Le navire de recherche Amundsen forcé d’interrompre une mission scientifique en Arctique

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Le NGCC Amundsen, brise-glace de la Garde côtière canadienne. (William Bastille Denis/Radio-Canada/Archives)
Le navire de recherche Amundsen de la Garde côtière canadienne a dû interrompre une mission scientifique en Arctique sur les changements climatiques, pour remplir d’urgence son rôle de brise-glace.

La région du nord-est de Terre-Neuve est actuellement aux prises avec d’importants mouvements de glace en provenance de l’Arctique, qui ont d’ailleurs causé des problèmes majeurs à la navigation. Cette glace, selon la Garde côtière, est liée aux perturbations climatiques qui touchent l’Arctique présentement.

Les quelque quarante scientifiques à bord du navire de recherche qui voguait vers la baie d’Hudson ont donc débarqué à Saint-Jean de Terre-Neuve pour que le brise-glace puisse travailler au déglaçage du secteur.

« C’est le brise-glace qui est disponible, avec la force nécessaire, pour travailler ce type de glace, là », explique la commissaire adjointe de la Garde côtière canadienne, Julie Gascon. « Il n‘y avait pas d’autre solution. »

Mme Gascon admet toutefois que l’annulation de la mission scientifique, qui était sous la direction de l’Université du Manitoba, aura un effet important sur la recherche. « Ça va causer un trou dans les données », déplore-t-elle.

Selon la commissaire adjointe, ces conditions de glace sont tout à fait « exceptionnelles ».

Un projet de recherche de 17 M$

Dans un communiqué publié lundi, l’Université du Manitoba déplore l’annulation du premier volet du projet de recherche. Le projet d’une durée de quatre ans est financé à hauteur de 17 millions de dollars et regroupe 40 chercheurs de 5 universités canadiennes.

« La décision d’annuler le programme BaySys 2017 n’a pas été prise à la légère, peut-on lire dans le document. […] La décision de mettre fin au programme en 2017 a des répercussions importantes sur les partenaires et le grand nombre d’étudiants concernés. »

Les chercheurs à bord du navire scientifique ont néanmoins saisi l’occasion pour réaliser des analyses complètes de la glace au large des côtes de Terre-Neuve. Celle-ci provient effectivement de l’Arctique.

« Le changement climatique ne réduit pas seulement l’étendue et l’épaisseur de la glace de mer arctique, il augmente également sa mobilité, ce qui suggère que les conditions de glace sont amenées à être plus variables et que des conditions plus graves, comme celle-ci, se produiront probablement plus souvent », explique David G. Barber, directeur du programme de recherche BaySys.

REPORTAGE
le-navire-de-recherche-amundsen-force-dinterrompre-une-mission-scientifique-en-arctiqueÉcoutez le reportage de Cathy Senay, de Radio-Canada, sur l’interruption de la mission scientifique de l’Amundsen.
Manque de brise-glaces?

Tout en admettant que les conditions sont exceptionnelles au large de Terre-Neuve, le directeur scientifique de l’Amundsen, Louis Fortier, déplore qu’aucun des autres navires de la Garde côtière n’ait pu être dépêché pour entretenir les voies maritimes.

« Il y avait quatre autres brise-glaces qui auraient pu faire l’ouvrage à ce moment-là, et ces bateaux là sont restés à quai, en radoub, en préparation pour leur mission arctique. »

Le professeur de biologique de l’Université Laval note que la flotte de la Garde côtière a un urgent besoin d’une mise à niveau et que les brise-glaces seront malheureusement moins disponibles pour quelques années. Il hésite toutefois à critiquer l’agence fédérale, un partenaire de longue date.

La Garde côtière demeure notre partenaire privilégié, ça reste ceux avec qui on fait affaire. On est en partenariat depuis 13 saisons maintenant avec eux. C’est certain que ce partenariat-là va continuer.

Louis Fortier, professeur de biologie et directeur scientifique de l’Amundsen

Les conséquences de l’annulation du projet de recherche ce printemps sont pour l’instant difficiles à évaluer. Certains étudiants devront possiblement modifier, voir même abandonner leur thèse de maîtrise ou de doctorat.

Les différentes équipes évalueront dans les prochaines semaines la possibilité de relancer le programme de recherche au printemps prochain. Reste à savoir si le financement sera toujours au rendez-vous.

Radio-Canada

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