Un programme de hockey au Nunavik amputé de 900 000 $

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Une fillette inuite dans l’assistance d’un match de hockey, à Salluit, au Nunavik. (Radio-Canada)
C’est un coup dur pour le programme de hockey mis sur pied en 2007 par Joé Juneau afin de venir en aide aux jeunes Inuits du Nunavik.

Financé à hauteur de 2,2 millions de dollars par de l’argent public, le programme perd près de la moitié de cette somme. Un volet complet du programme sera ainsi aboli.

Le Nunavik Youth Hockey Development Program (NYHDP) devra composer avec 900 000 $ en moins chaque année. Le volet récréatif du programme, qui a accueilli plus de 1000 jeunes Inuits au cours des 10 dernières années, sera maintenu.

Cependant, le volet compétitif ne survivra pas aux compressions. Cette composante du programme permettait aux meilleurs joueurs du NYHDP de participer à des camps d’entraînement ainsi qu’à des tournois dans le sud du Québec.

Autrement dit, les jeunes Inuits pourront continuer à pratiquer le hockey dans leur communauté, mais il n’y aura plus d’équipes d’élite qui représenteront le Nunavik dans des compétitions à l’extérieur de leur région.

Des résultats mitigés?

Dès ses débuts, le NYHDP avait pour but de faire la promotion de l’éducation et de l’activité physique, mais aussi la prévention de la criminalité. Le fonds Ungaluk, d’où provient son financement public, vise d’ailleurs spécifiquement à prévenir la criminalité au Nunavik.

Or, selon la compréhension des dirigeants du NYHDP, le volet compétitif du programme n’aurait pas livré les résultats escomptés en matière de prévention de la criminalité.

Les deux organismes qui déterminent le financement que reçoit le NYHDP ont donc fait le choix de conserver uniquement la composante récréative du programme.

Cela permettra de « miser davantage sur des tournois de hockey régionaux plutôt que sur des compétitions dans le sud du Québec, et ce, afin qu’un plus grand nombre de jeunes aient accès pendant plus longtemps à des activités de hockey encadrées dans leur communauté », indiquent la Société Makivik et l’Administration régionale Kativik dans un communiqué conjoint.

Le père de ce programme de hockey, l’ex-joueur de la LNH Joé Juneau, commentera la nouvelle uniquement lundi.

L’opposition réclame une intervention
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Alexandre Cloutier, porte-parole de l’opposition officielle en matière de communautés nordiques à l’Assemblée nationale du Québec . (Radio-Canada)

Le porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de communautés nordiques, Alexandre Cloutier, somme le ministre responsable des Affaires autochtones de combler ce trou financier dans le programme de Joé Juneau.

À son avis, le programme a fait ses preuves sur plusieurs plans et son évaluation ne devrait pas se limiter au seul aspect de la prévention du crime.

« Quand des gens ont des initiatives qui sont aussi valables, il faut sortir des cases administratives pour encourager ce type d’initiatives », croit le député.

On est extrêmement préoccupé. C’est un programme qui donne espoir à la jeunesse, qui permet de réduire le taux de décrochage, qui permet aux jeunes Inuits de se rattacher à un projet emballant.

Alexandre Cloutier, porte-parole du PQ en matière de communautés nordiques
À Québec, on rappelle que l’enveloppe offerte par le gouvernement n’a pas diminué et qu’on tentera de trouver des pistes de solution avec les organisations concernées.

La récompense ultime

La suppression du volet compétitif du NYHDP n’est pas une bonne nouvelle, selon une professeure de l’école des sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa. Alexandra Arellano a étudié ce programme et elle constate que le volet compétitif est le prolongement naturel du volet récréatif.

« C’est la carotte au bout du bâton, illustre-t-elle. Les jeunes qui participent à la ligue récréative veulent faire la ligue sélect, donc ça les motive à faire toujours mieux, à bien travailler et à bien participer dans le programme. »

La possibilité de participer à des tournois à l’extérieur du Nunavik représente pour les jeunes Inuits une opportunité de voyager et de rencontrer des jeunes d’ailleurs au Québec, rappelle Mme Arellano. Cela favorise l’émergence d’un sentiment de fierté, afffirme-t-elle.

Radio-Canada

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