L’Ontario envisage un resserrement des mesures plus sévères que ce qui est déjà en cours, en raison des craintes d’une flambée des cas autour de 18 000 à la fin du mois de mai. La province envisagerait même d’arrêter toutes les tâches non essentielles, comme les travaux sur les chantiers de construction et autres lieux d’entreposage. Crédit : Istock

L’Ontario risque une escalade autour de 18 000 cas par jour à la fin mai

La menace est prise au sérieux par les autorités provinciales. Elles préparent des mesures supplémentaires plus rigoureuses pour faire face au pire.

La province est déjà aux prises avec une flambée de cas de COVID-19, avec une moyenne quotidienne de 3371. Pour la seule journée du 15 avril, on a compté jusqu’à 4700 nouveaux cas.

Malgré la vaccination, les autorités sanitaires redoutent que ce nombre passe du simple au triple chaque jour, à partir de la fin du mois de mai.

Si tel était le cas, ce serait une catastrophe pour le système hospitalier qui est déjà submergé dans bien des régions de la province.

Les capacités des soins intensifs varient entre 1700 et 1900 lits au quotidien pour la prise en charge de l’ensemble des pathologies.

Si le nombre de nouveaux cas et les hospitalisations augmentent de manière importante, l’Ontario envisage de solliciter l’aide des autres provinces et de redéployer le personnel de la santé des centres moins encombrés vers ceux qui en ont le plus besoin.

On a appris vendredi que les autorités sanitaires ontariennes sont en contact avec leurs homologues de l’Alberta et de la Saskatchewan. Elles leur demandent de la main-d’oeuvre. Aux dernières nouvelles, la réponse des deux provinces se fait toujours attendre.

Pfizer : une troisième dose envisagée. Moderna : difficultés de soutenir la demande

Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a laissé entendre qu’il est envisageable qu’une troisième dose de son vaccin soit administrée dans les 12 mois. Cela renforcerait son efficacité.

M. Bourla estime aussi qu’il serait nécessaire que la vaccination contre la COVID-19 se fasse sur une base annuelle.

Les nouvelles en provenance de Moderna et de son partenaire de fabrication des substances médicamenteuses, Lonza, sont peu rassurantes.

Les deux partenaires ont indiqué dans un communiqué vendredi qu’il y aura un ajustement des quantités de livraison prévues pour le deuxième trimestre dans un certain nombre de pays, dont le Canada. Moderna fait partie des 44 millions de doses de vaccins attendues au pays d’ici la fin du mois de juin.

De ces 44 millions, 12,3 millions viendraient de cette compagnie. Mais, elle a indiqué que 1 à 2 millions de doses n’arriveront au pays qu’au troisième trimestre. Réagissant à cette annonce, les autorités fédérales ont dit poursuivre le dialogue avec le fabricant afin que « l’approvisionnement du Canada soit fidèle aux attentes ».

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé plus tard vendredi que le Canada compensera le vide de Moderna par des commandes supplémentaires de doses de Pfizer. C’est ainsi que huit millions de doses de plus de ce vaccin seront livrées au pays dans les prochains mois : quatre millions en mai, deux millions en juin et deux millions en juillet.

« En résumé, ça veut dire qu’on va recevoir environ deux fois plus de doses du vaccin de Pfizer que prévu pour le mois de mai, et des millions de plus en juin », a soutenu M. Trudeau

« On travaille sans relâche pour que chaque Canadien puisse se faire vacciner le plus tôt possible. Je sais que bien des gens, en particulier les jeunes, attendent patiemment leur tour pour que leurs grands-parents, leurs parents et les travailleurs de première ligne puissent se faire vacciner en premier », a-t-il ajouté.

Cette décision de Moderna est due à une forte demande mondiale. Cela met de la pression sur la chaîne d’approvisionnement européenne, qui ne fournit pas à la tâche malgré tous les efforts pour intensifier la production.

En clair, l’offre ne permettrait plus de soutenir convenablement la demande au stade actuel, en raison d’un processus de production du vaccin très complexe qui exige beaucoup de ressources humaines et matérielles.

Québec : le déploiement des centres de vaccination éphémères séduira-t-il les communautés?

Au Québec, qui est considéré comme la deuxième province aux prises avec des éclosions importantes au Canada, les autorités ont annoncé qu’il est possible que la vaccination soit ouverte à l’ensemble de la population dès la fin du mois de mai.

La campagne pour les 55 ans et plus se poursuit, malgré la méfiance de certains groupes qui craignent le vaccin d’AstraZeneca.

À Montréal, la situation s’est accentuée cette semaine. Cela a incité les autorités à sensibiliser les communautés culturelles sur l’importance de la vaccination dans la lutte contre la pandémie. On annonce qu’une centre de vaccination éphémère sera bientôt déployée dans des quartiers désignés pour les 55 à 79 ans. Les dates du 20 avril au 8 mai sont évoquées.

Du côté de l’Abitibi-Témiscamingue, la hausse de nouveaux cas liés aux variants a poussé les autorités à interdire l’accès aux personnes en provenance des autres régions.

Toutefois, celles qui étaient déjà sur place avant le 14 avril ne seraient pas concernées. Une quarantaine est obligatoire pour tous les résidents de l’Abitibi qui se rendent dans une zone rouge ou orange.

Ne sont exemptés de cette obligation d’isolement que ceux qui se sont déplacés pour des raisons professionnelles, pour des études ou pour des soins.

En Beauce, on connaît une certaine stabilité, mais la prudence reste de mise. Dans les hôpitaux, des personnes très mal en point continuent à se présenter. C’est pourquoi l’un des médecins de la clinique de dépistage rapide, le Dr Simard, a confié qu’il est important de se faire dépister rapidement dès qu’on a des soupçons.

La région dépiste de 150 à 300 cas par jour. Les autorités encouragent la population à se faire vacciner, malgré les réticences entourant l’AstraZeneca.

Elles ont mentionné qu’il y a suffisamment de doses pour maintenir ouverts les centres de vaccination. À ce jour, ce sont plus de 2000 doses de ce vaccin qui ont été administrées dans cette région.

Comme à Montréal, la livraison de Moderna en Beauce pourrait connaître du retard, mais cela ne devrait pas décourager la population. Il serait d’ailleurs envisageable d’ouvrir d’autres catégories d’âge pour le vaccin d’AstraZeneca.

Dans l’ensemble du Canada, les autorités appellent les habitants à respecter les mesures sanitaires et invitent les provinces à poursuivre les efforts pour sortir de la crise. Deux autres provinces, l’Alberta et la Colombie-Britannique, observent la situation de près en raison de la vitesse de propagation des variants. La crise a entraîné le renforcement des restrictions.

Au 15 avril, les cas au pays s’élèvent à 1 096 716, avec une moyenne quotidienne de 7452. Les décès atteignent à présent 23 500, dont plus de la moitié au Québec (10 785).

Selon des informations de CNBC, Radio-Canada et quelques données du gouvernement du Canada

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Catégories : Santé
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