ailleurs.

Selon des informations du gouvernement du Canada.

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Catégories : Santé
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