Gel des embauches de travailleurs étrangers en restauration : Le Labrador se dit pénalisé

Le cuisinier Murali Thiruvealluvean du restaurant Jungle Jim's à Happy Valley-Goose Bay au Labrador. (CBC.ca)
Le cuisinier Murali Thiruvealluvean du restaurant Jungle Jim’s à Happy Valley-Goose Bay au Labrador. (CBC.ca)
Un couple d’hôteliers et restaurateurs du Labrador affirment subir les contrecoups des mauvais agissements d’autres employeurs au Canada et ajoutent qu’ils devront sans doute se résoudre à temporairement fermer boutique s’ils n’arrivent pas à embaucher des travailleurs étrangers.

Le gouvernement fédéral canadien a imposé un moratoire au programme des travailleurs étrangers temporaires dans l’industrie de la restauration et des services alimentaires de la semaine dernière.

Ce moratoire faisait suite à des allégations de mauvais traitements qu’auraient subis des travailleurs étrangers en poste dans cette industrie.

Il est question ici de très longues heures de travail, de salaires non verse ou retenus, de conditions de logement insalubres etc.

À Happy Valley-Goose Bay au Labrador, Lloyd et Judy Hillier sont les partons de l’Hotel North et du restaurant Jungle Jim’s. Ils affirment être constamment confrontés à un manque chronique de personnel.

Madame Hillier affirme qu’elle et son mari et partenaire d’affaires devront se résoudre à mettre fin à leurs opérations, hôtelière et de restauration, car ils manquent cruellement de personnel.

« Nous avons affiché des postes vacants ici à Happy-Valley-Goose Bay mais nous n’avons reçu aucune candidature. Si rien n’est fait, nous devrons fermer certaines parties de nos opérations et mettre à pied du personnel si nous n’arrivons pas à embaucher des travailleurs temporaires étrangers. »

Judy Hillier (CBC.ca)
Judy Hillier (CBC.ca)

« Il est grand temps que le gouvernement fédéral s’aperçoive des effets de ce moratoire ici au Labrador » ajoute monsieur Hillier. « Des Canadiens perdront leur emploi, pas seulement des travailleurs étrangers. »

De plus, la construction du mégaprojet hydroélectrique de Muskrat Falls fonctionne à plein régime. Les entreprises locales peinent à trouver de la main d’œuvre locale.

Chez les Hillier, on affirme avoir tout fait pour embaucher des travailleurs locaux. Le couple ajoute que ce n’est pas parce que certains employeurs sans scrupules profitent du programme pour s’en mettre plein les poches au détriment des travailleurs étrangers que tous les employeurs sont de cette engeance.

« J’ai fait paraître des offres d’emploi partout ici à Happy Valley-Goose Bay et même dans les journaux de la capitale provinciale, Saint.John’s ( 850 km au sud, sur l’île de Terre-Neuve). Toutes les candidatures que j’ai reçues proviennent de travailleurs étrangers » déclare monsieur Hillier.

Au restaurant Jungle Jim’s, il manqué de personnel en cuisine. Ceux qui y sont doivent faire des heures supplémentaires

«C’est très difficile » souligne le cuisinier Murali Thiruvealluvean. « Il y a beaucoup plus de travail, les heures sont longues et nous sommes épuisés à la fin d’une journée aux fourneaux. »

Les Hillier affirment offrir les mêmes salaires et bénéfices marginaux à tous leurs employés, qu’ils soient canadiens ou non.

« Nous traitons humainement les humains que nous côtoyons. Nous subissons ici les contrecoups de ce qui est arrivé ailleurs au Canada. C’est injuste » martèle Lloyd Hillier.

Raymond Desmarteau, Radio Canada International

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