Le nouveau «AirTag» d’Apple, un outil de surveillance des femmes? (C): AirTags, Apple

Le nouvel «AirTag» d’Apple, un outil de surveillance des femmes?

Apple a mis en vente les « AirTags», un outil ayant la forme d’une pièce de monnaie qui permet à son utilisateur de retrouver un objet perdu, notamment une clé ou un chien égaré. Des associations de protection des femmes contre la violence considèrent, toutefois, que l’«AirTag» peut faciliter plusieurs formes d’abus, dont la surveillance et le harcèlement.

Par sa petite taille, «AirTag» peut être placé facilement dans un porte-clés, autour du cou d’un chat ou dans un sac à main. Grâce à un mariage des techniques de géolocalisation du réseau propriétaire d’Apple, FindMy et de la technologie Bluetooth, «AirTag» envoie, dès qu’il localise l’objet perdu, un message à l’utilisateur sur son endroit.

Des analystes d’un groupement d’associations américaines de défense contre la violence domestique, le «National Network to End Domestic Violence», ont souligné au magazine FastCompany qu’«Airtag» peut être facilement utilisé comme un moyen insidieux et efficace de surveillance et de cyberharcèlement. Les femmes en seront les premières victimes selon l’organisme.

Apple a pourtant pris des mesures préventives pour limiter ce risque. Sachant l’adresse du domicile d’une personne fourni par l’iOS, «AirTag» envoie à son utilisateur une alerte dès qu’il détecte qu’un autre « AirTag», non jumelé à son iPhone, est présent chez elle. Or, l’impact de ce garde-fou est très restreint : les utilisateurs d’Android (87% du marché mondial du téléphone mobile) ne bénéficient pas de cet avantage.

Apple prétend décourager le harcèlement en alertant une personne si elle est suivie, pendant trois jours, par un «Airtag» qui n’est pas jumelé avec son iPhone. Apple a promis de réduire cette période jugée longue pour dissuader d’éventuelles violences conjugales.

Un AirTag dans un sac (C) Apple

Et pour les nombreuses personnes qui restent dans des relations abusives, les «AirTags» peuvent ne jamais sonner, car ils reconnaîtront l’iPhone source chaque fois qu’une victime retourne à la maison où elle vit avec son agresseur.

La technologie de surveillance numérique peut être un outil de violence conjugale. Plusieurs cas de harcèlement électronique ont été notamment rapportés sur les réseaux sociaux par des ex-conjoints. Une utilisation de simples applications assure aux agresseurs et harceleurs une surveillance rapprochée et continue de leurs victimes. Un Australien a pu ainsi suivre en temps réel son ex-compagne, démarrer et arrêter à distance la voiture de celle-ci.

Zoubeir Jazi

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