Le gouvernement du Canada présente son plan pour réduire les émissions de méthane d’ici 2025

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La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, annonce un règlement visant à réduire les émissions de méthane et la pollution de l’air produites par le secteur du pétrole et du gaz du Canada. (Radio-Canada)
Le gouvernement canadien se dotera d’une réglementation plus sévère pour limiter les émissions de méthane issues des activités du secteur pétrolier et gazier. Les nouvelles règles entreront en vigueur entre 2020 et 2023. Un pas en avant nécessaire pour protéger l’environnement et la santé des Canadiens, selon Ottawa, mais qui se fait attendre depuis longtemps, selon des environnementalistes.

Le règlement permettra de réduire les émissions de méthane de 40 à 45 % d’ici 2025, a annoncé la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, lors d’une rencontre à l’École polytechnique du Southern Alberta Institute of Technology (SAIT), à Calgary.

L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 20 mégatonnes par année. Selon le gouvernement, cela équivaut à retirer environ 5 millions de véhicules de la circulation chaque année.

La ministre de la Santé, Jane Philpott, a rappelé que quelque 14 500 morts prématurées étaient liées à la pollution de l’air chaque année au Canada.

La réduction de l’exposition aux composés organiques volatils, une des principales substances qui contribuent à la pollution de l’air, est importante pour préserver la santé et la sécurité des Canadiens.

Jane Philpott, ministre de la Santé
Responsabiliser les entreprises

Le règlement exigera des entreprises qu’elles contrôlent les fuites de méthane et leurs émissions. Elles devront, par exemple, suivre un programme pour détecter et réparer les fuites de gaz plus rapidement. Elles seront aussi chargées de vérifier leur équipement plus régulièrement.

En tout, 26 raffineries, usines et installations seront visées par ce règlement.

Actuellement, chaque année, du gaz naturel d’une valeur supérieure à 1,5 milliard de dollars est gaspillé en raison de fuites. Cela nuit à la santé des Canadiens et contribue aux changements climatiques.

Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique
Le méthane, qu’est-ce que c’est?

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, et il est aussi le principal composant du gaz naturel utilisé pour chauffer les maisons et pour l’essence dans les voitures.

Ce gaz qui contribue fortement au réchauffement climatique est aussi une source de polluants atmosphériques appelés « composés organiques volatils ». Ces derniers sont parfois toxiques pour la santé de l’homme et contribuent notamment à la formation de smog, cette brume brunâtre épaisse, provenant d’un mélange de polluants et que l’on peut observer régulièrement dans des villes du monde entier comme Pékin.

Le règlement présenté par Ottawa s’inscrit dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.

Catherine McKenna en a profité pour rappeler que le secteur canadien du pétrole et du gaz est le principal émetteur de méthane.

L’industrie du pétrole et du gaz de l’Alberta et de la Saskatchewan sera la première touchée par ce nouveau règlement, puisque ce sont ces provinces qui sont responsables de la majeure partie des émissions de méthane dans tout le pays. La Colombie-Britannique affiche aussi des émissions importantes.

Des retards qui soulèvent le doute
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L’environnementaliste, Duncan Kenyon est le directeur du programme Pétrole et gaz non conventionnels à l’Institut Pembina. (Radio-Canada)

Toutefois, cette règlementation n’entrera en vigueur, en majeure partie, qu’en 2023. Ces retards soulèvent la critique de certains défenseurs de la planète.

Selon l’environnementaliste Duncan Kenyon, de l’Institut Pembina, le gouvernement a raté une occasion d’aller de l’avant dans sa lutte contre le changement climatique. Il estime que cela sera difficile d’atteindre la cible de réduction de 40 à 45 % d’ici 2025 si la mise en place de la nouvelle réglementation est repoussée d’ici trois à six ans.

Cela va demander un changement de culture pour beaucoup d’industries et cela peut prendre encore du temps.

Duncan Kenyon, directeur du programme Pétrole et gaz non conventionnels à l’Institut Pembina
L’institut Pembina estime par ailleurs que 55 millions de tonnes de méthane seront émises entre 2020 et 2023. « Le Canada est déjà en retard comparativement à plusieurs États américains », ajoute Duncan Kenyon.À cela, Catherine McKenna a répondu en se voulant rassurante, disant que l’objectif global n’avait pas changé. Il s’agit simplement, selon elle, de laisser plus de temps aux entreprises afin qu’elles se mettent aux normes.

« Nous avons rencontré les provinces et l’industrie et cela avait plus de sens de repousser les échéances, mais nous allons avoir la réduction que nous avons toujours promise », assure-t-elle.

Coûts et économies

Le gouvernement estime que cette nouvelle réglementation augmentera les coûts pour l’industrie du pétrole et du gaz de 3,3 milliards de dollars entre 2018 et 2035.

En revanche, le gouvernement estime que la valeur des gaz qui seront conservés devrait atteindre 1,6 milliard de dollars durant la même période.

Camille Feireisen, Radio-Canada

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