Au Québec, le groupe Oktoécho revisite le chant de gorge inuit
Le groupe Oktoécho, un projet musical multidimensionnel sort un nouvel album le 4 avril prochain qui intègre le chant de gorge inuit et le métisse au contact de la musique du Moyen-Orient et de l’Occident.
« Je suis d’abord et avant tout compositrice et j’ai toujours voulu faire du métissage. Je suis partie étudier au Liban, c’est la première musique que j’ai voulu métisser avec mon bagage occidental. En revenant ici après mes études, aucun ensemble ne pouvait jouer ce que je voulais faire, j’ai donc créé cet ensemble qui se dénomme Oktoécho », nous explique la musicienne et directrice musicale de l’ensemble Katia Makdissi Warren.
Oktoécho est un projet musical aux multiples déclinaisons qui s’intéresse à l’héritage musical du Moyen-Orient, de l’Occident et du monde autochtone. C’est un vaste terrain de jeux où les musiciens sont invités à se rencontrer à travers les codes musicaux de diverses cultures. Ainsi, cet ensemble musical sous la direction de Katia Makdissi Warren a joué en France, au Liban, en Espagne et même au sommet de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï.
Le tout premier disque
« Le tout premier disque que j’ai acheté avec mon argent est un disque de chants de gorge inuits. J’avais entendu cette musique à Radio-Canada et j’avais été fascinée. C’est en 2011 que le présent projet autour de la culture inuite a démarré. C’est un projet de longue haleine, puisque cela prend du temps connaître une culture, je ne la connais toujours pas bien d’ailleurs… », explique Katia Makdissi Warren.
Entre 2011 et la production de l’album Saimaniq (qui signifie paix en inuktitut) en 2018, ce sont plusieurs ateliers et répétitions qui vont permettre à la compositrice de mieux saisir les particularités du chant de gorge. En s’alliant à Nina Segalowitz et Lydia Etok, deux chanteuses d’expérience, elle pénètre dans la culture inuite de plain-pied et l’album rend compte de cette première incursion.
En concert-lancement le 4 avril dès 20 h à la Sala rossa (4871, rue St-Laurent).
Katia entreprend l’étude de la composition à Québec et à Hambourg, puis les musiques arabes et syriaques à Beyrouth. Elle apprend le métier auprès d’Ennio Morricone, de Franco Donatoni, de Manfred Stahnke et de P. Louis Hage.
Compositrice, spécialisée dans la rencontre des musiques du Moyen-Orient et de l’Occident, Katia Makdissi-Warren signe les musiques des salles d’exposition multimédia de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï. Elle composait récemment une trame sonore pour l’événement international TedX Beirut.
Son travail est régulièrement présenté partout dans le monde (France, Allemagne, Argentine, Espagne, Canada, etc.) par divers artistes comme Sergio Puccini ou Marcel Khalife.
La directrice artistique s’est entretenue avec Regard sur l’Arctique pour expliquer la genèse du projet.