Triste bilan de santé pour les ours polaires de l’Arctique

Selon une récente étude d’Environnement Canada et du U.S. Geological Survey, l’état de santé des ours polaires de la mer de Beaufort, dans le nord-ouest de l’Arctique canadien, s’est détérioré, notamment à cause d’un changement dans leur régime alimentaire. (La Presse Canadienne)
Selon une récente étude d’Environnement Canada et du U.S. Geological Survey, l’état de santé des ours polaires de la mer de Beaufort, dans le nord-ouest de l’Arctique canadien, s’est détérioré, notamment à cause d’un changement dans leur régime alimentaire. (La Presse Canadienne)
Leur population a beau s’être stabilisée après un déclin dramatique au milieu des années 2000, il n’en est pas de même pour leur santé.

Selon une récente étude d’Environnement Canada et du U.S. Geological Survey, l’état de santé des ours polaires de la mer de Beaufort, dans le nord-ouest de l’Arctique canadien, s’est détérioré, notamment à cause d’un changement dans leur régime alimentaire.

À partir de l’évaluation, sur 10 ans, de leur état de santé, de leur âge et du taux de survie des oursons dans les Territoires-du-Nord-Ouest, au Yukon et en Alaska, des régions qui bordent la mer de Beaufort, les chercheurs ont constaté que la population d’ours polaires avait chuté de près de 50 % au milieu des années 2000.

Entre 2003 et 2007, seuls deux des 80 oursons recensés dans la banque de données ont atteint l’âge adulte. À ce moment, la population d’ours polaires ne comptait plus que 900 individus dans cette région. Ce déclin semble cependant s’être arrêté en 2007, de façon inexpliquée pour l’instant.

Les chercheurs soutiennent que les ours polaires peuvent certes survivre en mangeant les restes de baleines tuées par les Autochtones, mais rien ne remplacera le bon vieux régime à base de phoque, riche en graisses. Or, les phoques sont chassés par les ours sur les glaces marines, et celles de la mer de Beaufort fondent plus rapidement que dans n’importe quelle mer du monde à cause du réchauffement climatique. « Nous sommes à peu près certains que les ours polaires ne peuvent survivre sans glace de mer, que ce soit en terme de population ou en terme de répartition géographique », a indiqué le professeur Steve Amstrup, coauteur de l’étude publiée lundi.

Qui plus est, la fonte de la glace de mer n’aide pas non plus les proies des ours. Sur une glace fondante, les petits des phoques annelés sont plus vulnérables aux crocs des ours, et la population des phoques se renouvelle donc moins bien. « En ce qui concerne la mer de Beaufort, on doit probablement s’attendre à des déclins continus »,  estime le biologiste Amstrup.

Les scientifiques s’attendent à une diminution des deux tiers environ des populations d’ours polaires dans le monde d’ici 2050. Ils estiment que ces populations sont actuellement en déclin au sein de 4 des 19 populations d’ours polaires dans le monde; 5 sont stables, et l’on ne dispose pas de données suffisantes au sujet des 10 autres. On dénombrerait actuellement de 20 000 à 25 000 ours polaires dans le monde, surtout au Canada. Le mois dernier, les chasseurs du sud de la baie d’Hudson ont accepté de réduire leurs quotas.

RCI avec La Presse canadienne

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Anne-Marie Yvon

Née en France, j'arrive au Canada à 12 ans avec mes parents et mes six frères et sœurs … sur une ferme. Ferme d’où je garde la ferme conviction de vouloir voir le monde, ce que j'ai fait. À Radio-Canada depuis 31 ans, je touche à tout : télévision, radio et Web. En 1999, alors à RCI, j'ai reçu un prix international, décerné par l’URTI, l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale pour un documentaire radio sur les métiers en voie d’extinction. Passionnée de l’autre, j'adore qu’on me raconte des histoires de vies. C’est pourquoi je m’intéresse tellement à la vôtre.

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