Un étudiant chercheur analysera une île en disparition dans l’Arctique canadien

François Malenfant passera l’été dans l’Arctique canadien en mission scientifique sur l’île qui pourrait bien être celle qui disparaît le plus rapidement au monde.
L’étudiant à la maîtrise à l’Université Saint Mary’s, à Halifax, dans l’est du Canada, se rendra à l’île Pelly, située dans la mer de Beaufort, au large des Territoires du Nord-Ouest.
Il s’agit de l’un des lieux qui s’érode le plus rapidement dans le monde.

Selon Ressources naturelles Canada, la côte de l’île Pelly s’érode 20 à 30 fois plus rapidement que toute autre côte du pays, et pourrait disparaître complètement d’ici 50 ans.
« L’érosion à l’île de Pelly, ça arrive très vite », dit M. Malenfant. « Si on se fie sur les données qu’on a eues lors des dernières années, on a à peu près 16 mètres par année d’érosion. »

L’érosion s’accélère, comme le montrent les photos satellites prises dans la région depuis les années 1950. Les nouvelles technologies permettent sans cesse de mieux comprendre les phénomènes qui se produisent sur cette île inhabitée, exposée aux forces environnementales.

Voir et entendre l’érosion
François Malenfant marche dans les pas de Dustin Whalen, un scientifique de Ressources naturelles Canada, qui étudie depuis des années les changements climatiques sur l’île Pelly.
« C’est un endroit assez spectaculaire à observer », dit M. Whalen.
L’île Pelly s’étiole si rapidement qu’on l’entend même se désagréger dans l’océan.
« Vous pouvez voir l’érosion et vous pouvez l’entendre », explique-t-il. « Vous pouvez entendre les gouttes qui tombent de la côte, vous pouvez entendre le craquement du pergélisol. »

Très affecté par les changements climatiques, le pergélisol est une couche profonde du sol terrestre qui est gelée en permanence.
La commission géologique du Canada envoie les deux chercheurs pour mettre à jour les données sur l’érosion de l’île. Elles permettront de mieux comprendre l’accélération de l’érosion côtière au Canada.
Grâce à un drone, ils pourront explorer de nouvelles zones et modéliser en 3D les changements géomorphologiques.
Les données recueillies permettront de mieux comprendre l’accélération de l’érosion côtière et pourront être utiles pour mieux planifier la vie des collectivités près des côtes canadiennes en général.