Moratoire sur la vente des produits du phoque – L’Europe maintient le cap

Phoques gris (IS / iStock)
Phoques gris (IS / iStock)

Aujourd’hui 25 avril, l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) et ses partenaires Inuit du Canada et du Groenland, regroupés sous l’égide de l’Institut de la fourrure du Canada (IFC), se sont vu recevoir une autre fin de non-recevoir dans la lutte pour invalider le moratoire européen sur les produits du phoque. Le Tribunal de l’Union européenne rejette le recours intenté par l’industrie. L’’interdiction des produits du phoque est donc maintenue.

Gil Thériault, coordonnateur du réseau des gestionnaires de la ressource phoques au Canada, affirme : « C’est une bien mauvaise nouvelle pour l’industrie du phoque, mais également une très mauvaise nouvelle pour les industries en général. » Le ton est le même chez l’Association des chasseurs de phoques des Iles de la Madeleine qui dit ne pas comprendre la décision rendue par la Cour européenne tout en affirmant ne pas baisser les bras.

Rappelons qu’en 2010, les représentants de cette industrie ont déposé une demande qui visait à invalider l’application de l’embargo mis de l’avant par le Parlement, le Conseil et la Commission européenne et effectif depuis 2009.  La réglementation, effective en 2010, contenait des principes d’application permettant de gérer l’embargo adopté un an plus tôt. Ces principes d’application contiennent à leur tour des exemptions pour les produits du phoque chassé par un Inuit, les ventes servant uniquement à couvrir les frais d’abattage pour fin de gestion de ces populations de phoque ainsi que les produits pour usage personnel. L’Union européenne (UE) prétendait que les Inuit ne seraient pas affectés par l’embargo grâce à ces exemptions, mais ceux qui participent à la chasse, le traitement des produits, leur marketing et leur commerce savaient bien que c’était un leurre.

« Pour les communautés Inuit et non-Inuit, il est clair que les campagnes européennes anti-chasse combinées aux mesures législatives et réglementaires imposées par l’embargo visaient à détruire le marché européen pour les produits du phoque », explique Rob Cahill, directeur exécutif de l’IFC. « Si les produits ne peuvent être vendus en Europe, il est farfelu de penser que des exemptions pourraient s’avérer effectifs. » Ce que RCI rapportait dans un texte précédent.

Le dossier phoques est aussi à l’avant-scène ailleurs dans le monde. Aujourd’hui même, 25 avril l’Estonie a relancé la chasse au phoque dans ses eaux territoriales dans une tentative avouée de protéger ses ressources halieutiques. Il y aurait de 5 000 à 10 000 phoques dans les eaux estoniennes. Dans les eaux territoriales canadiennes du Golfe du Saint-Laurent, on compte près de 400 000 phoques gris (une espèce non migrante). De plus, près du tiers des 9 000 000 de phoques du Groenland viendront séjourner dans ces eux au cours de l’année.

Les efforts du Canada pour rouvrir le marché européen aux produits du phoque ne sont pas terminés pour autant car  le pays conteste toujours l’embargo devant l’Organisation mondiale du commerce. Des séances sont prévues la semaine prochaine.

Écoutez: Gil Thériault, coordonnateur du réseau des gestionnaires de la ressource phoques au Canada est l’invité au micro de Raymond Desmarteau, Radio Canada International

 

Raymond Desmarteau, Radio Canada International

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0 réflexion sur “Moratoire sur la vente des produits du phoque – L’Europe maintient le cap

  • dimanche 28 avril 2013 à 04:13
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    Bonjour ! malgré tout le respect que j’ai pour les habitants du Grand Nord canadien, je suis heureuse que l’Europe maintienne cette interdiction. N’est-il pas ridicule de nos jours de voir encore des manteaux de fourrure à Paris ou Berlin, où n’importe où quand on sait la souffrance qu’on inflige aux animaux sauvages ou d’élevage pour leur prendre leur fourrure ? Nous avons suffisament d’éléments de synthèse pour ne plus recourir à ces massacres. Il est grand temps que l’humain respecte la sensibilité de tous ces animaux qui n’ont pas de voix à part la nôtre pour les aider à survivre dans un monde que nous leur polluons sans cesse

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