Place des femmes en politique : sept recommandations dans un territoire du Nord canadien

Le Comité spécial pour accroître la représentation des femmes à l’Assemblée législative, réuni en janvier 2019. (Denis Lord/L’Aquilon)
Le prochain vote aux élections des Territoires du Nord-Ouest pourrait se doubler d’un plébiscite sur la représentation des femmes à l’Assemblée.

Plus d’informations sur la politique et plus de budget pour concilier celle-ci avec la famille, voilà en résumé les recommandations du Comité spécial pour accroître la représentation des femmes à l’Assemblée législative qu’on retrouve dans le rapport intérimaire daté du 12 mars dernier.

Le Comité présidé par la députée de Yellowknife Centre Julie Green, comprend exceptionnellement deux membres du gouvernement, la ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Caroline Cochrane, et le ministre de la Justice, Louis Siebert.

Son rapport intérimaire comprend sept recommandations. Il suggère que les candidats aux élections et que les députés soient indemnisés pour les dépenses des soins des enfants.

Il recommande que le gouvernement mandate et finance un individu ou une organisation pour organiser des sessions d’école de politique pour femmes plus que deux fois par année.

Le rapport recommande que l’Assemblée législative informe davantage le public sur le travail d’un député, ses prérequis, responsabilités et avantages.

On demande la diffusion d’informations sur le gouvernement de consensus auprès des groupes, organisations ou gouvernements impliqués dans l’enseignement aux jeunes femmes.

Le Comité recommande que l’Assemblée législative enquête sur les moyens de se rendre plus favorable à la famille, par exemple en explorant la possibilité de créer une salle familiale, des installations pour changer les couches.

Enfin, le Comité propose que les députés disposent d’une allocation qui leur permette de s’absenter jusqu’à quatre mois de l’Assemblée en raison d’une naissance, d’une adoption ou de soins à un enfant.

La chambre de l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Est-ce suffisant?

L’avocate Caroline Wawzonek s’était déjà exprimée sur la place des femmes en politique lors d’un diner-conférence organisé par l’Institut d’administration publique du Canada, qui avait eu lieu à l’Assemblée législative le 1er mars dernier.

Elle considère que le rapport intérimaire contient d’excellentes recommandations, mais ne va pas assez loin.

« Le rapport souligne l’importance que l’Assemblée ait des espaces favorables à la famille, illustre Mme Wawzonek, mais se contente de proposer des tables à langer dans les salles de bain. Il parle de ce qui pourrait être fait pour améliorer l’équilibre entre la vie familiale et le travail, mais il n’y a aucune mention des règlements qui pourraient évoluer. »

De plus, l’avocate considère inutiles les recommandations faites sur l’éducation puisque les hommes reçoivent la même éducation.

« Tant qu’à faire des recommandations, affirme Caroline Wawzonek, pourquoi ne pas faire les meilleures possible? Peut-être qu’on n’atteindra pas l’objectif du premier coup, mais ça sera peut-être la fois d’après, parce qu’on aura déjà commencé à y penser. »

Aucun organisme ténois consacré aux femmes ne s’est exprimé sur le rapport intérimaire.

‘Changer la structure’

La tournée du Comité se poursuit à Inuvik le 3 avril et le lendemain à Tuktoyaktuk.

Le Comité spécial pour accroître la représentation des femmes à l’Assemblée législative devrait déposer son rapport en mai ou juin. Il pourrait comprendre la recommandation d’accompagner le vote aux élections du 1er octobre prochain d’une question sur un nombre de sièges réservés aux femmes.

Le 8 mars 2018, une motion a été adoptée par l’Assemblée législative des TNO pour porter la présence des femmes à 20 % en 2023 et à 30 % en 2027.

Le document de consultation intitulé Mesures temporaires spéciales pour accroître la présence des femmes à l’Assemblée législative des TNO étudie le modèle des Samoa, où la Constitution a été modifiée pour garantir un minimum de cinq sièges aux femmes. Si le nombre n’est pas atteint, on rajoute des sièges pour les femmes qui ont reçu le plus de votes.

Rajouter des sièges n’est pas une priorité pour Mme Wawzonek. Elle fait observer que s’il y a un manque de députées, c’est qu’il y a un manque de candidates.

« On doit d’abord changer la structure, croit-elle. Il y a des problèmes structuraux. Le soin aux enfants en est un, mais il y a celui aux personnes âgées, qui, souvent, échoit aussi aux femmes. »

Denis Lord, L'Aquilon

Pour d’autres nouvelles sur le Nord du Canada, visitez le site de L’Aquilon.

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